Dans le cadre des élections municipales 2020, LINFO.re vous permet de découvrir l’ensemble des forces en présence dans chaque commune. Voici le portrait de Pierre Vergès, candidat au Port.
Mon parcours citoyen et politique commence depuis mon plus jeune âge. En effet, mon père m’emmenait en fin de semaine avec lui, non pour que j’assiste à ses réunions, mais pour être en contact avec les jeunes de mon âge, qui étaient les enfants des camarades militants qu’il rencontrait. Cela a été une expérience très enrichissante.
J’ai par ailleurs vécu une enfance où mes parents m’ont appris à ne pas me plaindre et à cultiver le sens du courage, de l’honneur, et la résilience.
Plus tard, à l’âge adulte, c’est tout naturellement que je me suis engagé en politique. J’ai notamment mis à profit mes connaissances juridiques pour créer le SIVOMR, première structure de coopération intercommunale dans l’île, pratique aujourd’hui consacrée par toutes les communes.
Cette implication en tant qu’administrateur territorial m’a beaucoup aidé pour mieux appréhender les problématiques rencontrées par les élus. Cela m’a été d’autant plus profitable que j’ai dû assumer par la suite des responsabilités d’élu.
Ainsi, j’ai été maire du Port. C’est à cette période que j’ai consacré les échanges directs entre élus et administrés par l’instauration des « Dialogues dans la ville ». Les élus municipaux se transportaient dans un quartier pour écouter les doléances des administrés du quartier et répondre à leurs interrogations. Je persiste à croire que le climat actuel aurait été moins difficile si ces dialogues quartier par quartier avaient été maintenus.
J’ai été vice-président du département avec, tout au long de cette période des délégations multiples : affaires générales et financières, affaires économiques, affaires agricoles, transports et coopération.
J’ai été vice-président de la Région en charge notamment du projet Tram Train, hélas abandonné par les élus régionaux qui nous ont remplacés.
Enfin, j’ai été président de l’Ile de La Réunion Tourisme (IRT), pour relancer ce secteur qui avait été mis à mal du fait de la crise du Chikungunya.
À chaque fois que j’ai eu des responsabilités d’élu, j’ai mis un point d’honneur à travailler en équipe.
Aujourd’hui plus que jamais, nous devons faire preuve d’audace en étant plus proches des gens. Parce qu’en les associant, ensemble nous réussirons !
De nombreuses personnes m’ont approché pour me convaincre de me présenter aux élections municipales de 2020 dans la commune du Port, en avançant plusieurs arguments :
- un climat de peur généré par l’équipe en place,
- une mairie qui n’est plus la « maison du peuple »,
- beaucoup d’agents communaux démotivés, et même, pour certains, psychologiquement atteints,
- une vie associative perdant de son dynamisme,
- une politique où apparaît la volonté de faire « table rase du passé », comme l’abandon du slogan portois « Le Port Sa Mèm Mèm »...
En résumé, une situation inquiétante pour une ville comme Le Port, chargée d’histoire de luttes et de fierté, décrite aujourd’hui comme celle où la règle serait « diviser pour mieux régner ».
J’ai répondu favorablement à leur sollicitation, pourvu que l’enjeu ne soit pas un règlement de compte, « pour ou contre » l’équipe municipale en place, et que certaines conditions soient réunies : une liste ouverte politiquement, une équipe et un projet.
D’abord une liste ouverte, car si le soutien de partis politiques traditionnels est le bienvenu, nous devons affirmer notre indépendance d’action, avec une exigence, s’appuyer sur les compétences et la loyauté et une préoccupation constante, l’intérêt de la ville.
Ensuite une équipe, car je ne conçois pas le travail de manière individuelle, les décisions devant être prises et assumées, collectivement ;
Enfin un projet où il nous faut être encore plus aux côtés des administrés, justement parce que les marges de manœuvre de la collectivité sont restreintes, en raison particulièrement des baisses de dotations de l’Etat,.
Ainsi, deux préoccupations doivent émerger :
- faire participer, dans toute la mesure du possible, les intéressés à la réflexion sur les orientations proposées par l’équipe, avant de les impliquer dans la mise en œuvre des actions.
Les intéressés sont les habitants des quartiers, ou encore les structures qui participent aussi à la vie de la cité, comme les associations : on ne doit donc pas décider pour eux SANS EUX !
- accompagner le plus possible les administrés, car aujourd’hui, nombreux se sentent « abandonnés ». Nous devons les aider pour mieux affronter les difficultés dans leurs parcours de vie.
À cet effet, nous avons depuis plusieurs mois échangé collectivement afin de parvenir à une synthèse de nos propositions.
Notre volonté d’ouverture et d’écoute ne signifie pas acceptation de compromissions, non-dits, arrière-pensées, ou rapports de forces résultant de marchandages. Et si nous sommes prêts à des compromis, cela doit être toujours fait dans un langage de vérité, et selon des engagements clairs.
C’est dans cet esprit que nous avons rencontré des représentants syndicaux des employés communaux de la ville du Port. Car nous sommes convaincus que les employés communaux ne travailleront efficacement que s’ils se sentent respectés, s’ils savent où ils vont, et comment ils mettront en œuvre nos décisions dans la sérénité.
Pour cela, ils sont en droit de savoir comment les membres d’une équipe qui pourraient être leurs futurs élus s’engagent à respecter leurs droits. C’est pourquoi nous avons pris publiquement des engagements précis envers eux.
C’est dans la clarté et la transparence, la cohésion et la loyauté, que notre équipe restera fidèle à celles et ceux qui nous ont précédés, au premier rang desquels Paul Vergès.
J’ai pris mes distances avec le PCR qui actuellement est loin de la démarche qui avait été initiée et portée haut par mon père, Paul Vergès.
Pour autant, je garde le souvenir de valeurs mises en avant par celui-ci, et que nous avons, mes amis et moi, tenu à réaffirmer en consacrant une charte des valeurs, valeurs que nous avons d’ailleurs intégrées dans notre programme.
De là à se situer de manière sereine sur l’échiquier politique, « vaste programme » comme disait le général De Gaulle, quand on voit des forces de gauche qui s’unissent dans une commune tout en se combattant dans une autre, quand on voit des élus qui se proclament de gauche tout en exerçant des menaces et des pressions, notamment à l’encontre des employés communaux.
Il faut laisser le soin aux électeurs de décider dans l’intérêt de leur commune, de décider de leur avenir à partir d’une équipe, mais surtout d’un programme et de la manière de travailler, et ne pas se tromper d’élection.