L’ancienne ministre des Outre-mer et première vice-présidente de l’Unccas, Ericka Bareigts, a été auditionnée, ce 12 septembre 2023, par la délégation Outre-mer du Conseil économique, social et environnemental (Cese).
Alors que le pouvoir d’achat était au centre des débats, elle a porté la nécessité d’une politique pérenne de soutien aux territoires ultramarins, et a appelé à sortir des dispositifs apportant un « guichet » ponctuel. En effet, celles-ci maintiennent une dépendance forte aux aides de l’Etat et ne permettent pas de politique structurelle de lutte contre la pauvreté.
Elle a également rappelé que ce sont les services municipaux et les CCAS qui soutiennent les citoyens, les investissements de l’Etat les soulageant de temps à autres, sans pour autant s’inscrire dans le long terme.
« LES DISPOSITIFS DOIVENT S’ADAPTER À LA RÉALITÉ DES TERRITOIRES, MAIS AUSSI À LA RÉALITÉ DES GENS. »
La maire de Saint-Denis de La Réunion a ainsi indiqué qu’alors que 120.000 personnes sont en situation d’illettrisme sur l’île, la fracture numérique est trop forte pour que les services publics - comme les CAF - se contentent de mettre des ordinateurs à disposition des usagers. La municipalité qu’elle dirige a par exemple payé pour avoir des médiateurs, faisant du porte-à-porte afin d’assurer l’accès aux droits.
« LA LUTTE CONTRE LA PRÉCARITÉ SE FAIT SUR LE TEMPS LONG ».
Pour l’ancienne ministre, des dispositifs sur le modèle de ceux de la politique de la ville sont nécessaires pour structurer pour la lutte contre la précarité, posant ce terrible constat : « on gère la misère avec de la misère. C’est un choix de société ». La lutte contre la pauvreté, pour la vice-présidente, a un coût que l’Etat ne veut pas assumer.
Enfin, elle a développé une critique contre le travail « en silos » entre les différents services sociaux pour les collaborateurs, comme pour les outils, qui rend l’action publique trop souvent inefficace.