Début janvier, Ségolène Royal, alors invitée sur un plateau de télévision, a affirmé que des professeurs "pédophiles" auraient été mutés en Outre-mer. Plusieurs députées de La Réunion demandent à ce qu’elle soit entendue par l’Assemblée nationale ainsi que le ministre actuel de l’Éducation.
Ségolène Royal a évoqué sur un plateau concernant les professeurs, qu’avant "on mutait discrètement les pédophiles et si possible dans le Outre-mer".
Une déclaration qui n’en finit pas de faire réagir et choque le monde enseignant, les politiques, mais aussi tous les ultramarins.
La déclaration de l’ancienne ministre a suscité de vives réactions. Plusieurs politiques de La Réunion, dont Ericka Bareigts, Huguette Bello et Nathalie Bassire, demandent l’audition de l’ancienne ministre.
"Ces révélations publiques, au-delà de la stupeur et de la colère légitimes qu’elles ont provoquées, laissent apparaître des comportements voire un système que les plus hautes autorités de l’État auraient pu inciter, cautionner ou laisser perdurer. Les faits que rapporte madame Royal sont graves. Ils s’apparentent à une mise en danger volontaire de notre jeunesse. Ils portent atteinte aux valeurs fondamentales de notre système éducatif et heurtent la conscience professionnelle des personnels enseignants qui travaillent dans les Outre-mer. Ils minent la confiance de nos élèves et suscitent l’inquiétude de leurs parents. Il est de notre responsabilité et de notre devoir, de faire toute la lumière sur ces déclarations pour mesurer la réalité et l’ampleur de telles pratiques. C’est pourquoi nous demandons à la Délégation aux Outre-mer de l’Assemblée nationale d’exercer pleinement sa mission et de solliciter, en vue de leur audition, monsieur Jean-Michel BLANQUER, Ministre de l’Education nationale et de la jeunesse et/ou madame Ségolène ROYAL, ancienne ministre déléguée à l’Enseignement scolaire."
Sur le marché du Chaudron ce matin, l’indignation est réelle. "C’est comme si vous dites qu’ici en Outre-mer c’est la prison. C’est pas juste." "Il faut les condamner et les mettre en prison pour que ça s’arrête."
Nombreux sont ceux qui reprochent à la ministre d’avoir gardé le silence. "Ce n’est pas normal qu’elle-même ai laissé faire sans dénoncer avant."
Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation, estime que la déclaration de Ségolène Royal est "sans fondement".
"Il n’y a aucun élément probant permettant de corroborer les propos de l’ex-ministre socialiste." Il a également tenu à préciser que depuis 2016, une loi examine tous les personnels de l’Éducation nationale.