Le maire de Sainte-Marie Richard Nirlo a présenté cette semaine, lors du dernier conseil municipal, une situation financière critique de la ville. L’édile a mis en cause son prédécesseur Jean-Louis Lagourgue sans jamais le nommer. Le sénateur et ancien maire de la commune intervenait sur le plateau d’Antenne Réunion pour réagir à cette actualité.
Pour rappel, l’ancien premier adjoint et homme de confiance de Jean-Louis Lagourgue, Richard Nirlo, a pris sa place en janvier 2018 après son élection en tant que sénateur et en raison de la loi sur le non-cumul des mandats.
Et Richard Nirlo qui a annoncé cette semaine 18 millions d’euros de déficit pour la commune. Jean-Louis Lagourgue est-il le principal responsable comme le maire actuel le laisse entendre ? Il s’en explique.
"J’ai été maire pendant 27 ans. Je n’ai jamais vécu une situation aussi inédite que celle que nous vivons actuellement à Sainte-Marie. Ce déficit, ce sont des investissements avant tout. Bien entendu les charges de fonctionnement et de personnel ont augmenté. Les investissements se financent par des recours à l’emprunt. Or à Sainte-Marie, les banques ont fermé les robinets. Il faut rétablir cette confiance que les banques avaient en direction de Sainte-Marie, c’est la priorité. La part de responsabilité ce sont les investissements qui ont été faits : les logements du Verger, le PRU du centre-ville, la réfection du centre-ville. Si ce sont ça des responsabilités je les assume, car cela a été fait dans l’intérêt de la population. La municipalité doit se ressaisir et retrouver la raison, en diminuant leurs charges courantes, notamment les charges de personnels. En 27 ans, j’ai fait 300 titularisations. M. Nirlo en a fait 160 en l’espace de 4 ans. Aujourd’hui nous sommes dans une situation difficile."
Lors du conseil municipal qui s’est déroulé ce lundi soir, Richard Nirlo n’a cessé de répéter un mot : la transparence. Il martèle vouloir être le maire du redressement.
"Je le félicite mais il n’a pas besoin de redressement de la commune de Sainte-Marie car elle a eu un exceptionnel développement pendant 27 ans, donc il n’y a pas à redresser quoi que ce soit. S’il veut la transparence, je suis tout à fait d’accord avec lui. Il faut retrouver la confiance des administrés qui sont mécontents, rien ne se fait. Les routes, les voiries sont sales, comme l’environnement. Tous les projets de la mandature ne sont pas mis en œuvre, c’est ce que les habitants de la commune attendent. Pour retrouver leur confiance, il faut retrouver la confiance des banques et des autorités de tutelle", conseille Jean-Louis Lagourgue.
"Il n’y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas. Il a fait son chemin, j’ai fait le mien. J’ai toujours beaucoup d’affection pour Sainte-Marie, je suis très attaché à cette commune. Ça me fait mal au cœur de voir Sainte-Marie dans une telle situation."
Jean-Jacques Morel, leader de l’opposition au Conseil régional et la député Nathalie Bassire n’ont pas obtenu d’investitures Les Républicains (LR) pour les prochaines législatives. Tous deux des proches de Didier Robert, la fracture entre Michel Fontaine, le patron de la droite locale et Didier Robert n’y serait pour rien, selon le sénateur.
"Je ne pense pas, les investitures sont données directement par Paris. Je n’ai pas de commentaire précis sur ce dossier."
Le premier tour aura lieu le 10 avril prochain. Il ne semble pas avoir de réel engouement de la droite locale autour de la candidature de Valérie Pécresse, que Jean-Louis Lagourgue parraine.
"Je lui apporte mon soutien, je l’ai parrainé, même s’il apparaît dans les sondages qu’elle n’est pas en mesure de gagner la présidentielle. J’appartiens à la famille LR et j’apporterai mon soutien à Valérie Pécresse."