Philippe Naillet, député de la première circonscription, répond aux questions d’Yves Mont-Rouge dans "Ça Koz Politique" sur Antenne Réunion.
Yves Mont-Rouge reçoit Philippe Naillet, député de la première circonscription. Il n’a jamais été élu sous son nom. Il a remplacé Ericka Bareigts en 2016/2017 quand elle avait été nommée secrétaire d’Etat à l’égalité réelle puis ministre des Outre-Mer. Philippe Naillet la remplace également depuis juillet dernier, Ericka Bareigts ayant été élue aux municipales en tant que maire de Saint-Denis.
"C’est vrai que c’est un cas un peu atypique si je puis dire. Effectivement, j’ai remplacé Erika Bareigts une première fois entre 2016 et 2017 et depuis le 14 juillet je suis redevenu député de la première circonscription."
Le député utilise une métaphore liée au football pour définir son rôle de remplaçant d’Ericka Bareigts.
"Pour parler de doublure, moi je parlerai de remplaçant au foot. Vous savez qu’il y a des remplaçants qui s’en prennent autant que les titulaires, qui se disent que peut-être qu’un jour ils seront sur le terrain et qu’ils marqueront des buts. Donc, moi dans ma tête je me suis toujours préparé à remplacer Erika Bareigts à un moment donné. C’est de nouveau le cas et j’essaie de faire du mieux possible mon travail de député."
"Je suis un suppléant devenu titulaire donc il faut jouer comme un titulaire maintenant, et c’est ce que je fais."
L’essentiel du travail de Philippe Naillet se passe à Paris. La crise sanitaire pourrait porter atteinte à son travail.
"Ce n’est pas véritablement compliqué si on veut travailler. Ce qu’il faut savoir pour ceux qui nous regardent c’est que toutes les commissions se font en visio. Moi je suis membre de la commission des affaires économiques, j’en aurais encore une cette semaine, je la ferai en visio. Les rendez-vous je l’ai fait en visio. Après lorsque les textes arrivent dans l’hémicycle, ils sont débattues dans l’hémicycle donc là il faut être présent physiquement."
"Moi ça fait un moment que j’interpelle les ministres, je l’ai fais depuis que je suis arrivé et mon dernier courrier il date précisément du 10 février de cette année. J’ai fait un courrier pour interpeller Monsieur Véran pour lui dire que le problème de fond c’est que on a jamais donné les moyens au CHU de la Réunion. Si on considère que le CHU c’est le grand hôpital de l’océan Indien, il faut lui donner les moyens. Et je me suis fondé sur deux rapports : un rapport d’un cabinet d’audit que beaucoup de gens connaissent et je me suis fondé également sur une étude de la délégation des députés Outre-Mer pour dire qu’il faut aujourd’hui mettre plus de moyens en termes de personnel, en termes de lits, en termes de formation, en termes de rémunération pour qu’on ait un vrai service public de santé. J’ai écrit depuis le 10 février, on est aujourd’hui le 3 mars si je ne m’abuse, je n’ai toujours pas de réponse c’est proprement scandaleux."
Beaucoup de personnes voient Gilbert Annette comme le vrai patron du Parti socialiste.
"J’entends souvent cette remarque de la part des commentateurs mais moins de ceux qui connaissent comment ça fonctionne au sein de la fédération. Très rapidement, il y a un premier secrétaire fédéral c’est moi. Il y a des instances, des secrétaires fédéraux, des secrétaires de sections, il y a des militants et il y a les statuts du parti. Au milieu de tout cela chacun doit se trouver sa place. Bien sûr que j’échange avec Gilbert Annette, j’échange souvent avec Gilbert Annette et heureusement d’ailleurs. J’échange souvent avec lui parce que, Gilbert Annette, vous connaissez ce n’est pas un militant ordinaire, nous connaissons tous sa carrière, son parcours. J’échange avec lui mais je peux vous assurer et c’est utile avec moi que d’échanger avec Gilbert Annette mais au final c’est toujours le premier secrétaire et les instances du parti qui décident pour le parti."
Philippe Naillet a participé aux réunions des forces progressistes.
"J’ai participé à chaque fois que j’étais à La Réunion, quand j’étais à l’Assemblée je n’y étais pas. J’ai participé à un certain nombre de réunions. La fédération socialiste, notre ligne, depuis que j’ai repris la fédération en 2018, chacun peut vérifier à partir des prises de position, des soutiens de la fédération, j’ai toujours cherché le rassemblement à gauche. Moi en tant que premier secrétaire j’ai toujours recherché, je continue à rechercher avec d’autres je ne suis pas seul heureusement le rassemblement. Donc, j’ai participé à un certain nombre de réunions pour travailler au rassemblement des progressistes avec la société civile. Aujourd’hui on n’y prend pas le chemin.
Je garde un espoir. Si le rassemblement ne se fait pas au premier tour il faut qu’il se fasse au 2e tour parce que l’essentiel c’est pas de nous retrouver entre nous, ce qui compte aujourd’hui, ce que les réunionnais attendent de nous dans cette situation inédite, dans cette situation de crise sanitaire, difficultés économiques avec toutes les répercussions sociales que nous connaissons, ce qu’ils attendent de nous c’est qu’on se rassemble à un moment ou un autre qu’on ait un projet fort pour La Réunion parce que nous sommes à une période nouvelle où il faudra enfin mettre le paquet sur la transition écologique, mettre le paquet sur la question des mobilités, sur la formation de nos jeunes, comment accompagner nos entreprises dans notre grand environnement indien océanique. Donc voilà, les véritables enjeux pour nous. En tout cas moi je milite pour que si le rassemblement ne devait pas se faire au premier tour pour qu’il se fasse au 2e tour parce que on est d’accord sur deux points : d’abord Didier Robert ne peut plus être la solution des prochaines années, tout le monde est d’accord là dessus. La 2e chose c’est que il faut apporter des solutions fortes donc il faut qu’on se retrouve là-dessus."
"Moi je pense que pour être présidente de Région dans la période actuelle il faut avoir un certain nombre de qualités qui sont la compétence, la détermination, la capacité d’écoute et aussi la capacité d’entraînement. Je pense moi qu’Ericka Bareigts possède toutes ces qualités là pour conduire une liste pour gagner la Région et surtout demain pour mettre en œuvre un projet."