La Cour des comptes a publié ce jeudi un rapport sur la santé dans les Outre-mer. Le document fait état d’un système sanitaire avec des contrastes et des difficultés persistantes.
La Cour des comptes a livré jeudi 12 juin, son premier rapport public thématique sur le système de santé dans les Outre-mer. "Avec leurs spécificités géographiques, humaines et organisationnelles, les départements et collectivités d’outre-mer ont par ailleurs en commun d’être confrontés à des problématiques sanitaires d’une nature et d’une ampleur souvent particulières", indique la Cour des comptes.
Risques sanitaires et état de santé des 2,7 millions d’habitants d’outre-mer, organisation de l’offre de soins, coûts et gestion, stratégies... plusieurs paramètres ont été passés au crible, avec le recours des différentes instances régionales.
Le rapport fait apparaître "un état des lieux préoccupant", selon la Cour des comptes. La situation sanitaire ultra-marine est marquée par des difficultés persistantes, des systèmes de santé à la peine et une absence de stratégie publique.
La santé dans les Outre-mer est toutefois meilleure que dans les pays voisins. Le tableau reste cependant contrasté. "La Réunion et les Antilles, sont dans une dynamique de convergence avec celle-ci, alors que d’autres, notamment la Guyane et Mayotte, confrontés à des problématiques particulièrement lourdes d’immigration clandestine, connaissent encore des retards importants", indique le rapport.
Pas assez de prévention
Ces contrastes sont responsables de difficultés qui perdurent. La mortalité infantile, indicateur principal de l’état de santé d’une population et de l’efficacité de son système de santé, a notamment eu tendance à augmenter dans certains outre-mer. Dengue, chikungunya, leptospirose... les maladies transmissibles, surtout celles transmises par le moustique, sont par ailleurs très présentes dans ces régions.
Les difficultés du système de santé illustrent le retard des Outre-mer dans le domaine, "malgré des progrès observés", nuance la Cour des comptes. La prévention reste insuffisante. Les soins ambulatoires sont inégalement accessibles et la gestion de certains hôpitaux reste à améliorer.
Des déficits élevés et un besoin récurrent d’assistance financière ont été constatés. "43 % des 417 millions d’euros d’aides exceptionnelles de trésorerie allouées en 2012 aux établissements de santé, France entière, ont été versés à ceux des DOM", précise le rapport.
Considérée comme "une responsabilité de la République", la santé en Outre-mer nécessite une stratégie publique. Selon les constats de la Cour des comptes, l’Etat est trop souvent en retrait.
La Cour a formulé 14 recommandations visant à mieux connaître, mieux coordonner et agir plus efficacement pour la santé en outre-mer.