Ce mardi 7 décembre, au tribunal de Saint-Pierre, deux membres du QG Zazalé ont reçu leur verdict final. Zavyé et Félix faisaient l’objet de plusieurs chefs d’accusation, dont celui d’outrage envers un agent. Le premier a été relaxé alors que le second écope de 70 heures de travaux d’intérêts généraux et de 200 euros d’amende. Ce jeudi 9 décembre, le parquet du Sud fait appel de la condamnation.
Ce mardi 7 décembre, à 8 heures, s’est tenu le procès de Zavyé et Félix, membres du QG Zazalé, au tribunal de Saint-Pierre. Ils sont accusés d’avoir fait preuve de violence en réunion envers des agents de la police. Le premier a été relaxé alors que le second écope de 70 heures de travaux d’intérêts généraux et de 200 euros d’amende.
Dans ce dossier, la procureure avait demandé que les deux hommes aient : 1000 euros d’amende chacun, 5 mois de prison ferme, interdiction de manifester durant 1 an sur tout le territoire réunionnais ou encore interdiction pour les deux hommes de se voir.
Le parquet a fait appel des décisions de relaxe de Xavier R. et de condamnation à un TIG pour Félix A. pour les faits de rebellion et vol commis le 17 juillet 2021.
Les membres et les soutiens du QG Zazalé se sont déplacés une fois de plus, au tribunal de Saint-Pierre pour soutenir leurs camarades. D’ailleurs, ces derniers contestent non seulement les accusations portées contre Zavyé et Félix, mais également les peines que ces derniers encourent.
Contactés par Linfo.re, quelques membres du QG Zazalé ont tenu à donner leur version des faits. Selon eux, lors d’une manifestation de la mi-juillet pour s’opposer au pass sanitaire, Zavyé et Félix, déjà connus des forces de l’ordre suite à l’affaire de Manapany et des livraisons de tisanes, ont alors été intercepté par des policiers. Quelques jours plus tard, les deux hommes sont convoqués, soupçonnés d’avoir organisé une manifestation illégale durant laquelle des parents s’opposaient à l’obligation du port du masque. Une manifestation qui s’est tenue en février 2021. Zavyé et Félix se détachent de l’organisation de celle-ci. " Un prétexte pour les convoquer " dénoncent les membres du Zazalé qui n’ont plus entendu parler de cette affaire, par la suite.
Durant leur garde à vue, Zavyé et Félix disent s’être sentis "opprimés" par les forces de l’ordre. "On leur a retiré leur matelas et leur couverture. On leur a refusé d’aller aux toilettes, ni même de boire de l’eau", racontent leurs camarades.
Zavyé et Félix seront par la suite accusés d’avoir volé le carnet d’un agent. Une charge qui sera abandonnée, selon les membres du QG Zazalé. Puis, on les accusera d’acte de rébellion et d’outrage envers des agents, selon eux.
Selon le QG Zazalé : "ce procès est un procès politique qui a pour but de faire taire les manifestants." Ils accusent le gouvernement de stigmatiser les manifestants et de les criminaliser. " Depuis quelques années, l’État se dote d’un arsenal juridique de plus en plus important pour surveiller, traquer, enfermer et punir les manifestants. La répression est très inquiétante, avec une multiplication des condamnations pour ceux que l’État considère comme leurs « opposants politiques ». "
Le QG Zazalé se dit "outré" par les peines encourues par Zavyé et Félix qui risquent, entre autres, l’interdiction de manifester durant 1 an et l’interdiction de se retrouver dans le même périmètre. Le QG Zazalé considère ces dernières comme une atteinte à la liberté d’expression, mais aussi à la vie privée.