Jean-Marc Ayrault, ancien Premier Ministre et président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME), intervient sur Antenne Réunion.
Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME) intervient sur Antenne Réunion au sujet de la mémoire de l’esclavage.
" Une journée fériée, de commémoration, mais aussi de fête populaire "
Pour Jean Marc Ayrault, le 20 décembre : " C’est une date qui participe aux commémorations de l’esclavage. C’est le 27 avril dans l’hexagone, mais dans les Outre-mer l’abolition effective est arrivée plus tard. A la Réunion c’était le 20 décembre. Le 20 décembre, c’est aujourd’hui et depuis la présidence de François Mitterrand, une journée fériée, de commémoration, mais aussi de fête populaire. J’ai eu la chance en 2018 d’assister à ces commémorations qui sont aussi des moments d’hommage aux ancêtres, qui sont des moments de mobilisation autour des valeurs républicaines, de liberté, d’égalité de fraternité ; de mémoire de l’esclavage mais aussi de festivités, de création artistique avec une participation très active des associations des differents quartiers, des differentes communes".
" Fêter ce grand moment "
"Je me souviens de ma visite à Villèle où le Département avec M.Melchior a un projet de musée de l’histoire de l’esclavage. Je souhaite que cette année, les Réunionnais puissent, malgré les contraintes, fêter ce grand moment. "
Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME), Dominique Garcia, président de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) et Michèle Zwang-Graillot, présidente de la Ligue de l’enseignement, associent leurs institutions afin de favoriser la connaissance de l’histoire de l’esclavage, grâce à l’apport des recherches archéologiques.
L’archéologie joue désormais un rôle capital dans l’histoire de la servitude. Des rivages de l’Atlantique à ceux de l’Océan Indien, les fouilles et recherches aux Antilles, en Guyane, à la Réunion, en Afrique ou en métropole ont profondément renouvelé l’approche de l’asservissement durant la période des Temps modernes et contemporains. Les données archéologiques s’avèrent une source sans équivalent pour étudier le système esclavagiste, qui a façonné l’identité de nombreuses sociétés. Elles apportent de nouvelles informations, complémentaires des sources écrites, principalement rédigées par l’Etat, les marchands et les propriétaires, et de ce fait univoques et partiales.
L’archéologie contribue à tous les champs de l’histoire de l’esclavage : état sanitaire des populations et conditions de vie des esclaves, habitat et vie quotidienne dans l’exploitation (souvent sucrière), inhumation et pratiques religieuses et culturelles. Même la résistance et le marronnage, la fuite hors des espaces contrôlés par le maître sont documentées par l’archéologie.
Afin de favoriser la connaissance de l’histoire de l’esclavage, l’Inrap, la FME et la Ligue de l’enseignement unissent leurs efforts et mutualisent leurs moyens et compétences pour sensibiliser prioritairement les jeunes publics.
Première action commune, l’itinérance de l’archéocapsule Archéologie de l’esclavage colonial, produite par l’Inrap, avec un accompagnement pédagogique élaboré par la FME, permettra d’aller à la rencontre des scolaires et jeunes publics dans des lieux animés par la Ligue de l’enseignement.
L’archéocapsule « De sucre et de sang » consacrée à l’archéologie de l’esclavage colonial est conçue et produite par l’Inrap, et illustrée par Amélie Fontaine. Les " archéocapsules " sont des expositions légères itinérantes éclairant une question contemporaine par l’archéologie. " De sucre et de sang " montre comment les apports récents de l’archéologie ont renouvelé l’histoire de l’esclavage via l’étude des sites et vestiges matériels liés à l’esclavage. Le dossier pédagogique de cette exposition, élaboré par la FME en collaboration avec l’Inrap, sera disponible sur inrap.fr et sur éduthèque.
La Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage est une fondation reconnue d’utilité publique, créée en novembre 2019 qui agit pour la cohésion nationale avec le soutien de l’Etat et de partenaires privés. Elle collabore avec la société civile, les territoires, le monde de la recherche, de la culture, des médias et de l’éducation pour transmettre l’histoire de l’esclavage mais aussi parler de ses héritages, par la culture, et pour la citoyenneté.
La FME est présidée par Jean-Marc Ayrault, ancien Premier ministre, son Comité de soutien est présidé par Christiane Taubira, ancienne garde des sceaux, et son Conseil scientifique par Romuald Fonkoua, professeur de littérature francophone à la Sorbonne. Sa directrice est Dominique Taffin, archiviste-paléographe. Son
équipe reflète la diversité culturelle qu’elle promeut dans ses valeurs.