À l’instar de leurs homologues métropolitains, les médecins généralistes situés à La Réunion ont également débuté leur mouvement de grève, pendant les fêtes, pour dénoncer le projet de loi santé de la ministre Marisol Touraine.
"Le tiers-payant fonctionne très bien à La Réunion, on ne va pas s’en plaindre, loin de là. Mais la problématique c’est que l’État passe son temps à nous remettre des fonctions en plus. Cela nous prend notre temps de travail, ça ne nous permet plus de soigner les patients librement pour un tarif qui faut dire, n’a jamais été augmenté depuis trente ans, c’est hallucinant d’arriver à tel résultat", dénonce le docteur Rémi Mamias, le représentant du syndicat des médecins libéraux de La Réunion.
Comme leurs homologues de Métropole, les médecins généralistes de l’île souhaitent manifester leur mécontentement et leur opposition des conséquences de la généralisation du tiers-payant. Le docteur Rémi Mamias pointe également du doigt les hôpitaux.
"L’état pense que les hôpitaux sont ce qu’il y a de mieux. Ils oublient juste une chose. Ils ont forcé pendant des années à prolonger nos études pour que les novices, c’est-à-dire les internes, qui ne sont pas médecins, occupent l’hôpital.
Entre 90 et 95 % sont remplis d’internes, selon les hôpitaux, et les tarifs des hôpitaux sont trois à quatre fois supérieurs à ceux des médecins généralistes. Nous faisons 80 à 90 % des soins, mais tout va être centralisé dans l’hôpital. Est-ce que les novices, et les erreurs qu’ils font sont-ils une garantie de soins pour l’avenir, j’en suis peu certain".