La victoire a un goût de revanche pour Huguette Bello, six ans après avoir été battue par Didier Robert, alors que sa liste d’union était majoritaire sur le papier.
En 2015, Huguette Bello s’était présentée aux élections régionales à la tête d’une liste d’union de la gauche et du centre, mais avait été battue par Didier Robert (DVD). Sa victoire de dimanche sonne donc comme une revanche.
Cette fois, la présidente de PLR a pris soin de ne pas reproduire les mêmes erreurs. Pour preuve, cette fusion actée en un temps record avec Ericka Bareigts et Patrick Lebreton. En 2015, les discussions avec Thierry Robert avaient traîné en longueur, démontrant aux yeux de tout le caractère artificiel de l’alliance.
S’il a mieux fonctionné, six ans plus tard, le report des voix n’a cependant pas été optimal. En témoigne, le faible écart qui sépare les deux candidats. Huguette Bello recueille 152 639 voix (51,85%), soit 11 000 de plus que son adversaire. Les « forces de progrès » totalisaient pourtant 53 % des voix au premier tour, voire 63 % si on y inclut le score de Vanessa Miranville.
Ce faible écart est à mettre au crédit de Didier Robert, qui a su redonner de l’espoir à son camp, là où tout le monde le pensait grillé, usé par les affaires et les Gilets jaunes. A la faveur d’une campagne pugnace et combative, il a démontré toute l’étendue de son habileté politique, en parvenant à mettre ses adversaires sur la défensive sur des thématiques où il n’était pourtant guère à son avantage (la NRL, l’éthique...) et à déstabiliser Huguette Bello dans les débats de l’entre deux tours. Avec 48,15% des suffrages et 141 745 voix, il n’est finalement pas passé loin de décrocher un troisième mandat historique. Notons qu’il a quasiment doublé, au passage, ses votes du premier tour (71 800 voix).
Il lui a néanmoins manqué une petite réserve de voix pour combler ses 11 000 voix de retard, sachant qu’aucun adversaire ne l’a rallié entre les deux tours et que son score du 20 juin (31,1%) était très inférieur aux 40,3% obtenus en 2015. Didier Robert a également pâti du regain de participation (46,48 %, soit une hausse de 10 points par rapport au premier tour), sachant que l’abstention tend à favoriser les sortants.
Dans le détail, Huguette Bello arrive en tête dans 16 communes. Parmi elles, on trouve 7 communes qui appuyaient sa candidature (Saint-Paul, Cilaos, Petite-Île, Le Port, Saint-Benoît, Sainte-Suzanne et Saint-Joseph), mais aussi 6 communes pro-Robert (Saint-Pierre, Les Avirons, Saint-Leu, Bras-Panon, Trois Bassins, L’Etang-Salé) ainsi que 3 communes, dont les maires n’avaient donné aucune consigne de vote (La Possession, L’Entre-Deux et Saint-Louis). La nouvelle cartographie électorale fait ainsi ressortir une dominante rouge sur une grosse moitié sud-ouest.
Didier Robert, lui, n’arrive plus en tête que dans 8 communes contre 15 au premier tour. Sur les 12 municipalités qui le soutenaient, seule la moitié le placent encore en tête, à Sainte-Rose, Salazie, Sainte-Marie, La-Plaine-des-Palmistes, au Tampon et à Saint-Philippe. Le président sortant parvient néanmoins à créer la surprise à Saint-André, où il compte une avance d’à peine 57 voix (50,18%) ainsi qu’à Saint-Denis (54,81%), où son score lui offre quelques perspectives, après son récent échec aux municipales.
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