Arrivé mercredi 23 octobre à La Réunion, Emmanuel Macron répond ce soir aux questions des Réunionnais, lors d’une interview en direct sur Antenne Réunion.
Vie chère, emploi, société, politique, #NouProjet... Emmanuel Macron répond aux préoccupations des Réunionnais sur Antenne Réunion.
"J’ai pu aller au contact des Réunionnais de manière organisée ou improvisée. J’ai pu voir des citoyens qui m’ont parlé très directement. J’ai vu des élus et des comités de citoyens. Cela va très bien parce que j’ai l’impression que les Réunionnais m’ont dit la vérité avec la part de colère et d’impatience légitime. Je veux continuer à me battre pour et avec les Réunionnais.
C’était une journée très riche et très intense. Ce qui me frappe et on le disait avant que nous commencions : Il y a une résilience incroyable. QU’il y ait eu de la colère et qu’il y ait encore de la colère : Ce qui se passe ici, certains départements en métropole ne le supporteraient pas. Il y a un taux de chômage qui atteint de records, on a des tensions qui se créent lié au changement. On a vu les derniers votes. On a un territoire résilient. Il y a une histoire réunionnaise qui fait qu’on a passé des moments de crimes, et je pense qu’on est à un moment où on peut construire l’avenir.
Je pense que La Réunion est à un moment de bascule parce qu’elle vit dans un espace aux dimensions incroyable. La population ici est très jeune : Soit on réussit que pour nous-mêmes, soit on reste les mêmes et là, le pire peut arriver.
Je suis conscient qu’on a un défi à relever.
Je suis plutôt un affectif, je préfère ressentir, y compris pour prendre la colère.
Ce que j’ai compris, c’est au fond que la politique que le gouvernement avait porté sur les retraites, les aides, l’île l’a vécu difficilement.
On a corrigé progressivement les choses. Les choses s’améliorent. Je pense qu’il y a eu des malentendus. Il y a le besoin de dire la vérité aux Réunionnais. Je veux bâtir une relation d’amitié et d’amour sur un socle de vérité.
L’emploi
La base de la vie chère, c’est d’avoir un emploi, avoir un emploi à temps plein et gagner sa vie dignement. On a beaucoup d’illettrisme, on a des résultats, les enfants qui arrivent en CE2 avec 12 élèves par classe savent mieux lire et compter.
On investit massivement dans la formation. J’ai annoncé les Emplois Réunion pour tous les jeunes et moins jeunes dans les quartiers politiques, qui sont en chômage de longue durée, tous ces Réunionnais auront 0 charges pour l’employeur, l’Etat versera 15 000 euros pour l’employeur.
Il faut arrêter les critères, il faut investir sur les gens : éduquer, former, inciter à embaucher dans les quartiers en difficulté, il faut les former, ils ont envie de travailler et il faut accompagner pour embaucher.
Jusqu’à 2 SMICs dans les secteurs les plus stratégiques : le nautique, l’agroalimentaire, le tourisme : 0 charges. C’est un choix fort.
L’agriculture et production locale
L’agriculture ou d’autres secteurs, on maintiendra les exonérations qui existe mais on va aussi investir pour produire localement. On va investir plus de 700 millions d’euros pour La Réunion. On prépare la jeunesse de demain, la production, c’est important.
60, 75 000 de demandeurs d’emploi devraient être touchés.
Je me battrais pour que les letchis arrivent sur les étals métropolitains à Noël.
Sur l’agroalimentaire, sur la distribution, sur l’import/export, on doit avoir la concurrence.
J’ai demandé à l’Autorité de la concurrence de venir dès novembre enquêter très précisément. Si les prix montent artificiellement, on doit sanctionner. L’Autorité peut soit obliger de faire baisser les prix ou d’obliger à vendre.
On a mis en place l’observatoire des prix. On va élargir le panier et on va mettre une plateforme pour apporter des explications ou faire des corrections.
Continuité territoriale
C’est un sujet qui nécessite de trouver les bonnes règles. Si des compagnies montent les prix et que je compense, on met l’argent des contribuables en l’air.
La ministre des Outre-Mer a vu les compagnies. Il faut mettre en place un système avec plus de concurrence (des petites compagnies qui s’installent plus durablement) et voir si la baisse des prix n’est pas plus efficace et qu’on ait sur des publics ciblés des aides.
Je ne peux pas vous donner des garanties. En ouvrant La Réunion à la région, on crée les conditions pour ce faire. On va tout faire pour qu’il y ait de nouvelles compagnies qui s’installent et qui se réinstallent.
Il y a des marchés de niches. Y a trois manières de faire baisser les prix : Faire entrer des compagnies à moindre coût, s’assurer que les compagnies baissent les prix en les contrôlant. Il faut aussi accompagner ces compagnies pour les aider à baisser le coût des billets. Il y a aussi l’aide directe.
La NRL
C’est un dossier collectif où l’Etat a beaucoup investi. C’est une question de mobilité et de sécurité. La situation n’est pas tenable. Il y a eu un gros investissement de l’Etat. La collectivité a pris un consortium. Ce dernier doit prendre dans des carrières les matériaux dont il a besoin : Faire importer sera plus cher, on ne sait même pas si c’est possible.
Le groupement doit être au rendez-vous de ses responsabilités Il faut regarder d’autres solutions d’extractions de roches. L’Etat sera aux côtés de La Réunion. Je suis prêt à mettre l’argent de l’Etat pour accompagner les jeunes, mais là, il faut que chacun prenne ses responsabilités. Ce n’est pas forcément l’Etat qui paiera l’addition.
Même si on sort au tout voiture individuelle, on aura toujours besoin de grands axes et de voies de contournement. La question est comment on favorise le transport collectif propre. On veut développer le transport collectif et favoriser l’hydrogène et l’électrique. Il y a des projets à développer sur une île qui est très compétitive au niveau du prix de l’énergie.
On ne peut pas passer du jour au lendemain d’un modèle à l’autre. Un jeune me disait qu’il voulait être apprenti-boulanger, les transports en commun ne commencent pas à la bonne heure.
On ne peut pas passer du jour au lendemain d’un modèle à l’autre. Un jeune me disait qu’il voulait être apprenti-boulanger, les transports en commun ne commencent pas à la bonne heure.
Crise Requin
On a commencé à prendre des mesures. Ce sont des conflits d’usage : on veut préserver la biodiversité et à côté de ça, on a des surfeurs qui sont attaqués. On a durci la politique. Les populations de requins qui ont été reconstituées sont de nature à montrer qu’on a préservé la biodiversité. Il faut s’autoriser des prélèvements ciblés.
Je sais le traumatisme, les drames, l’impatience. C’est une politique de responsabilité collective qui a été prise. Je souhaite la réouverture de l’océan d’ici 2022.
Il faut assumer de faire les choix. Il faut pouvoir dire que les espèces sont protégées au bon endroit. Il faut que dans d’autres endroits, on puisse se baigner. Il ne faut pas tout régler en même temps. Il faut faire la transparence pour reconquérir la mer.
Le vivre-ensemble
Le port du voile dans l’espace public n’est pas mon affaire, c’est ça la laïcité. Le port du voile dans les services publics, dans les écoles, c’est mon affaire, c’est ça la laïcité. Il y a un devoir de neutralité des agents, quand on éduque nos enfants, on demande à ne pas avoir de signe religieux. Pas de signe religieux ostentatoire parce qu’on est en train d’élever l’enfant et lui permettre d’être un individu libre, éduqué.
La laïcité, c’est de permettre de croire et de ne pas croire librement.
Le port du voile est utilisé par certains qui ne sont pas majoritaires comme un signal de communautarisme. Il y a aujourd’hui des femmes et des hommes qui disent que de part leur religion, ils n’adhèrent plus à la République et que leur projet de vie n’est pas dans l’ensemble de la République. J’ai un problème avec la revendication politique du séparatisme communautaire. Il ne faut pas confondre les sujets.
Quand j’étais candidat, j’avais passé un long moment avec les représentants religieux. Dans une société sécularisée dans la République française, on peut croire, ne pas croire, croire à des religions différentes.
La laïcité, c’est une loi de liberté. La République est un projet commun qui croit en la personne libre et qui laisse des pans de libertés qui ne s’arrête que lorsqu’elle est intrusive. Je demande à tous les citoyens de respecter toutes les lois de la République.
Son parti politique
Laisser la vie faire ! Je regarde les choses, j’ai monté un mouvement politique qui n’existait pas en avril 2016. À l’échelle de la vie des partis politiques, c’est rien. Un an après, j’étais porté à la présidence. La vie du parti, ce n’est pas mon affaire aujourd’hui. Je travaille avec tous les élus. Laissez grandir ce parti politique avec ses caractéristiques, ses erreurs. Peut-être d’autres formes de politiques.
Je serai là dans la durée. Je crois à l’enthousiasme. Je viendrai en répondre moi-même.
Jean-François interpelle Emmanuel Macron sur sa situation
Thérèse Baillif décorée par Emmanuel Macron
Emmanuel Macron rencontre des demandeurs d’emploi
Interview d’Emmanuel Macron ce soir sur Antenne Réunion
Emmanuel Macron rencontre les citoyens de l’OPMR
E.Macron : "Ce n’est pas une grève générale !"
Emmanuel Macron rencontre des Réunionnais
Visite présidentielle : les syndicats appellent à une grève générale
Emmanuel Macron lance "Choose La Réunion"
Emmanuel Macron reçoit un collier de fleurs
Emmanuel Macron dépose une gerbe au monument aux morts de St-Denis
Les déclarations d’Emmanuel Macron au micro d’Antenne Réunion
Emmanuel Macron est arrivé à La Réunion
Visite présidentielle : Des manifestants à Gillot
Visite présidentielle : restrictions de circulation
Emmanuel Macron attendu ce mercredi à La Réunion
E.Macron : "J’aurai des messages forts sur l’emploi et l’agriculture"
NRL : "Nous n’avons pas su être au rendez-vous", déclare E.Macron
Didier Robert interpelle Emmanuel Macron
Les citoyens de l’OPMR interpellent Emmanuel Macron