Selon le Journal de l’Ile (JIR), la CGSS de La Réunion aurait décidé de porter plainte contre l’Association pour l’Utilisation du Rein Artificiel à La Réunion (AURAR) pour d’importantes surfacturations aux dépens de la Sécurité Sociale. Une information que dément l’association mise en cause.
Après 10 mois d’investigation, la CNAMTS et la CGSS de La Réunion ont décidé de constituer un dossier et de porter plainte contre l’AURAR. Elles dénoncent une fraude affectant les remboursements de la Sécurité Sociale. Une information révélée ce lundi par nos confrères du Journal de l’Ile (JIR).
L’AURAR affirme ne pas être pas avoir connaissance, à ce jour, d’une plainte déposée à son encontre.
La CGSS de La Réunion a décidé de porter plainte contre "les actes frauduleux commis par l’Association pour l’Utilisation du Rein Artificiel à La Réunion (AURAR)". Les faits dénoncés concernent le retour des patients et leur prise en charge dont le remboursement a été demandé à la Sécu.
La fraude s’élèverait à plusieurs millions d’euros. Reste maintenant à la justice de faire la lumière sur cette affaire.
Dans un communiqué, l’assocation s’exprime. "Contrairement aux informations relayées par le Journal de l’île de la Réunion concernant des soupçons ’de surfacturations d’actes médicaux’, l’AURAR affirme ne pas avoir connaissance, à ce jour, d’une plainte déposée à son encontre par la Caisse Générale de la Sécurité Sociale.
À la suite des accusations répétées par ce même média, l’Aurar a sollicité le directeur régional de la CGSS. Dans un courrier en date du 1er juillet, ce dernier avait qualifié ces allégations de ’rumeurs’ et indiqué qu’il ne portait ’pas d’intérêt aux informations soi-disant obtenues au sein de la CGSS’.
L’Aurar a toujours manifesté sa volonté de transparence et de dialogue avec la CGSS, comme en témoignent les échanges réguliers avec leurs services concernant la facturation des séances de dialyse.
La direction générale de l’Aurar rappelle que l’association fait l’objet d’un traitement médiatique à charge depuis plusieurs mois de la part du Journal de l’île de la Réunion. Six plaintes en diffamation ont été engagées à ce jour. Les deux premiers jugements rendus par le tribunal correctionnel de Saint-Denis, en avril puis en juillet, ont abouti à la condamnation du journal et de son directeur de publication".
"Il n’y a pas de soins fictifs", explique la directrice générale.
Selon la Sécurité Sociale, l’Association aurait facturé des actes médicaux qui n’ont jamais été effectués. Plusieurs exemples sont dévoilés par nos confrères.
Tout d’abord, la gestion des dialyses concernant les patients hospitalisés et dont les séances se poursuivaient dans les établissements où ils étaient traités. L’un des co-fondateur de l’AURAR demandait même à ses services administratifs de : "placer les patients sur le planning de l’UDM. (…) ainsi, ils seront facturés en UDM, même si les patients restent physiquement, par manque de place, en auto".
L’association nationale de dialyses Renaloo et David Gruson, ex-directeur général du CHU, ainsi que la ministre de la santé avait invité l’ARS OI à faire "toute la lumière" sur les potentielles "irrégularités". La Chambre Régionale des Comptes avait signalée cela en octobre 2017.
Le Canard Enchaîné avait même dépeint l’AURAR comme "une association dont l’intérêt est d’avoir le maximum de malades sous dialyse pour alimenter leur trésorerie".
Un dossier qui ressort au moment où la directrice générale de l’AURAR est en campagne aux côtés de Pierrick Robert pour l’élection législative partielle de la 7e circonscription.