Le 25 novembre a été choisi par l’ONU en 1999 comme Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Antenne Réunion et Linfo.re se mobilisent pendant une semaine. Aujourd’hui, la parole est donnée à une victime, un témoignage rare.
“Il m’a attendu en bas de chez moi. Vu que ce n’est pas éclairé, il m’a frappé au point que j’en tombe par terre. Il m’a mis des baffes à la figure, plusieurs, plusieurs coups de pieds dans les cuisses. J’ai même cru que j’allais mourir ce soir-là.” Ce sont les mots de Sophie, âgée aujourd’hui de 22 ans.
Cette jeune fille a vécu un calvaire pendant quatre ans aux côtés de son ex-compagnon avec qui elle était depuis le lycée. Au fil des mois, la relation se dégrade, son petit ami devient de plus en plus jaloux. Il n’accepte même plus qu’elle parte à la plage avec ses nièces et une amie.
Malgré les violences qui se répètent, Sophie tente de camoufler ses blessures et sa détresse. Elle reconnaît avoir été sous l’emprise de son compagnon. “Il trouvait toujours les mots. C’est un bon manipulateur. Il disait “oui je ne referais plus ça”. Il arrivait même à en pleurer pour que je prenne sa pitié. Cela marchait je lui disais, ne part pas, reste.” Dans la voix de la jeune femme, les trémolos sont encore présents malgré la fin de sa relation. Témoigner, revenir sur ces quatre années est encore douloureux.
Sortir de l’emprise. Un long chemin. Son entourage l’a aidé à prendre conscience de l’engrenage dont elle était victime. “Je l’aimais aussi. Je ne voulais pas porter plainte car je me disais qu’il allait changer. Je me disais aussi que c’était de ma faute. Je me disais que si je portais plainte, il allait s’en prendre à ma famille et je ne voulais pas qu’il leur arrive quelque chose.”
L’ex-compagnon de Sophie a été condamné à de la prison avec sursis plus un stage de sensibilisation aux violences conjugales et l’interdiction d’entrer en contact avec elle pendant un an ainsi que 1 000 euros de dommages et intérêts.