Ce mardi 30 mars 2021, a lieu la journée mondiale des troubles bipolaires. Une pathologie psychiatrique très fréquente qui touche entre 2 et 3 % de la population.
Le trouble bipolaire est une maladie psychiatrique chronique caractérisée par des troubles récurrents de l’humeur.
Une maladie complexe sur laquelle il est important de faire toute la lumière.
"Cette maladie est souvent représentée dans l’imaginaire collectif par des personnes qui changent très souvent d’humeur au cours de la journée, qui peuvent être tristes le matin et euphoriques l’après-midi, mais cela est plus complexe", nous explique le Dr Chloé Girod, psychiatre à l’EPSMR.
"En effet les patients peuvent présenter une alternance de deux phases bien distinctes dans le temps, qui peuvent être de la dépression caractérisée (humeur triste, envie de ne rien faire, troubles du sommeil, troubles de la concentration, idées suicidaires…) ou des épisodes maniaques (humeur euphorique, idées de grandeur, accélération des pensées…). Entre ces phases le sujet ne présente aucun de ses symptômes. Des phases qui peuvent être très variables, de quelques jours à quelques années, ce qui peut entrainer une incompréhension importante de l’entourage."
"Le diagnostic est posé soit au cours d’un épisode, soit entre deux épisodes, à l’aide d’un entretien psychiatrique avec le patient, et bien souvent également avec son entourage, grâce à un ensemble de signes cliniques qui vont orienter le médecin vers le diagnostic", nous explique la psychiatre.
"Malheureusement il existe un retard au diagnostic qui peut être important, on considère qu’il faut en moyenne 10 ans pour poser ce diagnostic, même si les chiffres récents manquent actuellement."
Le diagnostic est important à poser car cela permet une prise en charge adaptée, et améliore la qualité de vie des patients.
La crise sanitaire que traverse le monde entier impacte les malades et leurs proches. "Ce sont des facteurs de stress, générateurs d’anxiété, que l’on soit atteint de trouble bipolaire ou non."
Les restrictions sanitaires amenées par la crise impacte également le travail des professionnels de santé. "Les limitations dans le nombre de personnes pouvant participer aux groupes thérapeutiques, nous conduisent, professionnels de santé à évoluer et adapter nos prises en charges afin que les patients bénéficient toujours de la même qualité de soins, malgré la crise."
D’après nos informations, il n’existe pas de données précises concernant le nombre de patients atteints de troubles bipolaires à La Réunion.
Mais si l’on se base sur les chiffres en France entière, cela correspondrait à environ 20 000 Réunionnais atteints par cette pathologie.