En novembre dernier, le président de la République, Emmanuel Macron, annonçait son objectif de doter des métropoles d’un système de transport ferroviaire. La Réunion ne fait pas partie de ce projet, c’est pourquoi la présidente de la Région Réunion, Huguette Bello, sollicite l’aide de l’Etat afin de doter l’île de son réseau ferroviaire.
Le 27 novembre 2022, vous avez annoncé l’objectif de doter 10 grandes Métropoles françaises de système de transport ferroviaire selon le modèle du Réseau Express Régional (RER) francilien.
Cette annonce vise à répondre à l’enjeu stratégique de la gestion des déplacements du quotidien à l’échelle de territoires urbains en intégrant la pleine prise en compte des enjeux de déplacements aux échelles périurbaines et interurbaines de moyenne distance. Cette annonce fait naturellement écho au Schéma Directeur sur les étoiles ferroviaires et services express métropolitains établi par la SNCF en 2020.
Je ne peux naturellement que saluer cette annonce qui répond à l’appel des Présidents de Région en faveur d’un New Deal ferroviaire, auquel j’ai pu activement prendre part.
Toutefois, je regrette que cette annonce n’intègre pas, une nouvelle fois, les territoires d’outre-mer qui sont systématiquement exclus de tous les dispositifs financiers en faveur du développement du transport ferroviaire régional.
Pourtant, le diagnostic posé trouve à s’appliquer de manière pleine et entière au territoire de La Réunion, qui souffre plus que de raison de la congestion automobile, phénomène s’aggravant d’année en année en entravant son
développement économique. La Réunion présente bien les principales caractéristiques d’une Métropole tant par sa taille, la nature particulière de son urbanisation mais aussi son dynamisme démographique avec une perspective de dépassement du million d’habitant avant 2050.
La congestion du réseau routier est symptomatique d’un besoin de déplacement pendulaire paralysant la totalité des principaux axes de circulation de l’île sans exception, en l’absence de véritable alternative au transport par la route. Ce besoin de déplacement est en constante augmentation, soutenu par le dynamisme démographique de La Réunion et un taux d’équipement automobile des ménages encore en phase de rattrapage vis-à-vis de la Métropole.
Ce constat n’est d’ailleurs pas nouveau. Il avait conduit la Région à porter dans les années 2000 le projet de tram train. Dans le cadre du financement de ce projet, la question de l’attribution à la Région Réunion de la dotation ferroviaire versée aux régions de la France hexagonale avait alors déjà été posée.
Ce projet de tram train a été reçu sous la forme d’un système de transport ferroviaire à l’échelle de l’île, sur environ 135 km, nommé Réseau Régional de Transport Guidé (RRTG). Le Schéma d’Aménagement Régional (SAR) de La Réunion, approuvé en Conseil d’État en Novembre 2011 a pris en compte ce projet, décliné également au sein du Schéma Régional des Infrastructures de Transport actualisé en 2014 puis au sein des principaux documents de planification communaux et intercommunautaires.
Ainsi, depuis plus de 20 ans, la Région poursuit les études de définition de transport ferroviaire, en lien avec une politique de maîtrise foncière.
Ce projet qui a pour ambition de répondre aux besoins du territoire, ne pourra être réalisé dans sa globalité sans un appui financier substantiel de l’État. Celui-ci doit aider La Réunion, comme elle l’a fait à l’origine pour doter le territoire national de réseaux ferroviaires régionaux.
Aussi, au regard de ces éléments, j’ai l’honneur de solliciter l’intégration de l’ensemble du territoire de La Réunion au plan d’action que vous avez annoncé en faveur de la création de nouvelles offres de transport ferroviaire express d’intérêt régional.