Adopté en première lecture le 14 avril, le projet de loi sur la santé comprend de nombreux articles et l’un d’entre eux - portant sur le don d’organes - provoque de multiples réactions. Dorénavant, toute personne qui n’aura pas explicitement refusé le don d’organes pourra désormais être prélevée sans l’accord de ses proches, qui seront seulement informés et non plus consultés.
Le projet de loi sur la santé a été adopté mardi 14 avril en première lecture. Les députés ont réécrit "légèrement l’article sensible du projet de loi qui renforce le consentement présumé au don d’organes".
La loi santé votée par les députés inverse la logique
Dorénavant, tous les Français majeurs sont des donneurs présumés consentants. Selon un amendement au projet de loi santé, la famille du défunt ne devrait plus à l’avenir être consultée mais simplement informée d’un prélèvement.
Pour ceux qui ne souhaitent pas donner leurs organes après leur mort, il est indispensable de le signaler. En clair, si une personne décéde, il faut qu’elle ait signifié son refus de voir ses organes prélevés, en s’inscrivant au registre national du refus de dons d’organes. "Cette demande s’effectue via un formulaire, à renvoyer par La Poste".
Le registre national des refus sera le moyen "principal" mais non exclusif pour toute personne, d’exprimer son opposition à l’avance.
La ministre de la Santé assure "qu’il n’y a pas de passage en force".
Marisol Touraine insiste sur le fait qu’il n’est pas question de prélever sans s’assurer du consentement de la personne et sans discuter avec les familles. "Il faut qu’il y ait une concertation avec les familles, les associations, les médecins."
Un sujet qui fait débat
Au niveau national comme à La Réunion, ce sujet fait polémique. Si certains affirment que ce projet de loi permettra de sauver des centaines de vies, d’autres estiment que les familles doivent être consultées et pas simplement "informées".
En métropole, "la mise à l’écart des familles a suscité une vive opposition des médecins préleveurs et des anesthésistes réanimateurs mais également de certaines associations de greffés" souligne Le Figaro. Ceux qui sont contre ce projet de loi insistent avant tout sur l’importance de convaincre les familles.