Ce mardi, s’est tenu le Comité interministériel des Outre-mer (CIOM). À l’issue, 72 mesures ont été annoncées.
72, c’est le nombre de mesures qui ont été discutées et annoncées ce mardi après-midi, à l’issue du CIOM qui s’est tenu à Matignon. Beaucoup des problématiques exposées concernaient forcément la vie chère, mais également la refonte de l ’octroi de mer. Le rapport a été présenté comme historique par le ministre délégué aux territoires ultra marins.
Octroi de mer
Selon le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, la refonte de l’octroi de mer devrait se faire « dans les mois qui viennent ». Il poursuit et explique le plan d’attaque : « La refonte de l’octroi de mer sera discutée en concertation étroite avec les élus, avec un objectif, celui d’introduire cette réforme lors du projet de loi de finances de 2025. Avec pour objectif final, la mise en place d’une réforme définitive pour 2027 au plus tard ».
La jeunesse en priorité
Autre priorité mise sur la table, la jeunesse, l’éducation, le développement des langues régionales, la lutte contre l’illettrisme et le financement des 10 000 solutions d’accueil des jeunes enfants ou encore, rénover des logements étudiants. Pour résumer, le plan prévoit une amélioration des conditions de logement des ultramarins.
A ce sujet, la Première ministre Elisabeth Borne, a expliqué souhaiter « augmenter l’aide de l’agence nationale d’amélioration de l’habitat pour la rénovation des logements, par le propriétaire bailleur, sous condition de loyer. Et la rénovation des logements sociaux sera accélérée grâce à l’élargissement du crédit d’imposition, à l’ensemble des territoires ».
La souveraineté alimentaire mise sur la table
Quatrième point à soulever, l’enjeu de la souveraineté alimentaire des territoires ultra-marins. En plus des 10 millions d’aide pour la filière fruit et légume annoncée en avril dernier, le gouvernement acte la montée en puissance des crédits d’aide à la diversification des exploitants agricoles.
Ainsi, dès le mois de septembre prochain, une feuille de route sera établie dans chaque territoire ultramarin pour appliquer les 72 mesures du CIOM. Désormais le comité devrait se réunir chaque année pour assurer la bonne mise en œuvre de ces mesures.
Les réactions de politiques à La Réunion :
Des personnalités politiques ont également réagi. C’est le cas du Président du département de La Réunion, Cyrille Melchior : "Nous avons eu beaucoup d’échanges, de réunions au ministère pour défendre nos propositions, et nous avons été entendus ». Selon lui, pour la réforme annoncée de l’octroi de mer, « cela va contribuer à faire baisser le coût de la vie dans les outremers. Évidemment, nous serons vigilants sur les répercussions de cette réforme pour les finances des communes et la protection de la production locale".
Patrice Selly, maire de Saint-Benoît, déclare quant à lui qu’il se réjouit "également que nos territoires soient enfin entendus. Les attentes sont actuellement très fortes à La Réunion à la fois sur le plan social, économique, politique, du logement et du pouvoir d’achat", ajoutant que "les enjeux concernant l’adaptation et le renforcement des dispositifs de soutien au développement socio-économique et de l’emploi au sein de notre région sont considérables. Nous disposons, en effet, d’une population jeune et peu qualifiée, mais également d’un taux de chômage élevé et d’un tissu économique composé à 98% de très petites entreprises".
Perceval Gaillard, député LFI : "On nous explique que le contenu de la réforme sera appliqué fin 2027. Donc à la fin du mandat d’Emmanuel Macron. C’est une forme d’enterrement de l’octroi de mer. Alors que le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire nous avait dit qu’ils allaient faire vite. Donc on est déçu même si on ne s’attendait pas à grand chose".
Jean-Hugues Ratenon, député LFI : "Quelques petites avancées dans le domaine du logement. Au niveau de l’agriculture c’est du riz chauffé. Quand ils sont passé a la Réunion, ils avaient déjà fait ces annonces. Il faut s’attaquer en profondeur. Ils ont pris le temps, le CIOM a été reporté et reporté. Je pensais qu’ils etaient en train d’affiner alors que là, il y a beaucoup de déclarations d’intention".
Nathalie Bassire, députée LR : "Le prochain enjeu cava être de bien suivre ce qui a été dit et de voir comment ça va se mettre en oeuvre concrètement dans les prochains mois et concrètement jusqu’où ils veulent aller".
Huguette Bello, présidente de Région : "La Région Réunion prend acte que les priorités telles que le coût de la vie, le logement, la santé, le transport, les déchets, la fiscalité, le développement économique, la pêche, la transition écologique, les énergies renouvelables, la coopération régionale, l’adaptation des normes, font l’objet de premières orientations. Celles-ci mériteront d’être concertées avant d’être déclinées en mesures concrètes, et véritablement adaptées à notre territoire et aux enjeux du développement. A titre d’exemple, la Région sera particulièrement vigilante sur la réforme annoncée de l’octroi de mer..."