La crise du coronavirus a bouleversé les élections municipales de 2020. Le deuxième tour devrait avoir lieu le 28 juin, trois mois après le premier tour. Ces trois mois de crise ont-ils changé les attentes et les intentions de votes des électeurs ? Eléments de réponses avec les habitants de Saint-Benoît.
Le premier tour a eu lieu dans un contexte particulier, à la veille du confinement, et le deuxième tour est reporté au 28 juin, plus de trois mois après le premier tour. Ces trois mois ont mis à l’épreuve les dirigeants nationaux, mais aussi locaux.
Les premiers magistrats des communes ont été en première ligne pour certaines décisions, comme la réouverture des écoles, à partir du 18 mai à La Réunion. Une semaine après la date de la rentrée progressive, seulement 9 communes sur les 24 que compte l’île ont rouvert les établissements scolaires.
Les candidats ont dû mettre en pause leurs campagnes municipales, et les maires assurer la sécurité des habitants pendant la durée de la crise sanitaire. Trois mois après le premier tour, les Réunionnais sont rappelés aux urnes. Est-ce que la crise a changé les intentions de vote des Réunionnais ? Est-ce que le coronavirus a un impact sur les attentes des administrés quant à leur maire ?
A Saint-Benoît, le maire Jean-Claude Fruteau a démissionné au début du mois de mai pour des raisons de santé. Il est remplacé par sa première adjointe, Herwine Boyer-Pitou, qui assure les fonctions de maire par intérim en attendant les résultats du nouveau scrutin.
Depuis vendredi, nous sommes entrés en campagne pour le second tour. Se rendre dans les urnes dans un mois, c’est un non catégorique pour Anaïs : "Il y a encore trop de virus, trop de maladie, trop de cas", estime la Bénédictine.
"C’est un peu tôt, surtout pour les maires. Ils n’ont pas le temps de s’installer. C’est risqué", juge un autre habitant de Saint-Benoît.
Pour Johan au contraire, il était temps. "Je suis prêt, je pense qu"’il faut en finir. Passer à une nouvelle équipe municipale, et peut-être redynamiser la ville", explique le jeune homme.
Un rendez-vous auquel Teddy tient. Il veut pouvoir choisir le prochain maire de sa commune : "C’est moi la jeunnesse de Saint-Benoît, donc il faut voter".
"C’est mon devoir de citoyen. Après le plus vite c’est terminé, le mieux c’est, avec toutes les précautions nécessaires, les gestes barrières", explique un autre Bénédictin.
En ce qui concerne le choix du maire, la crise ne pèse pas dans la balance. "C’est en fonction des programmes, le choix est fait", confie un Bénédictin. "Le candidat a été choisi depuis un bout de temps déjà", assure un autre.
Il s’agit d’un entre deux tour particulier pour les candidats. Certains électeurs trouvent la date précipitée, d’autres sont pressés. Ce qui est sur c’est qu’il faudra absolument se rendre aux urnes avec son masque.