Dans le cadre des élections municipales 2020, LINFO.re vous permet de découvrir l’ensemble des forces en présence dans chaque commune. Voici le portrait d’Aline Murin Hoarau, candidate à Sainte-Suzanne.
L’histoire, il y a ceux qui l’écrivent et ceux qui la subissent. J’enseigne cette matière depuis plusieurs années. Si je me présente en mars 2020 à la mairie de Ste-Suzanne, c’est justement pour que l’histoire de cette commune s’écrive sans que personne ne reste en marge d’un récit que je souhaite collectif. Je suis entrée en politique, il y a un quart de siècle. J’ai 50 ans et mère de trois enfants.
- Un parcours atypique certes mais si riche en enseignements et j’ai compris beaucoup de choses. L’histoire n’est réellement utile aux hommes que s’ils sont capables de la regarder en face, non pour entretenir indéfiniment les souffrances héritées du passé mais bien au contraire pour apaiser les mémoires et aller de l’avant ensemble.
- C’est dans cet état d’esprit et cette démarche politique que je conduis, cette fonction d’élue conseillère régionale déléguée au patrimoine et grands chantiers. Parmi les actions nombreuses menées, je retiendrais celle réussie en 2019 dans le cadre d’une gouvernance partagée l’inscription de la prison Juliette Dodu au titre des monuments historiques.
Cette inscription répond à ma philosophie politique, à cette approche de la politique qui doit dépasser les clivages au profit de ce travail au bien commun ici en l’espèce, ce lieu de mémoire dont La Réunion en a tant bien besoin.
- Parmi les figures emblématiques qui ont marqué ma biographie politique, j’invoquerai Lucet Langenier décédé prématurément à l’époque où je commençais à m’engager dans le monde politique, Sudel Fuma, l’historien politique qui a de part ses travaux a apporté un éclairage important sur l’histoire d’une île portant par un passé sombre et l’incontournable Paul Vergés surnommé de part sa capacité à appréhender la politique, le visionnaire.
- Aujourd’hui je n’ai aucune once d’un règlement de compte avec qui ce soit. Il y a une volonté sincère de servir cette commune qui m’a accueillie dans les années 70 lorsque ma famille déménage du Chaudron, quartier d’ailleurs que je n’ai pas abandonné.
À Sainte- Suzanne
- En 2012, J’ai crée l’association « Familles Solidaires » implantée sur le quartier de Bagatelle qui aujourd’hui conduit parmi d’autres projets en direction de ce quartier prioritaire, le centre social. Je reste convaincue aujourd’hui que les diverses politiques menées n’ont pas été assez innovantes et ne se sont pas suffisamment attaquées aux maux profonds qui impactent nos différents territoires et quartiers.
- En 2014, candidate, j’ai conduit une liste aux municipales. J’affichais probablement une insuffisance dans l’identification formelle des vrais problématiques dans nos territoires. J’ai donc beaucoup travaillé, engrangé de l’expérience et des compétences au contact du terrain, comme citoyenne de notre ville mais également comme élue municipale et conseillère régionale chargée de la culture. La crise des gilets jaunes en novembre 2018 est venue rappeler les vrais besoins et les aspirations de notre population à la recherche d’identité et de reconnaissance.
J’ai compris ! - Quelle plus-value aujourd’hui, notamment dans le cadre d’une élection locale comme les municipales, de s’inscrire dans les traditionnels clivages gauche, droite ? Le contexte, notamment après ces longues manifestations des GJ, nous amène à avoir une réflexion politique qui converge vers une gouvernance partagée et une plus grande délibération élargie à l’ensemble des acteurs. Chaque habitant est une partie prenante qui doit compter dans le débat public.
- Sur Sainte-Suzanne, le terrain m’a appris beaucoup de choses et le constat interpelle. L’identification des signaux forts lancés par les représentations sociales et collectives sont très riches et formateurs.
- Les choix du passé ont manqué d’ambition et de vision. Le bilan sur Sainte- Suzanne, de ces longues années est peu glorieux que ce soit sur le plan social, économique, environnemental, de l’éducation de nos enfants et de leur épanouissement. Les choix du passé ont manqué d’ambitions et de vision.
"L’année 2020 donne alors cette occasion d’inaugurer un nouveau cycle en politique. Il est temps de sortir de cet égoïsme corporatiste qui gangrène la politique réunionnaise". Avec mon équipe, nous sommes prêts à mener une vraie politique économique et sociale, au quotidien, mieux pensée, non plus communale, mais une politique de proximité des territoires avec une meilleure prise en compte des spécificités et des identités historiques, vécues, attribuées. Nous attacherons à lutter contre les addictions, illettrisme et l’équité territoriale. A la tête de cette liste, avec des personnes de tous horizons et compétentes, nous œuvrerons pour le développement de Sainte Suzanne, l’épanouissement de sa population, le bien commun et l’intérêt général. Notre projet s’appuiera sur les attentes et les aspirations sociales, économiques, environnementales et historiques, tous ces paramètres qui formeront ce capital social et qui guideront notre gouvernance dans ses prises de décisions. Un projet non plus suspendu à la dictée de cette identité professée par un parti mais celui qui s’appuie sur une politique citoyenne qui est celle de l’histoire vécue dans chaque quartier et territoire.
Nous nous attacherons à faire développer et faire vivre ces cinq espaces productifs, résidentiels, éducatifs, sportifs, culturels et naturels pour redonner à cette commune sa dignité et son identité avec loyauté, courage et désintéressement. Ces cinq espaces maîtrisés participeront au développement de notre commune, à l’attractivité du territoire et surtout à l’épanouissement de notre population. Ils permettront de répondre à nos vrais besoins dans cette recherche d’équilibre de vie, qui ensuite contribuera à la réalisation de nos désirs et « boostera » nos capacités d’agir.
La transformation de la société évolue probablement trop vite pour beaucoup de nos concitoyens et c’est de notre responsabilité de garantir le dialogue social, cette justice sociale en panne et un dispositif d’accompagnement plus efficient, surtout pour les plus démunis. Il s’agira de l’axe majeur de mon engagement.
Mon positionnement se calque sur les attentes, les aspirations de la population. Le politique, quelque soit son appartenance, ne peut plus fuir la réalité du terrain et des vrais besoins. Aujourd’hui, c’est le terrain qui porte et dicte ma réflexion politique. Très parlant et formateur, ce terrain et beaucoup de ses représentations sociales collectives et individuelles sont des vrais révélateurs du contexte sur nos problématiques sociales, sociétales et économiques. Après la portée culturelle qui m’a fait connaître sur l’échiquier politique, la portée sociale attire fortement mon attention. Cette réalité glaçante qui remonte du terrain doit encore plus réunir les politiques. A la Région, je poursuis plus que jamais cette fonction de conseillère régionale au sein de cette majorité et je convoite avec force et conviction ce poste de première magistrate de la commune de Sainte-Suzanne.
L’objectif c’est de :
- Continuer à travailler pour cette commune, mais également pour la Réunion, avec des hommes et des femmes qui s’inscrivent dans une politique qui soit en adéquation avec les attentes du terrain et les aspirations des Hommes qui ont cette volonté d’œuvrer pour un avenir meilleur.
- Garantir une vraie politique économique, sociale, écologique, inclusive de proximité et du quotidien non pas figée mais avec une capacité d’adaptation.
- Une politique où les clivages ne doivent plus fragmenter la politique qui sert les égos, mais une politique réfléchie partagée en tenant compte de toutes les problématiques qui fragilisent et déstructurent la société réunionnaise actuelle. Je veux parler en autre de cette précarité qui fragilise et déstabilise le socle familial réunionnais.
- Dé-construire pour reconstruire.
Le constat n’est pas loin d’être alarmant sur le terrain. Il y a une urgence économique, sociale de travailler sur plusieurs chantiers de manière systémique sur lesquels toutes les collectivités et acteur privés, dans le cadre d’une gouvernance partagée, doivent se rassembler pour défendre et faire valoir les spécificités de notre île pour son développement cohérent et équitable.
Nous devons impulser et construire ensemble (d’où la nécessité de travailler sur cette conférence territoriale élargie, un vrai schéma de composition générale sur 20 ans) cette politique structurelle, avec une meilleure prise en compte de l’Humain et des problématiques environnementales, pour que notre territoire soit plus prospère, solidaire, durable, inclusive pour une population ouverte au Monde. La Réunion a une part importante sur l’échiquier, en particulier dans le Sud Ouest de l’Océan Indien où elle doit devenir ce leader. Elle en a les moyens, les hommes et les femmes compétents et volontaires pour y arriver.