Antenne Reunion
Ce dimanche, on vote aussi pour désigner les conseillers départementaux. Si trois binômes ont été élus dès le premier tour, il reste 22 duels à arbitrer. La gauche, dans une bonne dynamique, peut espérer gagner quelques sièges, même si la droite devrait rester majoritaire. Bien placé pour sa réélection, Cyrille Melchior part favori pour la présidence.
Il n’y a pas que les Régionales pour lesquelles on vote ce dimanche. Les électeurs sont également appelé aux urnes pour désigner leurs conseiller départementaux dans un double scrutin difficilement lisible, sur fond de crise sanitaire et d’abstention record.
Depuis la réforme électorale de 2013, La Réunion est partagée en 25 cantons. Chacun doit désigner un binôme de conseillers départementaux, composée d’un homme et d’une femme, au scrutin majoritaire à deux tours.
Sur les 50 fauteuils à pourvoir, 6 l’ont déjà été dès le premier tour. Le binôme Ferrère/Simbaye a ainsi été élu dans le canton 1 (L’Etang Salé/Avirons), de même que Baussillon/Mussard dans le canton 13 (Saint Joseph) et Hoareau/Tionohoué dans le canton 22 (Saint-Pierre 3, Petite-Île). Dans les 22 cantons restants, il n’y aura aucune triangulaire, uniquement des duels. Pour se qualifier au second tour, les troisièmes devaient en effet dépasser la barre de 12,5% des inscrits, une tâche impossible compte tenu du fort niveau d’abstention.
A vue de nez, la droite semble bien partie pour conserver sa majorité, en dépit d’un léger rééquilibrage qui devrait s’opérer vers la gauche. C’est particulièrement vrai à Saint-Denis, où les 4 binômes poussés par la majorité municipale sont en ballotage favorable voire très favorable dans les cantons 9, 10, 11 et 12. Aux précédentes élections de 2015, la droite avait conquis les trois premiers.
Allié à Ericka Bareigts, le parti Banian de Patrice Selly est également dans la course pour remporter les cantons 7 et 8, qui couvrent le territoire de Saint-Benoît. Le bras de fer est néanmoins très serré avec la droite. Sophie Arzal et Augustin Cazal (38,9%) ne devancent le binôme Ramin/Faustin (35,44%) que de 300 voix dans le canton 7 tandis que Bruno Robert et Amandine Hoareau accusent un retard similaire (40,95%) sur Géraldine Boulevard et Olivier Rivière (44,23%) dans le 8. Ces deux cantons-clefs seront à surveiller de près dimanche soir.
On surveillera également les 3 scrutins saint-paulois, en particulier les cantons 18 et 19, où les candidats de la majorité municipale peuvent encore espérer l’emporter : Chéreau-Némazine/Jean-Baptiste (42,69%) face à Aurélien Centon (36,27%) dans le 18. Ponin/Sallé (18,24%) face à Jean-François Nativel (19,28%) dans le 19. Dans le canton 17, le président sortant, Cyrille Melchior semble hors de portée (63,79%).
A suivre également, le scrutin de La Possession (canton 3), où le sortant, Philippe Robert (25,32%) est devancé par le binôme municipale Hubert/Lagourde (34,16%). A Saint-Louis, Juliana M’Doihoma pousse deux binômes municipaux en ballotage favorable face à Bachil Valy (canton 16) et à Claude Hoarau (canton 15).
On gardera un œil également sur Le Port (canton 2), où l’ancien maire, Jean-Yves Langenier (29,43%) tente son retour face à Armand Mouniata et Jasmine Beton (26,84%), deux adjoints d’Olivier Hoarau. Dans l’Est, Jean-Marie Virapoullé (37,10% ) et Eric Fruteau (22,25%) jouent leur avenir politique dans le canton 5. Tandis que dans le canton 6, Jeannick Atchappa (49,34%) et Daniel Gonthier (29,78%) jouent un remake des municipales panonnaises.
Dans les autres circonscriptions, les duels semblent beaucoup moins serrés. Les candidats de Michel Fontaine semblent ainsi avoir un boulevard à Saint Pierre (cantons 20 et 21). Il en va de même pour André Thien-Ah-Koon et ses adjoints du Tampon (cantons 24 et 25) pour Rémy Lagourgue à Sainte-Marie (canton 23) pour Bruno Domen à Saint-Leu (canton 14).
Contrairement au scrutin régional, où les électeurs votent pour une tête de liste bien identifiée, l’élection du futur président du Département (ce qu’on appelle le « troisième tour ») est difficile à prédire avec certitude et dépendra du rapport de force, qui se matérialisera dimanche soir. Après le scrutin les 50 conseillers élus formeront des groupes politiques. Chaque camp présentera son candidat à la nouvelle assemblée qui les départagera lors d’un vote, qui devrait avoir lieu jeudi.
Si Cyrille Melchior part favori, l’élection du président donne alors parfois lieu à d’intenses tractations, voire à des psychodrames, à l’image des retournements d’alliance successifs de Nassimah Dindar, en 2008 et 2015 ou encore du duel fratricide de la droite en 2017.
Dans un tel scénario, Serge Hoareau et Nassimah Dindar, restent en embuscade. Aux régionales, tous deux étaient alliés à Ericka Bareigts, qui pourrait peser une dizaine de sièges dans la future assemblée départementale. Assez paradoxalement, la maire de Saint-Denis a mieux réussi aux départementales qu’aux régionales.
- Guillaume KEMPF
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