A l’aube du 11 mai, Edouard Philippe va présenter son plan de déconfinement pour la France.
David Lorion, député de La Réunion, nous a donné son point de vue par rapport au plan qui sera présenté demain à l’Assemblée.
Le député réunionnais estime qu’une "grande liberté de décisions devrait être laissée dans chaque région car elles n’ont pas connu la crise du Covid-19 avec la même intensité".
"Je trouverai normal que certaines activités économiques reprennent, comme les activités de production, de services et les commerces et pour ma part je suis aussi favorable pour que les restaurants et les hôtels puissent ouvrir en respectant un nombre limité de personnes en fonction des surfaces disponibles.
A chaque fois que l’on pourra adapter les conditions de sécurité sanitaire avec les postes de travail, il faut reprendre l’activité économique car les aides promises ne seront pas toutes au rendez vous !"
"En ce qui concerne la rentrée scolaire, nous ne sommes pas prêts ! Avec les problématiques des transports scolaires, des cantines, de l’organisation de l’école elle-même avec les gestes barrières, nous allons tout droit vers un grand cafouillage !
Rien n’est prêt aujourd’hui pour recevoir les élèves dans de bonnes conditions. Ni la distribution gratuite de masques pour tous, ni les disponibilités des gels hydroalcooliques ou du savon pour tous, ni même un cadrage sur l’obligation ou pas de scolarité ce qui supposerait que les enseignants fassent cours en même temps en présentiel et en virtuel sur internet.
Que penser de la fermeture des universités jusqu’en septembre au moment même où on ouvre les établissements scolaires du secondaire ?
En réalité rien n’est calé ! Le président de la République fixe une date pour ouvrir les écoles contre l’avis du conseil scientifique, sans consultation ni des parents, ni des élus, ni des maires et ensuite on discute ! Les activités économiques pourraient reprendre en mai, mais l’école seulement en septembre."
"Concernant la crise sanitaire en France, nous sommes dans une phase de ralentissement de la pandémie en France et à La Réunion. Il y a moins d’admissions en réanimation, mais encore plusieurs centaines de personnes qui meurent chaque jour en France.
Nous sommes dans une situation de confinement intérieur et d’isolement avec l’extérieur. Notre vie sociale et économique sera contrainte encore pendant plusieurs mois et même certainement jusqu’à la découverte d’un vaccin ou de médicaments.
A La Réunion, nous avons la chance, pour une fois, d’être une île isolée du monde. Gardons cette situation d’isolement tant que nous pouvons la supporter économiquement et socialement. La fin momentanée de la mondialisation est une chance pour les producteurs locaux, les circuits courts, le renforcement des solidarités à La Réunion. Faisons de cette période d’angoisse et de crise sanitaire, une chance et une prise de conscience de notre capacité à être plus autonome."