Dans le cadre des élections municipales 2020, LINFO.re vous permet de découvrir l’ensemble des forces en présence dans chaque commune. Voici le portrait d’Eric Ferrère, candidat aux Avirons
30 années de parcours au service des associations locales, de la formation, de l’aménagement du développement de l’île, des coopératives agricoles de la Région Réunion et de la défense de la mémoire locale.
Né le 29 janvier 1964 à La Chaloupe Saint-Leu, un des secteurs prioritaires du "PAH" (Plan d’Aménagement des Hauts) depuis 1978, j’ai entrepris des études agricoles jusqu’à l’obtention du "BTSA".
Après mon service militaire, j’ai intégré en 1989, l’équipe de "l’APR" (Association pour la Promotion en milieu Rural), un des principaux réseaux d’acteurs du développement dans les Hauts. J’ai ainsi participé à l’achèvement de ce premier plan qui consistait à rattraper le retard économique des Hauts par rapport aux Bas par l’utilisation d’équipements structurants et la compensation des handicaps, en valorisant leurs atouts (agriculture, forêt, tourisme...).
Puis, au sein de "l’APR", devenue "le bras droit" du "CAH" (Commissariat à l’Aménagement des Hauts), j’ai mené des actions de formations, d’assistance technique en élevage et en animation de la filière pluriactivité. Parallèlement, j’ai préparé des études universitaires par une licence en Sciences de l’éducation et un "DESS" territoire et développement local.
Militant associatif, j’ai participé à la création de nombreuses associations comme l’Association pour le Développement de Hauts (ADH) qui œuvre depuis 1994 à Saint-Leu ou "AGIR Rouv’nout coeur" dont l’objet est de développer des liens sociaux et la solidarité dans les quartiers des communes. Une des actions concrètes de cette association, c’est la création aux Avirons du marché forain.
En 2001 j’ai pris la direction de la Société Coopérative des aviculteurs de La Réunion : "Avi-pôle Réunion" avec cette volonté manifeste de maintenir de l’activité dans les Hauts. Nous avons transformé cette entreprise en une organisation respectée, visionnaire, guidée par les valeurs coopératives. À ce poste, j’ai contribué avec ma coopérative à renforcer les filières d’élevages au sein de l’interprofession, notamment dans le cadre des états généraux de l’Outre-mer par son projet "DEFI", fruit du travail de cette organisation économique remarquable qui uni producteurs, importateurs et distributeurs.
En 2011 j’ai rejoint le cabinet de la Région comme conseiller technique (agriculture, agroalimentaire, aménagement des Hauts) et en 2019 j’ai intégré la nouvelle DGA Gouvernance partagée de la Région.
Mon engagement politique date de 1995 où je me suis lancé pour la première fois dans la bataille des municipales aux Avirons.
Élu dans l’opposition de 1995 à 2013, j’ai participé à tous les combats politiques de ma commune, mon canton, et circonscription.
Lors des municipales de 2014 je me suis retiré de la scène politique pour m’investir dans un travail personnel de recherche sur l’identité et la mémoire des Avirons. Ce travail a fait l’objet de la création d’une page Facebook intitulée : "Les Avirons longtemps" et de l’édition du tome 1 intitulé : "Les Avirons commune de La Réunion, identité et mémoire partagées". Le tome 2 devra voir le jour en 2020.
L’objectif de ce travail de recherche et d’écriture est double :
1/ Contribuer au développement personnel des habitants des Avirons en leur apportant les "matériaux de constructions" nécessaires pour conforter leur identité individuelle et collective. ( Pour savoir où l’on va, il faut savoir où l’on vient)
2/ Contribuer au développement économique : Nous devons considérer que culture et patrimoine sont de formidables leviers de développement. Pour cela, nous avons à gagner sur le développement socio-économique du territoire à révéler à tous types de publics, le caractère et la valeur patrimoniale des Avirons, son originalité, son histoire singulière et la place de ces femmes et de ces hommes ordinaires qui ont su, à travers leurs modes de vie d’antan, participer à l’émergence de nos institutions tant civiles que religieuses et à la destinée du territoire pour construire au fil du temps l’identité des Avirons.
Les forces et les faiblesses du territoire des Avirons se sont constituées au fil des années, notamment avec les différentes gouvernances qui se sont succédées. Le maire actuel René Mondon n’est aux responsabilités que depuis 2017. Les trois derniers maires avant lui ont cumulé 56 années de mandat. Deux ont partagé à eux seuls, 51 années ! Chacun a donc eu le temps de marquer profondément et d’apporter à sa façon sa contribution dans l’évolution, l’aménagement et le développement de notre territoire.
Michel Dennemont, maire de 1987 à 2017, est celui, qui avant tout libérera le foncier et permettra la construction de nombreux logements et équipements structurants dans la commune : Lycée, complexe sportif, écoles… Dans ses 30 années de gouvernance plus de 3 000 logements sont sortis de terre et la population communale a presque doublé. Pour la seule période de 1999 à 2014, cette augmentation a été la plus importante de La Réunion (+1,6 %). Les impacts de ces trois dernières décennies sur notre territoire sont indubitables :
À la fois positifs : Sous l’ère du maire Dennemont, la population a doublé, le développement urbain s’est donc accéléré. Ce mécanisme explique à lui seul la faible progression des taux d’imposition. Les Avirons est la commune où la fiscalité reste la plus faible du département.
Mais aussi néfastes : Sans une approche globale des problèmes liés au développement local et à l’aménagement du territoire, sans cette volonté de favoriser une mixité fonctionnelle, avec cette vision exclusivement basée sur l’habitat, notre commune s’est transformée au fil de l’eau en une véritable cité-dortoir. Le centre-ville dans son espace confiné est encombré, par des équipements structurants concentrés, à l’image du collège, des écoles, de la médiathèque, du centre technique, de la mairie elle-même, de la poste, de l’église, oubliant les espaces nécessaires à la circulation, aux commerces qui, privés par exemple de parking, sont condamnés au mieux à stagner. « No parking, no business ».
Sur l’ensemble du territoire l’activité économique s’est totalement effondrée. Il n’y a plus d’Auberge des Fougères jadis fleuron de l’hôtellerie dans les Hauts, plus d’Auberge du Camphrier, aucun hôtel, aucun camping, aucun autre hébergement collectif. Aujourd’hui, la commune possède moins de 1 % des capacités d’accueil pour les touristes par rapport à l’ensemble de la capacité de La Réunion. Les artisans ont quasiment fermé leur atelier et les rares commerces peinent à vivre.
La commune des Avirons est aujourd’hui un désert économique et tout aussi lentement que sûrement cette situation menace non seulement la cohésion sociale et la qualité de vie mais réduit aussi en peau de chagrin la capacité de la collectivité à investir et donc à anticiper les enjeux de demain. Confrontée à l’absence d’activités, la population s’oriente naturellement vers la mairie pour chercher du travail. Une pression importante s’est alors exercée sur le budget communal. Aujourd’hui sur la base de 100 € de dépenses, 72 sont destinées aux charges de personnels.
Le renforcement de l’attractivité et le dynamisme économique du territoire des Avirons doit être une priorité et nous devons miser impérativement sur le concept « d’intelligence territoriale » : Le foncier des Avirons, n’a pas pour unique vocation d’accueillir des logements. Le PLU nous donne aussi la possibilité de préserver nos richesses naturelles, maintenir l’activité agricole…, mais il doit également permettre de libérer des espaces dédiés, réfléchis, cohérents, indispensables à l’attractivité et au dynamisme économique de l’ensemble de nos quartiers. Compte tenu des circonstances, notamment financières que nous venons d’évoquer, la mairie n’a pas vocation à tout réaliser elle-même sur son territoire : il faut donc « faire faire » ou « aider à faire » tout en ne perdant pas de vue les objectifs socio-économiques en faveur du territoire et de ses habitants (Emplois, débouchés économiques...)
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