Serge Hoarau, président de l’Association des maires et maire de la Petite-Île se livre dans l’emission "Ça Koz Politique" sur Antenne Réunion.
Karine Lebon a été élu dimanche députée de la 2e circonscription. Le taux de participation, 18,88%, reste relativement faible. Un taux "catastrophique" selon Serge Hoareau.
"Il faut rappeler que c’est une élection partielle donc il n’y a pas une mobilisation générale autour de cette élection, et on voit qu’il y a une désaffection de plus en plus importante de la population, des électrices et des électeurs, ça doit nous interpeller. Faire cette élection en pleine crise sanitaire, je pense que cela à dû jouer également, mais ne mettons pas tout sur le dos de la crise sanitaire, je pense que l’on a un vrai problème d’expression démocratique de la population et il faut que l’on s’interroge urgemment.
C’est sans doute le modèle dans lequel nous vivons aujourd’hui, un modèle d’expression, de liberté, de démocratie qui est remis en cause. Ce que nous vivons à La Réunion aujourd’hui, c’est ce qui se passe en métropole depuis de très nombreuses années".
Pour le président de l’association des maires, les alliances des élections locales et nationales ne devraient pas être les mêmes.
"Il y a des élections où il faut laisser s’exprimer les convictions politiques, lorsqu’il s’agit notamment des élections nationales comme c’était le cas dimanche dernier, le clivage droite gauche, les forces de progrès, tous ces éléments doivent être pensés sur les élections nationales.
Quand on est sur des élections plus locales, je pense qu’il faut dépasser cette fois-ci les clivages politiques, sur des élections de maires, de conseillers départementaux. Déjà la régionale, c’est une autre élection".
Serge Hoareau dit avoir fait par au Préfet de son inquiétude concernant la tenue des prochaines élections départementales et régionales.
"Au regard de ce qui s’est passé dimanche dernier, je l’ai sollicité pour qu’il interpelle le gouvernement pour voir si y’avait un moyen de reporter ces élections, ou en tout cas de ne pas faire les deux en même temps. Avec la crise sanitaire, gérer les bureaux de vote multipliés par deux si c’est le même jour, cantonales et régionales, ça obligerait les maires que je représente, à mettre en place la mobilisation de beaucoup de personnes. Si la crise continue à s’accentuer, si notre épidémie se précise et si le pic arrive, nous serons en grande difficulté".
"Il faut avoir un projet pour La Réunion. Je crois qu’il faut avoir des traits d’union dans la vie politique. Il peut y avoir des hommes de droite ou de gauche, qui ont envie de travailler, qui aiment le pays, qui aiment La Réunion, et c’est vrai que si l’on se cantonne dans des carcans de politiques politiciennes, de partis politiques, on ne peut pas avancer sur des projets.
Je pense contribuer à ce qu’il y ait ce regroupement des hommes et des femmes autour d’un projet. (...) Il y a un projet à bâtir pour La Réunion, un vrai projet. On va rentrer dans une période extrêmement difficile. La crise économique nous attend, la crise sociale est là.
Je suis très soucieux, je suis pour un rassemblement d’idées, d’hommes et de femmes, pour travailler pour notre belle île".
Trois communes ne font pas partie de l’Association des maires, Saint-Leu, Saint-Denis et La Possession.
"La commune de Saint-Leu, mon collègue Bruno Domen et ma collègue Ericka Bareigts de Saint-Denis, m’ont affirmé leur volonté de revenir au sein de notre Association des maires, reste à convaincre Vanessa Miranville, j’ai bon espoir. Il faut encore sans doute discuter, échanger. Elle a fait le choix d’intégrer directement l’Association des maires de France, ce qui est regrettable. Je crois que nous avons 24 communes, la maison des maires de La Réunion est ouverte aux 24 maires de La Réunion".
Élu avec 84,83% des voix, Serge Hoarau est le maire le mieux élu de France, avec un taux de participation de 57% le 15 mars dernier.
"Je serai candidat à l’élection cantonale, j’ai un bilan à défendre sur mon canton. Avec la confiance que j’ai pu obtenir de Nassimah Dindar et de Cyrille Melchior, avec cette vice présidence déléguée à l’Agriculture, j’ai aussi un bilan à défendre à l’échelle départementale. Je ne veux pas brûler les étapes. Être élu sur un canton c’est une chose, ensuite, il faut faire partie d’une majorité".
"Il y a des opportunités qui peuvent se présenter, je ne le cache pas. C’est vrai que je suis très attaché à la commune de Petite-Île, et tout ce que j’ai pu faire jusqu’à présent c’est grâce aux Petitiloises et aux Petitilois".
"Je ne suis pas tenté par les Régionales, parce que je l’ai dit, j’ai un bilan à défendre sur mon canton et face aux agriculteurs et aux éleveurs. Je privilégie grandement l’élection cantonale"