Le préfet a décidé de ne pas placer à nouveau la mairie de Saint-Louis sous tutelle. Le plus haut représentant de l’Etat annonce qu’il donnera des orientations budgétaires à la municipalité.
Les élus de la mairie de Saint-Louis sont ressortis soulagés de l’Hôtel de Préfecture. Amaury de Saint-Quentin a décidé de ne pas placer la commune sous tutelle suite au signalement de la Chambre régionale des Comptes.
Le préfet de La Réunion a cependant expliqué que des orientations budgétaires seront dictées à la mairie de Saint-Louis.
Le préfet arrête le budget primitif 2018 de la commune de Saint-Louis
Le budget primitif 2018, reprenant les résultats du compte administratif 2017 en application de l’article L. 1612-9 du code général des collectivités territoriales (CGCT), a été voté par le conseil municipal de Saint-Louis le 23 mai 2018.
Conformément au CGCT, le préfet de La Réunion a saisi la chambre régionale des comptes (CRC) de La Réunion. En effet, le code précité prévoit dans son article L.1612‑14 que "Lorsque le budget d’une collectivité territoriale a fait l’objet de mesures de redressement, le représentant de l’État dans le département transmet à la chambre régionale des comptes le budget primitif afférent à l’exercice suivant".
Dans un avis du 10 juillet 2018, la CRC de La Réunion a examiné les inscriptions budgétaires du budget primitif 2018 adopté par la commune de Saint-Louis, en l’occurrence les reports et les restes à réaliser au titre de 2017 et les mesures nouvelles votées pour 2018.
Au regard des justificatifs produits par la commune et des informations connues au moment de l’instruction, la CRC de La Réunion a relevé, notamment, que le déficit de l’exercice 2017 s’élevait à – 2,8 M€ au lieu de – 0,9 M€ compte tenu de la comptabilisation à tort de 1,8 M€ en restes à réaliser d’emprunt, et que le budget primitif 2018 intégrait une surévaluation des recettes de fiscalité directe pour 1,3 M€. Après correction de ces écarts, des mesures complémentaires permettant de rétablir l’équilibre budgétaire imposé par l’article L. 1612-4 du CGCT, ont été rendues nécessaires.
En conclusion de l’avis susmentionné, la CRC de La Réunion constate que la commune de Saint-Louis n’a pas pris les mesures suffisantes pour résorber le déficit de son budget et invite en conséquence le préfet à régler et rendre exécutoire le budget primitif 2018 de cette collectivité.
Au cours de deux rencontres, les 17 et 24 juillet 2018, le préfet et les services de l’État ont écouté les arguments développés par le maire et ses services. Ces derniers n’ont pas permis au préfet de s’écarter des propositions formulées par le CRC.
En conséquence, Amaury de Saint-Quentin, préfet de La Réunion, a fait part au maire de Saint-Louis de sa décision de fixer par arrêté le budget primitif 2018 de cette collectivité en y intégrant les mesures correctives préconisées par le CRC.
Le respect des prévisions budgétaires ainsi fixées par le préfet conditionne le retour à l’équilibre du budget de la commune à l’issue de l’exercice 2018 et le maintien de la confiance de ses partenaires financiers dans le cadre de ses investissements.