Matinée très agitée ce matin à la mairie de Saint-Leu, dans le cadre de l’enquête publique sur la carrière de Bois Blanc. 70 transporteurs sont venus pour s’exprimer. Thierry Robert et des militants étaient aussi présents, conduisant à des des échanges tendus, entre les deux groupes.
Grosse colère de Thierry Robert ce vendredi 20 juillet. Il refuse de voir 70 transporteurs menés par Jean-Bernard Caroupaye, président de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) de La Réunion. Le groupe s’est rendu dans la salle de l’enquête publique sur la carrière de Bois Blanc. les échanges sont tendus.
Jean-Bernard Caroupaye fait partie des quelques transporteurs à avoir pu pénétrer dans cette salle. Sous le feu des critiques, il garde le silence et explique ensuite sa présence et celle de ses amis, dénonçant une entrave à la démocratie.
"On ne peut pas nous empêcher de nous exprimer. Nous sommes en démocratie, ce n’est pas une ville de dictature. Ce n’est pas une propriété privée, elle n’appartient pas à Thierry Robert. Mais à le voir, c’est comme si tout ça lui appartient."
Thierry Robert obtient le soutien de son frère Pierrick qui annonce sa démission de la première vice présidence de la FNTR : "Prendre en otage mes amis transporteurs parce qu’ils ont été obligés de venir ici ce matin, je suis contre."
Mais aussi d’un autre transporteur du secteur, Jonathan Rivière. "Parce que ma la dit non aux roches malgaches, non aux carrières, zordi mi travay plus sur la Nouvelle route du Littoral. Cest pas pour ça que mi lé contre, mais parce que mi na une logique. Moin lé pas vendable, moin lé pas achetable."
Filtré par les gendarmes, l’accès à la salle s’est fait très lentement ce matin, beaucoup sont restés dans le couloir.
Il a fallu attendre la pause déjeuner pour voir se disperser les deux groupes d’opposants.
Pour rappel, la fin de l’enquête publique s’achève mercredi prochain.
Dans un communiqué, le maire de Saint-Leu, Bruno Domen, manifeste sa désapprobation suite à l’action menée ce matin par les transporteurs :
"Actuellement hors du département, j’ai appris qu’une centaine de transporteurs, menée par Jean Bernard CAROUPAYE, est venue dire à Saint-Leu ce matin qu’ils sont pour l’ouverture d’une carrière sur notre commune.
Je veux rappeler aux transporteurs qui s’inquiètent de la NRL et de l’ouverture de carrières, qu’il existe bien, à quelques mètres du porte parole des transporteurs de la Région Réunion, une carrière qui les attend, depuis décembre 2015, pour être exploitée.
Je suis choqué de savoir que des transporteurs qui viennent majoritairement du Sud et de l’Est viennent narguer les Saint-Leusiens, les Avironnais et les Etang- Saléens en bande et troubler ainsi le bon déroulement de cette enquête publique à quelques jours de sa clôture, dans le but de faire pression.
Ont-ils préalablement à leur venue, pris connaissance des milliers de pages de ce dossier à l’enquête publique où ont-ils été téléguidés ce matin pour venir pour la deuxième fois, ici à Saint-Leu en délégation ?
Jamais les transporteurs ne se sont invités à une autre enquête publique à la Réunion et dans aucune autre ville de la sorte.
Ainsi donc les transporteurs aussi ont fait le choix, comme la Région Réunion, de défendre les intérêts privés du groupe Colas alors que le groupe NGE, qui a obtenu depuis longtemps toutes les autorisations de l’Etat pour sa carrière, les aurait déjà fait travailler….
D’ailleurs, on a pu noter ce matin, aux côtés des transporteurs, la présence de la Région Réunion…
Je déplore ici l’instrumentalisation des réunionnais contre des réunionnais et ce climat de tension organisé.
La carrière de Bois Blanc n’est pas d’intérêt général par contre ce qui est certain c’est que l’intérêt général est bafoué.
J’espère que les représentants de l’Etat ont pleinement conscience de la tension maximale qui règne autour de ce projet. Un passage en force contre les habitants serait susceptible de provoquer des réactions non maitrisables ce qui serait préjudiciable pour notre vivre-ensemble."