Ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu est en visite dans l’île. Il est l’invité du 19h d’Antenne Réunion.
Arrivé ce lundi 10 novembre pour soutenir les sapeurs-pompiers qui sont sur le terrain pour lutter contre l’incendie du Maïdo, Sébastien Lecornu est sur le plateau d’Antenne Réunion.
"On est sur un incendie assez hors norme. Les conditions dans lesquelles les sapeurs-pompiers volontaires et professionnels du Sdis 974 évoluent depuis plusieurs jours sont suffisamment difficiles pour qu’on puisse y porter une attention particulière. On oublie une évidence, il n’y a aucun blessé. Nous sommes observés. Ce patrimoine immatériel est classé à l’Unesco. Ça veut dire aussi que la principale menace qui pèse sur lui c’est le feu. La manière dont on est capable d’appréhender ce risque est quelque chose observé dans le monde entier.
"Singulièrement depuis 2010-2011 nous avons un traumatisme important sur les incendies que nous avons connu. Depuis l’État et les Collectivités territoriales, notamment le Département et les mairies ont parcouru un chemin important. Il y a une mise à l’épreuve avec ce qui se passe", explique-t-il.
"Avec le ministre Gérard Darmanin on suit cette affaire depuis le confinement. Mais dimanche, au regard des conditions météorologiques il fallait venir."
Le ministre explique cette décision de d’abord se déplacer en urgence sur le terrain du Maïdo, de faire 11 heures de vol pour venir au chevet de cet incendie. Les mauvaises langues évoquent une belle opération de communication.
"Ça fait partie du jeu. Quand on ne vient pas ça ne va pas, à Paris on nous oublie, c’est du mépris, de l’arrogance, quand on vient c’est de la com."
Sur les moyens, en métropole sur un feu identique, deux fois plus de pompiers sont déployés. Sur ce type d’événement, le ministre estime que La Réunion ne paye pas son insularité.
"On n’est plus dans la même situation qu’en 2010-2011. Là le Sdis financé par les communes et le département sous l’autorité en terme d’emploi du préfet ont parcouru un chemin important en matière d’équipement et de formation notamment. 5 hélicoptères qui sont intervenus encore aujourd’hui financés par le Sdis", avance Sébastien Lecornu.
"Il y a 70 tonnes en moyenne de dotation de retardant affectées à La Réunion chaque année. Il a beaucoup servi car il y a eu beaucoup de départs de feu. Il y a eu un choix opérationnel que je soutiens et que j’assume de la part des sapeurs-pompiers qui est dès vendredi et samedi de saturer de deux têtes de feu de pratiquement l’intégralité du stock de retardant pour protéger un massif particulièrement précieux en matière de biodiversité. Dès que le stock de retardant est appelé on pourvoit à son retardement. Mercredi, 36 tonnes de retardant arriveront qui ne seront pas forcément amenés à servir sur cet incendie."
"On ne doit pas crier victoire trop vite, pour l’instant nous sommes dans une manœuvre opérationnelle. Et s’il le faut on met les moyens. "
La Réunion relativement épargnée pour le moment mais les indicateurs et les médecins ne sont pas forcément optimistes
"On fait tout pour éviter le confinement. Une part dépend des pouvoirs publics, une autre des citoyens. Si on arrive à 180 nouveaux cas par jour on sera obligés d’envisager un couvre-feu, et un confinement au-delà de 200 cas.
Si on veut éviter le couvre-feu dans 10 jours, il faut agir maintenant."