Présidente de l’association Rive Réunion Immunodéprimés Vivre et Ecouter, Catherine Gaud intervient en direct dans le 12h30 d’Antenne Réunion, l’occasion de la sortie dans les salles réunionnaises du film "120 battements par minute".
“Il y a 1 ou 2 nouveaux cas par mois, mais pas d’épidémie à La Réunion”
“1 000 patients pour une maladie évitable, c’est beaucoup trop”
Catherine Gaud, chef du service Immunologie à l’hôpital de Bellepierre, et présidente de l’Association Rive, fait le point sur la situation du Sida. En terme de prévention et de lutte contre la discrimination.
"Sur l’épidémie de Vih à proprement parler, dans l’île, nous sommes passés d’un patient en 1987 à 1 000 actuellement. Il y a un ou deux nouveaux patients chaque mois qui se contaminent, ce qui est beaucoup trop. Mais nous n’avons pas une épidémie flambante à La Réunion."
"Nous avons plus un problème avec d’autres infections sexuellement transmissibles en recrudescence : la syphilis, les gonocoques etc. Mais 1 000 patients pour une maladie évitable, c’est beaucoup trop.
La discrimination et la stigmatisation qui étaient majeures dans les années 90 comme le relate le film sont relativement toujours présentes. Cela reste pour cette maladie le principal problème."
"Si on a le courage de se faire dépister, que l’on est correctement traité et que l’on prend bien son traitement, on peut avoir une espérance de vie rigoureusement normale."
"Quand on apprend quelqu’un qu’il est séropositif, il a l’impression que le ciel lui tombe sur la tête. Il a honte, il veut que personne ne le sache, il ne sait pas comment en parler à son entourage. A La Réunion, c’est une maladie essentiellement hétérosexuelle. Plus de 2/3 des patients ici sont hétérosexuels. Mais c’est vrai qu’à l’heure actuelle, il y a une petite concentration dans le milieu homosexuel et bisexuel réunionnais."
S’il n’existe pas de vaccin. Des traitements existent, afin de pouvoir vivre avec la maladie.
"Les traitements anti-viraux marchent pour 100 % des cas. Ils permettent à la personne de ne pas être malade, d’être porteur sain, d’avoir une sexualité normale et avoir des enfants qui ne sont pas atteints."
"Concernant la recherche, on commence à parler dans les congrès de la thérapie génique qui a déjà sauver un patient. Une personne a déjà guéri du sida au monde : le patient de Berlin."