Boire une tisane, une pratique courante à La Réunion. 2 personnes sur 5 consomme des remèdes alternatifs contre les maladies. Résultat d’une enquête de l’Agence régionale de Santé sur les habitudes des Réunionnais. Une préférence pour les remèdes traditionnels observée chez toutes les générations.
Devant ce stand, la file d’attente est quasiment continue. Le tisanier prend quand même le temps de distiller ses conseils avisés aux clients.
C’est ce qu’ils sont venus chercher. Des conseils, mais surtout, une alternative aux médicaments, qu’ils jugent trop agressifs.
"Les médicaments fatiguent le font et ont des effets secondaires. Alors qu’avec les tisanes, elles vont directement viser la pathologie qu’on souhaite guérir. Et l’effet secondaire sera bénéfique pour autre chose".
Selon une étude de l’Agence régionale de Santé de l’océan Indien (ARS OI), 2 Réunionnais sur 5 consomment des tisanes pour soigner leur maux. Un comportement culturel. À La Réunion, l’utilisation des plantes médicinales est ancrée dans les moeurs.
"Nous avons l’habitude de prendre les herbes dans la nature et les ravines. Par exemple pour la purge, pour nettoyer le sang, etc."
Et, à en croire ces consommateurs, les herbages sont efficaces et soignent toutes les maladies. “Oui ça fonctionne bien : pour la circulation, les maux d’estomac, pour la toux, pour faire maigrir...”
Wilfried le tisanier insiste surtout sur ce point : les tisanes ont leurs limites. Et lui, s’appuie sur la médecine conventionnelle pour conseiller au mieux ses clients.
"Comme avec le médecin, je m’appuie sur un bilan de santé. Et, à partir de ce bilan et grâce à l’expérience qui m’a été transmise par ma mère, je donne une tisane spécifique pour ce problème".
Le métier de tisanier ne s’improvise pas. Surdosés, certains herbages peuvent être toxiques pour l’organisme.