Ce jeudi 27 janvier, à la préfecture, une réunion en visioconférence s’est tenue entre le président de la République Emmanuel Macron, les élus de La Réunion et des différentes régions d’Outre-mer dans le cadre d’une discussion concernant le contexte sanitaire. Huguette Bello ainsi que plusieurs autres élus présents n’ont pas caché leur déception à l’issue de cette réunion.
Huguette Bello dit être "déçue" à l’issue de cette réunion, tout comme de nombreux élus présents. "Deux heures de réunion pour en arriver là", a indiqué la présidente de la Région. "On avait même l’impression qu’à un moment donné, le ministre des Outre-mer était en pleine campagne. Nous n’avons pas beaucoup avancé malheureusement en termes de volonté de ce gouvernement de mettre à la disposition des Réunionnais des moyens sanitaires et des moyens pour nos hôpitaux."
"Pour la Guadeloupe, on a 400 millions pour un hôpital. Quand on pense au combat qu’on doit mener ici pour qu’on y arrive avec nos hôpitaux, c’est quand même quelque chose", poursuit-elle.
La présidente de la Région Réunion a d’ailleurs expliqué qu’une mission militaire arrivera vendredi matin pour "évaluer les besoins" dans les hôpitaux de l’île. "On n’a pas beaucoup avancé à part nous dire qu’une mission arrive demain matin alors que nous avions demandé 10 paramédicaux et 4 médecins. Là-dessus, on n’a pas la réponse. La mission militaire arrivera vendredi matin pour évaluer la situation. On nous a dit qu’on pourra envoyer par écrit un certain nombre de demandes."
De son côté Martine Ladoucette, directrice de l’ARS explique que le service des armées va venir, très probablement au CHU "pour voir quelle est la configuration du service, des locaux, pour que si le service médical des armées devait venir, il sache exactement comment se positionner".
"C’est de la reconnaissance. Pour le moment, le service de réanimation est adéquat aux besoins. Le service réanimation a été augmenté de 2 lits au CHU. Nous sommes aujourd’hui en situation de prendre en charge les patients. Nous voulons anticiper et faire face à une augmentation des besoins d’hospitalisation. Nous avons fait une demande de renforts humains auprès du ministre de la Santé. Demande qui a été parfaitement entendue et qui trouvera satisfaction soit par des renforts civils, soit par des renforts militaires."
Plusieurs parlementaires réunionnais se disent déçus de cette réunion. Il n’y aura pas de révision du coefficient géographique avant 2023, ce qui aurait permis d’augmenter significativement les moyens financier de l’hôpital. C’était une demande portée par l’ensemble des parlementaires réunionnais.
La sénatrice Nassimah Dindar fait partie des élus "déçus". "L’hôpital à La Réunion a besoin d’une véritable aide et d’une augmentation de son coefficient géographique pour permettre l’accueil de tous les citoyens qui ont besoin de se faire soigner. Mais aussi pour embaucher du personnel. Je crois que la fonction publique hospitalière peut encore avoir la possibilité d’embaucher à La Réunion. Nous devons tous être égaux devant la santé. J’ai interpellé à titre personnel le président de la République pour lui dire que je n’étais pas satisfaite de la proposition de notre ministre de la Santé, Olivier Véran, qui proposait que ce coefficient soit réexaminé en 2023".
D’ailleurs, il a été annoncé que les territoires ultramarins recevront en priorité le vaccin Novavax, un vaccin sans virus, fabriqué à base de protéines qui déclenchent une réponse immunitaire. Ce vaccin, dit "sous-unitaire", utilise une technologie qui est similaire à celle utilisée dans les vaccins contre l’hépatite B et la coqueluche.
Au cours de cet échange, les parlementaires ont pû soumettre quelques requêtes au chef de l’État. Ils ont notamment réclamé la possibilité que les Réunionnais puissent se faire hospitaliser à domicile, ainsi que des renforts supplémentaires. "On espère avoir été entendus à propos de la capacité hospitalière. Une équipe arrive dès demain matin pour faire une évaluation des besoins. Emmanuel Macron a rappelé qu’étant donné que nous sommes en état d’urgence sanitaire, le fonds de solidarité national est toujours actif", déclare Serge Hoareau, président de l’association des maires de La Réunion.
Sur les 7 députés de l’île, 6 étaient présents à cette rencontre. Jean-Luc Poudroux n’a pas répondu présent pour des raisons politiques. Dans un communiqué, peu avant La Réunion, il annonçait qu’il n’assisterait pas à la réunion afin de marquer son désaccord avec le président, Emmanuel Macron.
Lors de cette réunion, 4 sénateurs étaient présents, dont 3 à la préfecture. Viviane Malet a assisté à la réunion depuis la métropole, par visioconférence.
La présidente de Région, Huguette Bello, était aussi à la préfecture. Serge Hoareau était lui aussi présent pour l’association des maires. Cyrille Melchior était, quant à lui, absent. En effet, le président du conseil départemental a contracté le covid-19 et est isolé.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran et le ministre des Outre-Mer, sébastien Lecornu étaient également présents à cette rencontre virtuelle.
Sébastien Naïs / Mathieu Saint-Omer