Les risques d’importation du virus Ebola dans la zone est "très faible" mais les autorités sanitaires sont prêtes. Détail du dispositif mis en place en cas de signalement d’un patient à risque.
Que se passerait-il si un patient suspecté d’avoir contracté le virus Ebola était signalé à La Réunion ? Depuis plusieurs semaines, les communiqués du ministère de la Santé et du ministère des Affaires étrangères se multiplient. Après les voyageurs, les professionnels de santé ont à leur tour été avertis du risque lié à la propagation du virus Ebola en Afrique de l’Ouest.
A ce jour, quatre pays sont concernés par la maladie : Guinée, Libéria, Sierra Leone et Nigéria. L’Organisation Mondiale de la Santé a décrété le virus "urgence de santé publique mondiale". Plus de 1 100 personnes ont succombé au virus, selon le dernier bilan de l’OMS.
Dans l’océan Indien, le risque d’importation est jugé "très faible". Les instances régionales ont toutefois décliné un dispositif identique à celui appliqué en France métropolitaine.
"Nous n’avons pas de frontières terrestres avec les pays touchés. Nous n’avons pas de vols directs non plus", explique le Dr. Dominique Polycarpe. Le directeur de la veille et sécurité sanitaire de l’ARS-OI tient à rassurer la population. "Sans céder à la panique, il faut néanmoins se préparer", commente-t-il.
S’il arrivait qu’un patient présente les symptômes de la fièvre Ebola, c’est toute une machine sanitaire qui s’enclencherait. Si un malade à risque est signalé (forte fièvre dépassant les 38,5°C et présence dans un des pays touchés par le virus au cours des derniers jours, sachant que le temps d’incubation est évalué à entre 2 et 21 jours), ce dernier est invité à contacter le Samu.
Le système de santé et de prise en charge commence au domicile du patient à risque afin de limiter les risques de propagation. Le médecin des services de secours est ensuite chargés de contacter l’ARS et la cellule de veille alerte gestion sanitaire.
Les informations sont confiées à la Cire (cellule Invs en région) qui soumettent le patient à risque à un questionnaire pré-établi, visant à confirmer ou infirmer le diagnostic.
Si le cas est confirmé, le dispositif d’urgence est mis en place. Les autorités sanitaires procèdent à l’envoi du personnel équipé au domicile du malade. Une ambulance et du matériel spécifiques sont mobilisés pour transporter le patient au seul centre hospitalier habilité du département, le CHU de Bellepierre.
Direction la chambre 309 pour le malade, qui n’emprunte pas l’entrée des urgences mais une entrée aménagée. La chambre est l’une des trois pièces du CHU où la pression est négative. L’inversion de la pression permet de bloquer la circulation des microbes et d’ainsi isoler le patient pour démarrer le protocole de soin.
Fort heureusement, La Réunion n’en n’est pas encore là. Si rien ne permet d’écarter totalement le risque d’importation d’Ebola, le dispositif est déjà entièrement opérationnel et l’île prête à gérer une éventuelle alerte.