Hier soir, et à la majorité, les députés ont voté le plan de déconfinement présenté par le Premier ministre Edouard Philippe.
Le plan de déconfinement soumis au vote de des députés a été adopté avec "368 voix pour, 100 contre et 103 abstentions".
Nos députés Réunionais se sont eux, majoritairement abstenus de voter.
Le Premier Ministre Edouard Philippe a présenté SON plan de déconfinement prévu par le Gouvernement devant l’Assemblée Nationale.
Cette annonce est de mauvais augure à plusieurs titres :
• La méthode est anti-démocratique. En ne laissant aucun laps de temps aux députés entre la déclaration du plan de déconfinement et le vote sur ce sujet, le Premier Ministre confisque au Parlement son pouvoir de contrôle et d’analyse.
• Les moyens sont absents. En effet, le Premier ministre n’a toujours pas annoncé de mesures réellement efficace et quels moyens financiers compte t-il octroyés aux Collectivités sur lesquelles il compte s’appuyer pour décliner ce plan ? Il n’a pas non plus annoncé des mesures rassurantes pour la protection de tous les citoyens, notamment en termes de port obligatoire du masque et un dépistage massif de la population.
Il a égrené un calendrier pour la reprise de l’école mais tout cela parait très confus et sans concertation avec les premiers concernés (maires, présidents des Collectivités, intercommunalités..) pour une organisation dans les meilleures conditions de cette reprise scolaire.
• Endiguer l’épidémie ne semble pas prévu. Il faut 5 à 10 millions de tests par mois si nous voulons stopper la propagation du virus. Or ’Edouard Philippe en a annoncé moins de 3 millions par mois. La distribution massive de masques n’est pas prévue et les travailleurs ne savent toujours pas si leur retour au travail après le 11 mai sera entouré de toutes les mesures de protection nécessaire, puisque le Premier Ministre a décidé de renvoyer cela à la responsabilité des entreprises.
Enfin, comment ne pas souligner qu’en une heure de discours, les outre mer n’ont été citées qu’une seule fois mais sans aucune mesure particulière. C’est une fois de plus un mépris affiché.
Alors que la démocratie ne doit pas être suspendue durant les périodes exceptionnelles, le pouvoir continue son basculement autoritaire. Mais cela ne pourra pas cacher éternellement la lourde responsabilité que porte ce gouvernement dans l’impréparation et la mauvaise gestion de notre Etat face à cette crise épidémique. C’est pour toutes ces raisons que j’ai voté contre ce plan.
Depuis le début de l’épidémie, j’ai souhaité qu’une voix Réunionnaise s’impose sur celle de Paris ; d’adapter les décisions à notre situation sanitaire. Aujourd’hui le Premier Ministre affirme donner le pouvoir aux acteurs locaux. Nous devons tous être à la hauteur dans l’intérêt général."
Le député Jean-Hugues Ratenon a voté contre.
Le Premier ministre a présenté, devant la représentation nationale, la stratégie d’un déconfinement qui se veut progressif etterritorialisé qui devrait être dans les tout prochains jours corrigée et adaptée localement grâce à la concertation avec les élus réunionnais. Je tiens d’abord à saluer le report du vote concernant l’application « Stop Covid » qui ne faisait pas l’unanimité auprès des Français parce que, même s’il est question de santé publique, les droits et libertés fondamentaux restent essentiels dans une démocratie telle que la nôtre et nous ne saurions y renoncer sans vraiment peser le pour et le contre.
Je retiens ensuite de l’intervention du Premier ministre toute une série de mesures logiques et raisonnables qui demandent pour certaines d’entre elles à être précisées et adaptées localement. Le Gouvernement veut « Protéger, Tester et Isoler », oui, mais combien de masques sur les 20 millions seront disponibles dans l’île à partir du 11 mai ?
Sur les 700 000 tests réalisés par semaine en métropole, combien seront effectués à La Réunion ? A partir de quelle date sera opérationnelle la brigade départementale évoquée par le Premier ministre ? La quatorzaine ou l’isolement des personnes porteuses du virus est une solution parmi d’autres, mais cela ne devrait pas se faire à domicile sans surveillance ni encadrement médical. Comment assurer un fret aérien et maritime à des prix raisonnables sinon neutres ? Des questions qui appellent des réponses simples.
Il est clair que les Français, les Réunionnais, devront vivre avec le virus jusqu’à ce que l’on mette au point un vaccin ou que l’on parvienne à une immunité collective suffisante. Et je tiens ici à rendre hommage à tous les personnels soignants pour leurs efforts et les sacrifices qu’ils ont faits durant des années. Il n’est jamais bon de tenir par pure idéologie ou technocratie bête une gestion trop comptable de nos services publics. Dans ces temps difficiles, il est également devenu vital que les Français retrouvent le chemin du travail, mais pas à n’importe quel prix. Des conditions drastiques de protection ont été présentées par le Premier ministre et il faudra, c’est certain, faire preuve de bonne volonté, tous ensemble : l’État, les Collectivités territoriales, les acteurs économiques, les associations, etc. pourrendre la vie quotidienne des Français la plus fluide, la plus solidaire, la plus simple administrativement et surtout, la plus humaine possible.
La situation sanitaire l’exige pour aujourd’hui et pour demain. L’enseignement, l’organisation du travail et les modes de transports sont appelés à être profondément revus et adaptés si nous voulons reprendre le cours de nos activités personnelles et professionnelles, en toute sécurité. Cela demandera sans doute de manière pérenne des classes d’élèves moins surchargées, le recours au télétravail dans de justes proportions, des transports collectifs plus nombreux et mieux adaptés.
Le Président de la République l’avait affirmé, quoi qu’il en coûte à l’Etat. Qu’il en soit ainsi. Les dotations et les compensations financières de l’État envers les communes, le département et la Région de l’île devront être assumées dès cette année à des niveaux
importants pour que les investissements et la commande publique produisent des effets d’entraînement suffisamment positifs sur l’économie réunionnaise. Le Gouvernement ouvre la porte aux discussions, à la concertation, pour des adaptations territoriales à nos réalités locales. Suite aux débats qui se sont tenus ce jour à l’Assemblée nationale concernant le plan de déconfinement présenté par le Premier ministre, j’ai pris la décision de voter « Pour ».
Le député Jean-Luc Poudroux a voté pour.
"Ce que je retiens, c’est que sur l’école, c’est un plan qui est flou, pour l’économie, c’est un plan qui n’est pas prêt, pour tout ce qui est vie sociale, ça parait extrêmement contradictoire. Globalement, c’est un plan qui nous semble pas très cohérent et donc pas très rassurant", déclare la députée Éricka Bareigts.
La députée Ericka Bareigts a voté abstention.
Selon David Lorion, la rentrée scolaire des maternelles et primaires n’était pas nécessaire. "Sur la rentrée scolaire au mois de mai, je trouve qu’on aurait pu éviter de remettre de l’inquiétude dans les familles, là ou il y a déjà de l’inquiétude au niveau sanitaire. Ça va compliquer des situations donc on aura des situations de cafouillage général et donc ce n’était peut être pas la peine faire rentrer les maternelles et les primaires en mai, surtout qu’il y a un décalage pour les collège et les lycées au mois de juin, et l’université seulement en août ou en septembre".
Le député David Lorion a voté abstention.
Nadia Ramassamy rejoint ce dernier sur cette perception d’une rentrée précipitée. "L’école, en tout cas pour les petits, ne devrait commencer qu’à la rentrée en septembre, pour en savoir un peu plus sur l’évolution de cette maladie, parce qu’on dit que les enfants sont des porteurs sains, qui ne transmettent pas beaucoup la maladie, je ne suis pas d’accord".
La députée Nadia Ramassamy a voté abstention.
Pour Huguette Bello, le gouvernement adopte une approche trop politique de la situation. "On a un gouvernement aujourd’hui qui est préoccupé par affermir son pouvoir. Il confine la démocratie et il veut faire porter la responsabilité de l’ouverture imprudente de l’école aux élus locaux, aux parents d’élèves. C’est une décision économique", a-t-elle déclaré.
La députée Huguette Bello a voté contre.
La députée Nathalie Bassire se réjouit de l’élargissement des prérogatives du préfet. "La possibilité d’adapter localement ces différentes mesures est également une bonne chose", explique la députée. En revanche, elle s’oppose également à la rentrée scolaire dès le 14 mai à La Réunion. "Je comprends tout à fait l’inquiétude des parents quand on ne parle pas de masques ou de solution hydroalcoolique".
La députée Nathalie Bassire a vote abstention.
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