Alors que la vente de requin vient d’être interdite à Mayotte, elle est effective à La Réunion depuis 1999, à cause du risque d’intoxication à la ciguatera. Même minimes, les risques seraient bel et bien présents.
La ciguatera au coeur des polémiques de la crise requin. Il s’agit d’une toxine présente dans les micro-algues. Micro-algues dont se nourrissent des poissons herbivores, eux-mêmes mangés par de plus gros poissons comme les carangues ou les mérous. En bout de chaîne, nous, les hommes.
Plus on monte dans la chaîne, plus la ciguatera s’accumule. Les symptômes apparaissent quelques heures seulement après la consommation.
"Des picotements péri-buccaux, vous allez avoir une sensation de gratelle sur le corps. Et, assez rapidement, vous allez avoir des signes neurologiques, c’est-à-dire une inversion de la sensation du froid et du chaud, des nausées, des vomissements...Si jamais la dose est massive, à ce moment-là on peut avoir des signes cardio-vasculaires, avec des chutes de tension, et surtout le ralentissement du rythme cardiaque, qui peut entraîner collapsus et décès", détaille Dr Pierre Laurent Vidal, auteur d’une thèse sur la ciguatera.
À La Réunion, 700 intoxications à la ciguatera ont été recensées depuis 1986. Depuis 16 ans, plusieurs poissons sont interdits à la vente. C’est le cas de la carangue à grosse tête par exemple ou encore du capitaine blanc et du barracuda. Mais aussi des requins tigre et bouledogue.
Car en 1993, quatre adultes mangent un requin et tombent malade. Mais avec la pression de la crise requin, l’État a décidé de réévaluer le risque d’intoxication à la ciguatera chez les tigre et les bouledogue.
Plus d’une centaine de squales seront au total pêchés et analysés. Selon certains, c’est un peu la roulette russe. Il ne suffit que d’un animal contaminé pour maintenir l’interdiction de la commercialisation de la viande de requin.