Ce lundi 26 septembre est marqué par la grève des médecins hospitaliers sur l’île. Une manifestation locale et nationale qui montre le ras le bol des spécialistes de la santé. Parmi leurs réclamations, la reconnaissance du temps de travail médical et la pénurie de médecin qui empêche leurs activités non cliniques.
Un manque de reconnaissance du temps de travail des médecins hospitaliers, les activités non clinique qui ne sont plus effectuées par manque de médecin, des rémunérations non équitables entre le secteur privé et public... Des motifs qui poussent ce lundi les médecins hospitaliers de l’île à se mobiliser et à être des grévistes.
Un appel de leurs intersyndicales qui convie les spécialistes de la santé à cesser le travail ce lundi, ainsi que tous les soirs et ce pour une durée indéterminée.
Une situation qui s’est développée et qui concerne également l’île. Le professeur Xavier Combes, chef de service au SAMU de La Réunion fait lui aussi parti des grévistes.
“Je suis gréviste mais en tant que chef de service, cela ne veut rien dire. Dans mon service, les médecins sont eux aussi en grève mais nous assurons tout de même les urgences. Nous faisons grèves mais nous sommes présents.”
“On doit assurer notre travail. On ne peut ne pas être présent.”
Ce que demande les médecins hospitaliers à travers cette grève : une reconnaissance du temps médical ainsi que les activités non cliniques.
En clair, un texte européen qui concerne le temps de travail des médecins n’est pas respecté. Si les personnels hospitaliers ainsi que le service des urgences sont censés ne pas dépasser les 48 heures de travail hebdomadaires, ils assurent un temps de travail bien supérieur qui approche les 60 heures.
Le professeur Xavier Combes précise que “pour les anesthésistes par exemple, le temps de travail est compté en demi-journée. Ils effectuent 10 demi-journées par semaine, ce qui fait environ 50 heures par semaine. Les médecins qui sont de gardes travaillent entre 18h et 8H, ce qui fait 14h de travail équivalent à deux demi-journées. Or, en faisant le calcul, cela nous amène à 60 heures de travail par semaine ; beaucoup plus que la règlementation. Nous voulons que ce temps de travail soit considéré comme 3 demi-journées au lieu de 2.”
“Il faut reconnaître une limite pour les médecins hospitaliers.”
Mais le temps de travail n’est pas le seul point noir qu’ils montrent du doigt. Vient ensuite les activités non cliniques.
Comme le déclare le professeur Xavier Combes, “les médecins hospitaliers soignent les gens. C’est bien évidemment leur travail. Mais ils ne font pas que ça. Ils exercent normalement des recherches, et bien d’autres choses. 20 % de leur travail est normalement consacré à ces tâches.”
“Mais à cause du manque de médecins, prenons par exemple les anesthésistes, alors ils ne feront que ça : les anesthésies. Ils ne font plus autres choses.”
En métropole, cette grève dénonce également d’autres motifs, notamment le salaire. Les hôpitaux publics se verraient attribuer des rémunérations plus faibles que ceux du privé.
Si “environ 80 % des anesthésistes-réanimateurs et entre 30 et 40 % des praticiens d’autres spécialités vont se mobiliser” selon Max-André Doppia, le président d’Avenir Hospitalier, la continuité des soins sera tout de même assurée, mais les opérations programmées seront reportées.