Nos élus et l’insécurité ! C’est le thème fort de cette rentrée, on en a énormément parlé. Des prises de positions, des propos et propositions choc. Ce front politique, que signifie-t-il ? La campagne des municipales est-elle déjà lancée ? Des premiers jalons mais pas seulement.
À un an des élections municipales, les élus durcissent le ton en matière de sécurité. La maire de Saint-Denis demande plus de moyens pour accompagner les mineurs.
“Nous devons absolument remettre les parents devant leurs responsabilités et nous devons également avoir les moyens pour que les enfants respectent l’ordre, pour que les enfants respectent le vivre en commun, les espaces communs et qu’ils soient aussi en sécurité”, estime Ericka Bareigts.
Les mineurs isolés sont pointés du doigt par plusieurs élus comme des fauteurs de troubles. Pour éviter l’arrivée de nouveaux mineurs non domiciliés dans la commune, Patrice Thien Ah Koon veut adopter une mesure ferme.
“La question des inscriptions de mineurs qui ne sont pas accompagnés par les parents dans les écoles soulève, au-delà de la question des inscriptions, un problème de sécurité”, pense le maire du Tampon.
Dans cette dynamique sécuritaire Joé Bedier, maire de Saint-André, parle même d’expulser des jeunes installés dans sa commune : “Il faut s’intégrer à La Réunion. S’il on n’est pas d’accord avec ça, qu’on rentre là d’où l’on vient.”
Mettre en place des sanctions, c’est aussi le message envoyé par Patrice Selly, maire de Saint Benoit. Il propose plusieurs mesures répressives : “Renforcer les sanctions à l’encontre des familles défaillantes en envisageant la suspension des prestations sociales pour les familles ne remplissant pas leurs obligations parentales ou encore, autoriser les bailleurs sociaux à expulser les familles régulièrement impliquées dans des troubles à l’ordre public”
“Je rejoins Patrice Selly quand il y dit qu’il faut examiner les droits qui sont accordés aux familles et aux enfants quand il n’y a pas d’autorité parentale", indique Cyrille Melchior, président du Département. "Ce droit être reconnu juridiquement par une instance judiciaire et s’il n’y a pas de droit reconnu légalement, ces enfants ne peuvent pas rester dans la rue.”
À plus d’un an des élections municipales, pour la politologue que nous avons contacté, ces mesures ont pour but de garder ou reconquérir un électorat versatil.