L’Association des maires de La Réunion a envoyé une lettre au Préfet de La Réunion. Les élus locaux demandent des précisions sur le plan de déconfinement notamment au sujet de la rentrée des classes et des dépistages.
Les Maires de la Réunion placent la santé des Réunionnais au premier rang de leurs priorités, mais nous n’avons aucune compétence dans le domaine sanitaire et médical.
Nous nous inscrivons dans la perspective d’un retour le plus rapidement possible à une dynamique économique et sociale qui limiterai les effets de la crise pour tous les Réunionnais et qui permettrai bien évidement la relance des activités économiques.
La décision d’un déconfinement a été prise dans l’urgence et sans concertation préalable des communes et de leurs maires, ce qui a mis les maires dans l’OBLIGATION de répondre aux interrogations voire aux angoisses de la population sans connaître les intentions réelles de l’état que l’on découvre au fil du temps. Nous avons la lourde tâche d’expliquer, de justifier et de mettre en oeuvre les mesures prises.
1) Le dispositif doit être cadré nationalement mais adaptable jusqu’à l’échelon le plus local.
2) Les mesures doivent être territorialisées et progressives.
3) Le temps de la décision ne doit pas amputer celui de la préparation de la mise en oeuvre.
4) Il est donc important que les maires soient tenus informés le plus en amont possible des décisions prises afin de nous permettre de les traduire rapidement et de manière adaptée au niveau local.
Les maires de la Réunion sont prêts à assurer leur rôle au niveau de la sécurité sanitaire à la fois pour les administrés, pour les enfants, pour les employés avec le risque de voir notre responsabilité engagée car rien n’est encore définie par l’état sur les responsabilités des maires dans ce contexte.
Un sentiment très fort existe aujourd’hui pour considérer que le port du masque après le déconfinement reste indispensable à défaut d’être obligatoire.
L’annonce du Président de la République selon lequel : « l’état à partir du 11 mai en lien avec les maires devra permettre à chaque français de se procurer un masque grand public » disant même que pour les professions les plus exposées et pour certaines situations, comme le transport en commun, son usage devra devenir systématique.
Le Premier Ministre et le Ministre de la Santé et des Solidarités ont eux-mêmes déclarés le 19 avril que le port d’un masque était un complément utile à l’accomplissement des gestes barrières. Et nous sommes inquiets de savoir quels moyens seront à notre disposition pour répondre à cette attente ?
- Les tests de dépistages devront être pris en charge par l’état, par la solidarité nationale et pas à la charge des communes en ce qui concernent les obligations liées à notre personnel.
- Que l’ensemble des professionnels en lien permanents avec les enfants soient également soumis régulièrement aux tests (Personnel des écoles, crèches, et centres de loisirs)
- Que nous puissions définir le rôle de la collectivité pour la mise en quarantaine (quatorzaine) des personnes infectées et que soit fixé les modalités (hôtels ou autres lieux de réception des cas)
a) Un cadrage national précis, souple et adapté aux conditions locales précisant :
- le nombre de classe
- Le nombre d’enfants par espace.
- Les gestes barrières des enfants et du personnel.
- Les équipements éventuels et conditions d’approvisionnement, ainsi que leur prise en charge par l’Etat, son stockage, et son mode d’emploi.
- L’utilisation des espaces extérieurs.
- Les modalités de dépose et reprise des enfants.
- Les modalités des transports par bus.
- Les modalités d’accueil dans les cantines, distanciation etc...
- Les modalités d’hygiène et d’accès aux sanitaires.
b) Les procédures en cas de personnes infectées par le Covid 19.
- Procédures Enfants
- Procédures Professeurs
- Procédures Personnel communal.
c) La mobilisation du personnel.
- Accès à des contrats aidés Covid-19 financés à 100 pour cent par l’Etat.
- Permettre une rotation de notre personnel si besoin.
- Pouvoir protéger nos employés souffrants de pathologies graves.
d) Les enfants porteurs de handicap devront avoir une procédure spécifique et ne devront pas être exclus du dispositif.
e) Les parents qui n’enverraient pas leurs enfants à l’école ne soient pas sanctionnés et que l’on puisse leur proposer un enseignement distanciel.
f) Nous demandons une transparence totale à l’égard des familles qui est une priorité et une information permanente, qui pour nous est une exigence.
g) Concernant la désinfection des locaux, il faudra se mettre d’accord sur un protocole : produits à utiliser, fréquence d’utilisation et formation du personnel communal.
h) Nous accompagnerons les services de l’état en tenant à jour une fiche financière des surcoûts : - Désinfections des bus. - Les bus supplémentaires nécessaires. - Désinfections des locaux. - Etc.
i) Les communes innovantes ayant mis l’accent sur l’enseignement distanciel pour tous, puissent conserver jusqu’à la rentrée du mois d’août le bénéfice de leur implication.
j) Les compétences facultatives : cantines et transports scolaires doivent avoir un traitement différencié des compétences obligatoires que sont l’école.