Ce mercredi, c’était le premier jour de la première visite ministérielle de Philippe Vigier, nouveau ministre délégué aux Outre-Mer, à La Réunion.
En visite à La Réunion du 30 août au 1er septembre, Philippe Vigier, nouveau ministre délégué aux Outre-Mer a répondu aux questions de notre journaliste Antoine Hassler.
Voici ce qu’il faut retenir de cette interview :
“Ceux qui me connaissent, savent que je m’engage réellement”
En début d’entretien, le ministre a tenu à rassurer les habitants ultramarins en rappelant que “ceux qui connaissent mon parcours, savent que je m’engage réellement sur les dossiers”.
Il en a profité pour expliquer qu’il a été “dans la délégation outre-mer pendant cinq ans” et qu’il a “présidé un groupe parlementaire de députés ultramarins”. De ce fait, il “connaissait déjà bien les problématiques ultramarines”, a-t-il introduit en citant son slogan favori :”La passion d’agir”.
Vie chère : un sujet majeur
Reconnaissant que le sujet sur la vie chère est un sujet majeur à La Réunion, le ministre a également répondu à la question de notre journaliste sur un fait évoqué par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin pendant sa visite en Nouvelle Calédonie : la lutte contre les monopoles économiques en Outre-mer. Philippe Vigier a indiqué avoir remarqué que “c’est un sujet qui n’avait pas été traité ces 30 dernières années”.
Il poursuit : “Lutter contre la vie chère c’est faire en sorte que le panier moyen d’un ménage coûte moins cher. La Réunion est le département ultramarin qui a le plus de potentiel à participer au dispositif "France 2030”. (Dispositif de 54 milliards d’euros investis permettant de rattraper le retard industriel en France et d’investir massivement dans les technologies innovantes ou encore de soutenir la transition écologique).
Dispositif France Travail
Questionné sur le dispositif France Travail censé proposer aux bénéficiaires du RSA de travailler 15 à 20h par semaine pour continuer à bénéficier de l’aide, le ministre a tenu à féliciter La Réunion qui est “Le premier territoire à avoir mis en place le dispositif”. Un dispositif qui selon lui serait “le meilleur moyen de ramener tout le monde sur un travail”.
Continuité territoriale
Sur la continuité territoriale, le ministre délégué a directement annoncé l’augmentation de cette aide. En effet, Antoine Hassler a rappelé que l’aide à la continuité territoriale à La Réunion était de 16 euros par an et par habitant, tandis qu’elle est à 257 euros en Corse. Là, le ministre a rebondi en annonçant que l’aide passerait dès 2024 de 70 millions à 93 millions d’euros. “Un effort sans précédent, qui n’a pas été fait depuis plus de 20 ans”.
Suppression des contrats aidés, La Réunion épargnée
Déclaration de la semaine dernière d’Olivier Dussopt, ministre du travail sur la suppression de 15 000 contrats aidés due au contexte actuel de faible chômage en France, Philippe Vigier s’est engagé à ce que La Réunion “soit épargnée” par cette mesure. “J’aimerais qu’on épargne les territoires ultramarins parce qu’ils ont plus de fragilités que d’autres”, a-t-il indiqué. Pour rappel, un contrat aidé est un contrat de travail dérogatoire au droit commun, dans lequel l’employeur bénéficie d’aides à l’embauche et souvent réservé aux personnes rencontrant des difficultés particulières d’accès à l’emploi.
Pour conclure, Philippe Vigier a insisté sur le fait que La Réunion soit “un poumon économique en puissance” et qu’il souhaite “l’accompagner dans toutes ses dimensions, agricoles, industrielles et manufacturières”. De ce fait, il s’engage dans une clause de revoyure, à rencontrer tous les trois mois, les acteurs du territoire, avec une première échéance entre le 15 et le 30 novembre où “on aura les premiers éléments d’appréciations”, pour “regarder les acteurs de la grande distribution, les yeux dans les yeux”.
Globalement, le ministre a assuré "arriver avec un oeil neuf". Et à rappeler que sa "marque de fabrique" est son franc parlé. Et que de ce fait il serait "l’avocat général pour les habitants ultramarins, tous les jours" de son mandat.