Jean-Pierre Marchau, qui était jusqu’à récemment secrétaire régional d’Europe Ecologie Les Verts (EELV) sur l’île, était au micro d’Yves Montrouge dans Ça Koz Politik sur Antenne Réunion ce mardi. Celui qui est vice-président de la CINOR croît que le "problème" de la Nouvelle route du littoral ne sera pas réglé avant plusieurs années.
Jean-Pierre Marchau est l’un des porte-drapeaux de l’écologie à La Réunion. Jusqu’à récemment, il était secrétaire régionale EELV, mais a passé la main juste après les régionales à Mélissa Cousin, élue dans la majorité municipale à Saint-Paul. Le 3e adjoint d’Ericka Bareigts, également vice-président de la CINOR, n’est pas très optimiste concernant l’échéancier de la Nouvelle route du littoral.
"Nous pensons qu’il faut évidemment raccorder le viaduc. C’est évident à la Grande-Chaloupe. On doit au minimum faire ça. Mais pour le reste ? On fait quoi entre la Possession et la Grande-Chaloupe ? Personne ne sait comment faire. Il faut faire des études. Personnellement, je pense qu’on ne règlera pas ce problème avant plusieurs années, c’est-à-dire six, sept, huit ans parce qu’il faut des financements, des technologies, des choix", lance le professeur de philosophie à la retraite.
Selon ce dernier, les écologistes avaient lancé l’alerte concernant la NRL "depuis longtemps". "On a hérité d’une situation. Il faut maintenant la traiter. Mais la traiter en respectant l’environnement et les contraintes financières", poursuit-il.
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EELV, Génération écologie, Place publique, Génération·s. Les mouvements écologistes sont nombreux sur l’île. Questionné si les partis écologistes ne sont pas trop nombreux sur l’île, Jean-Pierre Marchau pense qu’il y a toujours eu beaucoup de petits partis écologistes à La Réunion. "Depuis le succès d’EELV aux Européennes en 2019 et depuis le succès aux dernières municipales, il y a un rapprochement qui est en train de se faire, notamment en Métropole, mais ici aussi à La Réunion", explique-t-il.
"Dans les villes, les écologistes ont plutôt choisi des alliances, comme nos amis à Paris avec Anne Hidalgo pour gérer des villes. Parce que gérer des villes, c’est compliqué. Mais en 2020, les écologistes ont pris Lyon, Bordeaux, Strasbourg. Le jour où nous serons suffisamment forts pour prendre une grande ville à La Réunion, nous le ferons. Pour l’instant, on est en alliance qui est circonscrite à un mandat municipal. Pas au-delà", souligne-t-il.
“L’objectif que nous avons est de constituer un pôle écolo ou un grand parti ou encore une fédération de partis. On ne sait pas encore comment, mais ça rassemblera tous ces partis pour qu’on puisse parler. On a beaucoup de convergence et de proximité. Nous devons parler d’une seule voix, surtout avec les échéances électorales qui arrivent, que ce soit les présidentielles, les législatives ou les régionales dans 5 ans. Il y a de grands enjeux, et les grands enjeux on pourra y faire face seulement si nous sommes unis, croit-il.
Jean-Pierre Marchau travaille avec le PS. Par le passé, il lui est arrivé de se présenter contre des personnes avec lesquelles il avait travaillé. "Un mandat municipal n’est qu’un mandat municipal. En dehors, pour porter nos idées, nous devons être présents. Si nous ne sommes pas présents aux législatives, aux régionales, qui va porter nos idées ? Nous faisons partie d’une alliance. C’est l’erreur que nous avions faite en 2015. Ce ne sont pas les écologistes qui avaient parlé, mais la tête de liste que nous avions choisie. Le choix qu’il est difficile de faire, c’est de mener une liste pour porter ses idées, décliner le programme des écologistes. C’est plus compliqué, mais c’est comme ça qu’on peut se faire entendre. Sinon, on ne le fait pas, si on va dans des alliances dans toutes les élections."
D’ailleurs, aux présidentielles, il soutiendra Yannick Jadot. "A la Réunion, on va constituer un comité de soutien très ouvert. Ca ne sera pas le comité EELV, mais c’est un comité avec Génération écologie, les autres partis écologistes, les citoyens... On veut que ça soit le plus ouvert possible pour pouvoir porter une candidature. Cette fois, on part pour gagner cette présidentielle ou, du moins, si on veut arriver au second tour, il faudra rassembler très largement. Si on se ferme sur un secteur ultra écolo ou d’extrême gauche, ça voudra dire qu’on ne pourra pas convaincre. Pour convaincre aux présidentielles, il faut s’ouvrir le plus possible. Aujourd’hui, les écologistes doivent aller vers les autres."
Pour les législatives, Jean-Pierre Marchau souhaite qu’il y ait sept candidats écologistes dans les 7 circonscriptions de La Réunion, mais pas forcément d’EELV. "Des gens qui seront validés collectivement par les écologistes. Il est important d’être présent dans les 7 circonscriptions. Je voudrais d’ailleurs laisser la place à des jeunes Réunionnais." Il ne voulait néanmoins pas s’avancer et donner des noms de potentiels candidats.
Un écolo-pastèque ? Vert dessus et rose dedans ? Questionné à ce sujet, il a répondu : "C’est une expression qui renvoie aux gens de la droite ou de l’extrême-droite. Aujourd’hui, on parle plutôt des bobos. Mais on laisse de côté les expressions polémiques."