C’est aujourd’hui que Thierry Vaïtilingom, ex-président du Centre de gestion de la Fonction publique, et Sandra Sinimalé, son ancienne directrice de cabinet, s’expliquent devant le tribunal correctionnel. Le délibéré sera rendu le 23 mai prochain.
Accusés de "détournement de fonds et recel" dans une affaire d’emplois fictifs, Thierry Vaïtilingom et Sandra Sinimalé avaient été renvoyés en correctionnelle, par Laurent Zuchowicz, procureur de la République de Saint-Pierre.
Leur procès, qui devait se tenir le 29 novembre dernier, a été repoussé à ce jeudi 18 avril en raison du mouvement des Gilets Jaunes.
Les anciens responsables du Centre de gestion de la Fonction publique doivent répondre devant la justice de faits d’emplois fictifs.
Accusé d’avoir créé plusieurs emplois fictifs, incluant le poste de directrice de cabinet de Sandra Sinimalé, Thierry Vaïtilingom s’est défendu en arguant que tous les postes étaient légitimes, et les contrats signés en bonne et due forme.
Le salaire de 6000 euros versé à Mme Sinimalé ? Selon M. Vaïtilingom, cette rémunération avait été acceptée par le contrôle de légalité - une affirmation démentie par les autorités repsonsables.
Quant à Sandra Sinimalé, elle nie également les faits de recel de fonds publics qui lui sont reprochés. "Je ne suis jamais intervenue sur le salaire qui m’a été versé, je ne pense pas avoir occupé un emploi fictif", soutient-elle.
Interrogée par l’accusation sur les missions qu’elle prétend avoir menées en qualité de directrice de cabinet, elle a toutefois donné des réponses évasives.
L’avocat du CDG souligne que les prévenus n’ont pas de pièces à fournir pour justifier de leur travail et qu’il s’agit donc bien d’emplois fictifs, d’autant plus que les employés interrogés déclarent n’avoir jamais vu Mme Sinimalé venir travailler.
Selon lui, les prévenus doivent être condamnés car "les deniers publics ont été utilisés à mauvais escient."
Peu convaincu par les arguments des deux prévenus, le procureur a requis : 10 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve ainsi qu’une obligation de rembourser la partie civile ou une amende de 60 000 euros pour Thierry Vaïtilingom.
Pour Sandra Sinimalé, ce sont 6 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve qui ont été requis, une obligation de rembourser la partie civile ou une amende de 30 000 euros ainsi qu’une peine d’inéligibilité de 5 ans.
La plaidoirie des avocats de la défense est encore attendue avant le verdict.