Dans moins d’une semaine auront lieu les élections régionales. 11 candidats sont en lice pour briguer le poste de président de la Pyramide inversée. L’occasion de faire un point sur la continuité territoriale avec l’ensemble des candidats.
À l’approche des vacances scolaires, de nombreux Réunionnais souhaitent voyager. Et pour ce faire, ils comptent bien utiliser le bon de la continuité territoriale offert par la Région.
Un bon nécessaire pour financier le billet. Mais les candidats aux élections, envisagent-ils de maintenir ce dispositif s’ils sont élus ?
Enjeu pour la Région : la continuité territoriale
Pour Vanessa Miranville, tête de Liste Maintenant osons 2021, la continuité territoriale sera maintenue. "Le dispositif sera revu pour ne toucher que les Réunionnais aux revenus les plus modestes, selon des barèmes de revenus qui seront redéfinis pour plus d’équité. Nous négocierons avec le Gouvernement la prise en charge financière de la continuité territoriale, comme c’est le cas actuellement pour les Corses. Ce n’est pas une dépense à imputer au budget de la Région Réunion qui doit en priorité servir au développement économique du territoire."
Huguette Bello, Liste conduite par Huguette Bello. "La continuité territoriale, tout le monde à La Réunion a une famille en Hexagone et inversement. L’État doit jouer le rôle qu’il devrait jouer. C’est anormal que ce qui se passe comme pour un territoire comme la Corse, on doit se battre pour avoir la même chose à La Réunion."
Olivier Hoarau, Liste Ansanm Alon Réyoné. "La continuité territoriale existait avant l’actuelle présidence, elle existera après et elle sera maintenue ; elle sera aussi améliorée car mieux financée, car le piège c’est que le Réunionnais finance lui-même sa continuité territoriale."
Pour Corinne de Flore, tête de Liste Coopération pour le développement de la France, il est nécessaire de maintenir le dispositif et l’adapter à toutes les personnes intéressées.
Même avis pour Patrick Lebreton, tête de Liste La Réunion des Territoires. "Nous renforcerons celui-ci avec la mise en place de la continuité territoriale sanitaire : prise en charge du voyage et d’un forfait hébergement de l’accompagnant."
Idem pour Joseph Rivière, tête de Liste Rassemblement national. "La continuité territoriale sera maintenue. Hors de question de toucher aux acquis pour les Réunionnais."
"Cette aide permet à beaucoup de familles modestes de voyager à moindre coût pour rendre visite à leurs parents éloignés de plusieurs milliers de kilomètres, de se déplacer pour passer des examens ou trouver du travail. La mobilité ne doit pas être une fausse réponse au vrai problème qu’est le chômage. Ce n’est pas parce que des jeunes, ou moins jeunes, ne trouvent pas de travail que l’on doit les inciter à partir, surtout si eux-mêmes ne le désirent pas. Si l’organisation économique ne se donnait pour objectif que de satisfaire les besoins humains, il n’y aurait pas de problème d’emploi. Quant à la continuité territoriale, à quoi bon en parler avant chaque élection. Si l’Etat ou les collectivités territoriales avaient la volonté d’apporter le moindre début de solution au chômage, cela se saurait. Mais pourquoi aussi toujours demander aux collectivités de financer ? Les compagnies aériennes ne pourraient-elles pas être sollicitées ? Ne pourrait-on pas, par exemple, leur demander, si ce n’est exiger d’elles, qu’elles mettent à disposition des usagers les billets à prix coûtant ?", Jean-Yves PAYET, tête de liste Lutte Ouvrière, Faire entendre le camp des travailleurs.
Pour Jean-Pierre Marchau, tête de Liste Naturellement écologistes. "Le système actuel est injuste car générateur d’une inflation du prix des billets d’avion. Il faut lui donner un cadre. Il faut sortir du système de bons d’achats. Car avec ce système, si vous obtenez une aide de 300 euros, vous êtes la plupart du temps obligé de multiplier ce montant par deux ou trois quand ce n’est pas par quatre.
Selon la période effectivement, vous avez des billets en classe éco à 900 voire à 1200 euros. Nous proposons, non seulement de maintenir la continuité puisque l’État est défaillant mais surtout de la rendre plus juste car beaucoup trop de personnes même avec bon de 300 € ne peuvent partir. Nous proposons donc la création d’une centrale d’achat : ça permettra d’acheter de manière groupée, comme le font les tours opérateurs, des billets à prix moyens négociés comme font les tours opérateurs, ils sont achetés à l’avance, la centrale d’achat permet d’avoir un effet de masse et d’acheter moins cher, ce qui fait que la compagnie aérienne y trouve son compte (trésorerie) et l’usager aussi car il aura un billet d’avion et n’aura pas à rajouter sur ses fonds propres le double ou le triple de l’aide régionale.
Donc on passe d’un système de bons qui favorise l’inflation des coûts à un système de billets d’avion sans impact sur les prix des billets. Avec ce qu’on propose, les Réunionnais qui n’ont pas les moyens mais qui doivent voyager vers la métropole pourront le faire pour rien et ce sera plus équitable pour tous".
Ericka Bareigts indique elle, vouloir arrêter les bons actuels de la continuité territoriale. Elle évoque une refonte pour aider chacun de façon progressive en rapport à ses ressources. "Les gagnants seront les jeunes jusqu’à 30 ans. Ensuite ce sont les jeunes stagiaires qui ne reviennent pas après leurs examens de juin (…). Je souhaite qu’il y ait une mobilité retour de la matière grise réunionnaise car c’est bon pour l’économie et l’embauche locale."
Didier Robert, Liste Objectif Réunion. Dans son programme il prévoyait de rétablir la continuité dans le sens Métropole Réunion, mesure qu’il a été contraint d’abandonner suite à une décision de justice. "Notre objectif est de rétablir la continuité territoriale dans le sens Métropole/Réunion. Elle sera rétablie si les Réunionnais nous font confiance."
Pour Philippe Cadet, tête de Liste Le projet réunionnais, il faut une double continuité territoriale.
"Celle pour les personnes dont il va falloir retoucher afin de les réserver à des réunionnais nécessiteux, donc sous condition de ressources, à des étudiants et des hospitalisés ainsi qu’à un accompagnant. Et ce dans les deux sens Réunion/Métropole et Métropole/Réunion. Elle est d’autant plus légitime que les corses bénéficient déjà par une dotation de l’état à une prise en charge partielle de leur billet d’avion. Alors qu’à la Réunion ce financement est supporté exclusivement par la collectivité locale. Cette discrimination devra être immédiatement défendue auprès des autorités compétentes afin de nous replacer dans le droit commun.
Celle pour les marchandises qui est à relier au constat suivant : 90% des containers qui arrivent à la Réunion repartent à vide alors que leur retour est déjà payé. Grâce à une politique volontariste et clairement affichée de notre liste, la prise en charge du transport devrait permettre : Dans le sens Réunion/Métropole de rendre compétitif la production locale et tout conditionnement (intégrant une valeur ajoutée locale) de produit de la zone qui profiterait d’une entrée sans taxe sur le marché européen et donc synonyme de création d’emplois pérennes. Dans le sens Métropole/ Réunion permettrait de cibler des produits ou des matériaux dont nous souhaiterions avoir toute la transparence sur la formation de leur prix afin de mettre fin aux abus de position dominante sur l’île. On pourrait rajouter le financement par la collectivité d’une plateforme pouvant faciliter l’acheminement des matériaux participant à l’économie d’énergie et la préservation de notre environnement."