Lors du premier tour de l’élection législative partielle, deux candidates sont arrivées en tête et s’affronteront lors du deuxième tour le 27 septembre prochain. Il s’agit de Karine Lebon et Audrey Fontaine. Les 12 autres candidats nous dévoilent qui ils soutiennent, et donnent pour certains des consignes de vote.
Le candidat Philippe Robert, arrivé en troisième place, avec 6,19% des voix, a tenu une conférence de presse ce mercredi, donnant des consignes de vote à ses électeurs. Contre toute attente, le candidat de gauche a apporté son soutien à Audrey Fontaine. "Je suis resté fidèle à ce que je suis : libre et indépendant", assure Philippe Robert. "Je veux garder une liberté d’expression et de vote. Je ne cautionne pas la candidature du PLR, et reste fidèle à cela pour le second tour", explique le candidat, qui appelle donc à voter pour Audrey Fontaine. "J’ai eu l’occasion de discuter avec les deux candidates, et Audrey Fontaine m’a parue plus crédible. Nous avons d’ailleurs passé un accord, elle a repris un élément de mon programme pour le défendre à l’Assemblée nationale", assure-t-il. Il s’agit de développer un accueil régional spécialisé pour les patients souffrant d’Alzheimer. "Il ne suffit pas d’envoyer quelqu’un soutenu par une machine. Il faut quelqu’un qui connait ses sujets, qui a déjà travaillé dans ces instances", explique Philippe Robert, précisant qu’Audrey Fontaine a été attachée parlementaire.
"A chaque élection, le PLR nous a fait des coups bas", explique Philippe Robert, mentionnant l’alliance avec Vanessa Miranville en 2014. "Trop c’est trop, il est temps que les électeurs soient au courant de ce qu’il se passe ; je veux lutter contre l’hégémonie du PLR dans l’ouest dans le futur", a conclu le candidat, remonté.
Laurence Lougnon
"Encore une fois l’abstention est la grande gagnante de ce scrutin, preuve s’il en fallait encore, que les candidats ne croient plus en leurs élus.
Malgré tout, je continue à croire en la démocratie et ce résultat m’encourage à poursuivre le travail commencé avec mon équipe. (...)
Concernant le second tour, je considère que les voix de mes électeurs ne m’appartiennent pas et que je n’ai pas à choisir pour eux.
En revanche, à titre personnel, étant attachée aux valeurs de progrès social, de solidarité et d’équité c’est tout naturellement que je soutiens la candidate représentant l’union de la gauche pour le second tour de cette élection".
Le candidat écologiste Charles Moyac (3,25 %) apporte également son soutien à la candidate Karine Lebon, et appelle à une mobilisation pour "mieux défendre les intérêts des Réunionnais. "Au scrutin de ce dimanche 27 septembre, un sursaut est nécessaire pour faire reculer l’abstention. Nous appelons les électeurs et les électrices à se mobiliser au second tour : cette élection est capitale pour La Réunion. Nous, candidats écologistes, associés aux élus d’Europe Ecologie Les Verts de Saint-Paul, nous appelons au report des voix en faveur de Karine Lebon et de Fayzal Amed Vali afin de faire barrage à la candidate de la droite. Le binôme de candidats du PLR est le mieux placé désormais pour défendre les intérêts des Réunionnaises et des Réunionnais", écrit Charles Moyac.
De son côté, le candidat Patrick Serveaux (4,80 %) a expliqué qu’il ne souhaitait pas donner de consignes de vote à ses électeurs. "Le vote des électeurs ne m’appartient pas", a-t-il expliqué. "Je considère que les citoyens sont assez responsables pour faire leur choix seuls". Il a précisé qu’il ne s’exprimera donc pas publiquement sur le deuxième tour de cette élection législative partielle.
Pour Jean-Philippe Desby (0,20 %), il déplore les conditions dans lesquelles se sont déroulées la campagne. Par conséquent, le candidat pas qualifié pour le second tour ne se prononce pas sur une candidate plus qu’une autre. "Je déplore la très faible participation et j’en avais informé le préfet qui n’en a pas tenu compte. Je ne suis pas propriétaire des voix que j’ai obtenu. Par conséquent , je ne donne pas de consigne de vote."
Pour le candidat Jean-François Nativel (3,83 %), "Cette élection n’a pas d’enjeu’. Il explique que le vote de ce scrutin était "un vote de consigne et pas de conviction". Le peu de personne qui se sont rendues aux urnes (15,15%) étaient, selon le candidat, des militants et non pas des simples citoyens. "Cette élection est déjà pliée", conclut Jean-François Nativel, qui ne donne donc pas de consigne de vote à ces électeurs.
Michelle Lartin-Graja ne donne "pas de consignes de vote", le manque de mobilisation des électeurs au premier tour lui paraît "décourageant parce que les gens ne veulent plus voter. La démocratie n’est plus la ou elle doit être, elle ne représente plus le peuple. Il faut revoir le système politique. Je vais continuer quand même à me battre", conclut-elle.
Le candidat Alain Bénard (5,41 %) appelle lui clairement au vote nul ou blanc. "Ce premier tour de législatives partielles a été, comme annoncé, une mascarade, un bal masqué, une indignité démocratique. L’abstention est massive, comme prévu", écrit Alain Bénard, qui ne cache pas sa médiance envers les deux candidates en lice.
"Toutes deux ont affirmé, comme d’habitude, vouloir prendre le pouvoir non pas pour le rendre à la Multitude, pour le partager, mais bien pour l’exercer comme des autocrates. Les deux candidates retenues pour le second tour veulent juste une place au soleil. On nous somme de prendre position entre Charybde et Scylla, entre la Peste et le Choléra alors même que c’est la mort qui, pour finir, nous attend. Nous appelons donc au vote blanc ou nul dimanche prochain. Il s’agit d’un acte militant. Faute de représentativité, la prochaine députée pourra se targuer des oripeaux de la légalité, mais elle ne disposera d’aucune légitimité".