En 2019, Anas s’était immolé par le feu pour dénoncer la précarité étudiante. L’épidémie qui a suivie a d’autant plus fragilisé leur situation, poussant Lucile, une étudiante nantaise à écrire une lettre à Emmanuel Macron. Postée sur les réseaux sociaux, de nombreux jeunes se sont reconnus dans la détresse qu’elle décrit.
Ce n’est qu’après l’implosion des témoignages étudiants, que le gouvernement a tenté de prendre quelques mesures, en vain car selon le député réunionnais Jean-Hugues Ratenon, les jeunes ont besoin de plus d’aide. Ils ont besoin du Revenu Minimum Etudiant.
Les protections périodiques gratuites à l’université de La Réunion dès la rentrée prochaine
Dans un article publié en août 2020, à la suite du premier confinement, l’Observatoire des inégalités démontre l’augmentation de la pauvreté chez les plus jeunes. Il dresse un bilan bien sombre sur ces quinze dernières années. À l’époque déjà, les voyants étaient au rouge : "Le nombre d’enfants ‘de’ pauvres et de jeunes adultes démunis a augmenté de 760 000 […] Même si cette pauvreté des plus jeunes résulte de facteurs différents, cette évolution appelle des réponses, tant pour les enfants [...] que pour les jeunes adultes". Ils rappellent notamment que les jeunes étudiants n’ont pas accès aux minimas sociaux.
Également cet été, Véronique Fayet, la présidente du Secours Catholique, lançait un appel plus général pour aider financièrement les personnes précaires. Sur les ondes de France inter, elle parlait d’un Revenu Minimum Garanti. Madame Fayet expliquait : "Beaucoup de gens passent entre les trous du filet de protection social et donc nous on demande qu’il y ait un plancher, quelque chose de plus solide…"
Peu entendu, la création du Revenu Minimum Garanti est restée en suspens. D’un autre côté, les plaintes des étudiants se sont succédées. Les médias et les reseaux sociaux ont beaucoup relayés le mouvement et les jeunes étudiants précaires sont devenus "la génération sacrifiée", "les oubliés de la crise"...
Déclarait Lucile, l’auteure de la lettre ouverte à Emmanuel Macron. En effet, la jeunesse a été pointé du doigt, décrite comme responsable de la propagation du virus à cause de "fêtes clandestines". Pourtant, le député réunnionais Jean-Hugues Ratenon ne voit pas les choses de cette façon.
Loin de blâmer les jeunes, le 22 février 2021, il exprime dans un communiqué sa volonté de creer un Revenu Minimum Etudiant pour les soutenir. Il dépeint la "misère psychologique et matérielle" dont cette génération est victime. Si le député ne peut arrêter le confinement, Jean-Hugues Ratenon explique :"le moment est venu de créer un revenu de base étudiant [...] qui ne tient pas compte de la seule situation des parents mais en premier lieu du statut d’étudiant du jeune." En somme, tous les jeunes étudiants pourraient donc bénéficier d’une somme allant jusqu’à 500 euros par mois.
Le Président de l’Université du Moufia semblait lui aussi favorable, il confiait à notre journaliste d’Antenne Réunion : "il faut prendre les mesures qui s’imposent pour leur donner les moyens de réaliser leurs projets personnels et professionnels". Ce revenu est sur les levres de tous les étudiants, on a vu au journal télévisé leur visages s’éclairer...