Antenne Réunion
La députée Huguette Bello dénonce avec plusieurs de ses collègues d’Outre-mer la décision du ministre de l’Éducation nationale de maintenir la suppression de postes dans les écoles de La Réunion.
Ce mardi 21 avril, la députée Huguette Bello et plusieurs de ses collègues d’Outre-mer ont interrogé via leur Groupe parlementaire le ministre de l’Éducation nationale sur les conditions d’ouverture des écoles d’outre-mer et sur la carte scolaire 2020 qui prévoit des suppressions de postes à La Réunion.
Le confinement précoce dans les Outre-mer a permis de freiner la propagation du Covid-19 et selon le Premier Ministre l’épidémie « semble sous contrôle ». Mais la situation reste fragile et la vigilance est d’autant plus de mise que le Conseil scientifique n’a pas écarté les risques d’aggravation dans son avis du 8 avril.
C’est pourquoi les députés d’Outre-mer du groupe GDR sont particulièrement attentifs à ce que la réouverture des établissements scolaires s’accompagne des prérequis incontournables pour protéger les enfants, les personnels et les parents et, au bout du compte, empêcher la constitution de chaînes de transmission du virus.
Outre la garantie que les gestes barrière pourront bien être respectés dans et aux abords des écoles, nos collègues interrogent le gouvernement sur l’accès de tous aux masques de protection, sur les structures d’isolement des personnes testées positif, sur les capacités hospitalières en réanimation. Ils souhaitent aussi savoir si le dépistage, clé de voûte du dispositif de lutte contre cette épidémie, sera appliqué rapidement et de façon massive dans leurs territoires.
L’éloignement géographique, la fréquence des comorbidités, l’épidémie de dengue à La Réunion et en Guyane, les coupures d’eau en Martinique affectent évidemment ces questions d’un coefficient d’urgence et de gravité. L’entrée dans le processus de déconfinement dépendra des réponses apportées d’ici le 11 mai.
Mais, partageant l’objectif de conjuguer sécurité sanitaire et égalité des chances, nos collègues, souhaitent que soient d’ores et déjà annulées les suppressions de postes prévues dans leurs académies pour 2020. L’Indice de Position Sociale, établi par le Ministère de l’éducation nationale à partir de la profession des parents, et que la crise épidémique a dû encore dégrader, plaide aussi dans ce sens et même très probablement pour la création de postes.
Dans sa réponse le Ministre de l’éducation nationale a souligné l’impact social du confinement sur l’aggravation des différences sociales dans les Outre-mer. Il a précisé que le taux de décrochage scolaire est de 15 à 20% (contre 4% dans l’Hexagone), ce qui justifie la démarche volontariste du Gouvernement.
Sur la carte scolaire pour la prochaine rentrée, il a rappelé les créations de postes à Mayotte et en Guyane pour des raisons démographiques.
Il a indiqué aussi avoir retravaillé la carte scolaire de la Guadeloupe et de la Martinique avant même le début de l’épidémie et que l’une et l’autre enregistrent le meilleur taux d’encadrement de France.