Au terme de plusieurs semaines de grand débat, le président de la République s’est exprimé jeudi soir à l’occasion d’une conférence de presse à Paris, devant 300 journalistes.
Emmanuel Macron a enfin dévoilé ses annonces pour clôturer le grand débat national.
Des annonces qui font réagir le milieu politique Réunionnais.
Grand débat : les annonces d’Emmanuel Macron
"Le président de la République s’est exprimé longuement ce soir. Il a ouvert des chantiers ambitieux pour notre pays. Des chantiers sur le moyen et le long terme permettant d’apporter un certain nombre de réponses aux grands débats qui secouent notre pays depuis plusieurs mois. Dans l’immédiat et pour La Réunion, nous avons à la Région pris 3 initiatives majeures :
-Un plan de 10 000 emplois que nous avons engagé pour 2019 et qui est une réponse immédiate à la question de l’emploi pour beaucoup de Réunionnais.
-Une lutte de tous les instants pour l’amélioration du pouvoir d’achat des familles avec la nécessaire évolution de l’octroi de mer, la mise en place d’une continuité territoriale des biens et des marchandises et une lutte implacable contre les situations de monopole.
-La création d’un conseil consultatif citoyen qui est désormais un espace ouvert à tous les Réunionnais pour faire mieux respirer notre démocratie.
Je suis intimement persuadé que c’est dans cette direction qu’il faut amorcer une nouvelle dynamique pour La Réunion, un développement économique au service du plus grand nombre. Pour cela je partage l’idée évoquée par le Président de la République d’une plus grande décentralisation. C’est vrai en Métropole, ça l’est encore plus pour l’ensemble des outre mer et pour la Réunion en particulier. Il faut agir localement pour mieux prendre en compte les attentes légitimes du plus grand nombre.
Comme je l’ai beaucoup fait, je n’aurai de cesse dans les prochains jours, prochaines semaines et prochains mois, d’interpeller le Président de la République et le Gouvernement sur la nécessité de mieux prendre en compte les réalités profondes de notre territoire".
"Après la restitution du Grand Débat National, le Président de la République ne répond toujours pas aux attentes profondes exprimées depuis des mois par un grand nombre de françaises et de français.
Le Président de la République a enfoncé des portes ouvertes et il s’est d’abord écouté parler. Ilreste sur sa planète qui tourne dans le sens contraire des aiguilles d’une montre. Aucune visibilité, aucune lisibilité sur les annonces. Il a juste été annoncé un inventaire à la Prévert sans l’amélioration immédiate de la vie quotidienne des françaises et des français. Les fins de mois resteront toujours aussi difficiles pour la majorité d’entre eux.
L’augmentation significative du pouvoir d’achat, la réduction des impôts, les
attentes démocratiques ne sont pas au rendez-vous. L’efficacité des mesures économiques et sociales annoncées n’est pas démontrée. S’attaquer à la réduction du chômage doit être une priorité pour augmenter la croissance afin de donner plus de pouvoir d’achat et plus de services publics.
Je déplore que cet axe n’ait pas été développé davantage. Aujourd’hui l’urgence n’est plus de débattre, d’exposer ou faire de
l’autosatisfaction mais bien de prendre des actes forts qui s’imposent. Rien ne change et je le déplore, encore une fois. Trop de temps est perdu. La jeunesse, les étudiants, les artisans, les agriculteurs, les petits et moyens commerçants, la classe moyenne et les retraités demandent plus de solidarité sociale.
Je suis à vos côtés et c’est ensemble que nous mènerons le combat pour une société plus juste et meilleure. L’action, c’est aujourd’hui et non demain.
Agir maintenant, pour le présent et pour le futur !"
"Le Président de La République s’est exprimé ce soir suite aux contributions des Français au grand débat national.
Au travers de cette intervention, le Président de La République a, à mon sens, pris la mesure de la colère légitime des Français et de leur profond sentiment d’abandon.
D’abord, je crois que la principale bonne nouvelle est que le Président de La République souhaite replacer l’Humain au coeur du projet Français.
C’est d’abord une réponse à l’exaspération fiscale de nos concitoyens en annonçant une baisse significative de l’impôt sur le revenu.
En ce qui concerne les niches fiscales, dossiers indispensables au développement de notre territoire -notamment via la défiscalisation en Outre-mer- en ma qualité de président du Département, je serai vigilant quant au maintien de ces dernières en faveur des ménages et de la création de filières économiques sur le territoire de La Réunion qui je le rappelle connait un taux de chômage record en Europe.
Je salue également l’annonce de la ré-indexation des retraites de moins de 2000 € à partir du 1er janvier prochain. Cette prise en compte s’inscrit dans le constat que nous dressons déjà au Département dans le cadre de nos ateliers du plan Sénior sur cette injonction paradoxale qui consiste à avoir des prix moyens dans nos EPHAD autour de 1800 € mensuels alors que le revenu de la grande majorité des personnes âgées est significativement plus bas. Là aussi nous serons vigilants quant à la défense des intérêts de notre population.
Sur la différenciation des territoires, et l’adaptation de notre République décentralisée, je crois que le modèle de la départementalisation puis la création des régions a permis un développement sans commune mesure de notre île.
Mais il est vrai que ce système sur certains aspects connait des limites avec des transferts de compétences qui ne sont peut être pas assez aboutis et qui ne permettent plus aux citoyens d’identifier le bon interlocuteur à même de répondre à leurs préoccupations sur des sujets du quotidien. J’accueille donc avec intérêt l’annonce d’un nouveau pacte territorial construit autour de la différenciation.
Je note le côté positif des mesures fortes qui s’inscrivent dans la lutte contre les inégalités au niveau de la politique de la famille et, spécifiquement des familles mono parentales, de la petite enfance, de la lutte contre l’échec scolaire, de la garantie d’une retraite minimale de 1000€ et enfin de la baisse d’impôts à hauteur de 5 milliards d’euros pour les classes moyennes."
"Je suis assez mitigé. Il aurait fallut y avoir des décisions très précises. Je suis surpris de son discours mais enfin il a compris que les maires étaient un maillon de la République mais il faut q’il aille plus loin dans cette reconnaissance."
"Non il ne m’a pas surpris. Ce qu’il a annoncé ce soir ça a été du grand bla bla, avec un aveu, c’est qu’il a fallut une crise de 6 mois qu’il a lui-même allumé pour découvrir qu’il y avait des français qui souffraient. Je suis extrêmement déçu sur les réponses. Il a dit qu’il continuerais sa politique de transformation, cela veut dire qu’il va continuer sa politique de régression pour les plus fragiles et modestes."
"Ce que je retiens c’est je pense qu’on a été écoutés et entendus car les mesures du président de la République vont répondre aux problématiques des français. Mettre le citoyen au coeur du projet français c’est quelque chose qui n’a jamais été fait dans la 5e République."
"Il ne donne pas la parole au peuple. C’est un véritable bla bla bla. Il veut donner encore plus au riches et prendre aux pauvres. Attention les Réunionnais sont témoins, notre vie ne pas pas changer en bien et risque encore de changer en mal."
"Monsieur Je-sais-tout n’a vraiment rien compris aux attentes des Français. Le décalage avec les aspirations profondes du peuple est immense. Tout continuera comme avant, parfois même en pire."
"Cette expression est la conséquence du mouvement des gilets jaunes, qui demande au gouvernement des mesures contre les inégalités de revenus et fiscales notamment. Aussi il n’est guère étonnant que le chef de l’Etat annonce des mesures visant à apporter une bouffée d’oxygène à des victimes de la politique soutenue par la liste Loiseau-Macron. Cela se comprend d’autant plus qu’une élection a lieu dans un mois.
Pour le PCR, il apparaît tout aussi clairement que si certaines esures annoncées, si elles sont à prendre, ne pourront résoudre à La Réunion une crise d’une ampleur sans commune mesure avec celle de la France. La seule ouverture proposée reste néanmoins à saisir, à savoir la proposition d’un nouvel acte de décentralisation adapté à chaque territoire, dans le cadre du principe de la différenciation. Les Réunionnais-es sont donc au pied du mur de leurs responsabilités. Pour le PCR, le moment est venu de donner une suite concrète à la proposition largement soutenue dans l’opinion pour une conférence territoriale élargie devant élaborer un projet global et cohérent pour notre pays. Il appartient en effet aux Réunionnais de prendre en main leur avenir et d’être à la hauteur du défi relevé par les aînés de 1946, pour une nouvelle etape dans l’émancipation de La Réunion."
"On reste sur notre fin. Des mesures où ce qui a été annoncé reste des mesures générales."
"On remaruqe le cynisme absolu du président qui ne distribue que des miettes au plus grand nombre."
"Rien ne m’a attiré vers ce qu’il a dit. J’’attendais des mesures concrètes."
"La conférence de presse d’Emmanuel Macron est le constat d’un échec concernant la lutte contre les inégalités en France et la bataille pour le pouvoir d’achat en faveur des classes moyennes et modestes. Il a reconnu qu’il y avait des angles morts dans sa politique. Et malheureusement, nous devons constater que les Outre-mer et La Réunion sont aussi ces angles morts comme j’ai pu le dénoncer à l’Assemblée.
Il n’y aura donc pas de virage social tant attendu par les Réunionnais. Or ce que réclament les Français, c’est d’abord plus de justice !
Le président n’a pas entendu et maintient l’injustice fiscale. Nous défendons le rétablissement de l’ISF, le Président persiste dans l’erreur alors que la suppression de l’ISF nous prive de 18 milliards d’euros de recettes sur le quinquennat. Il réhabilite néanmoins le bilan de la gauche en reprenant des mesures du précédent gouvernement que nous avions défendues et votées, comme par exemple la baisse des impôts pour les classes moyennes. Alors que le Président annonce une diminution de 5 milliards € de baisse d’impôt sur le revenu, sous le précédent quinquennat, nous avions baissé l’impôt sur le revenu de 6,3 milliards € pour 12 millions de foyers.
Il fait un semblant de rétropédalage en reprenant à son compte des mesures du groupe des députés socialistes telle que l’indexation des retraites sur l’inflation. En effet, cette mesure existe déjà puisque nous l’avions proposée et obtenue en décembre 2018 par notre recours au Conseil constitutionnel qui a obligé le Gouvernement à revaloriser les retraites en 2020. Mais hélas, il maintient le blocage de l’augmentation des retraites agricoles à 85% du SMIC, alors même que cette mesure avait été votée en février 2017 par l’Assemblée nationale.
Enfin, le Président reconnaît à demi-mots l’utilité d’un service public fort en France. La maison France services par canton proposée existe déjà. Nous comptons en février 2019 1 676 maisons de services au public ouvertes ou en cours d’ouverture. 80% d’entre elles ont été créées entre 2012 et 2017. À La Réunion, je soutiens une expérimentation de plateforme mobile de services publics allant au plus près des citoyens. C’est un enjeu d’accès au droit et donc de justice sociale !
Si le Président décide enfin de relancer la réforme constitutionnelle, après la suspension due à l’affaire Benalla, il doit tenir son engagement d’y inscrire a minima la suppression de l’amendement Virapoullé. C’est une question de considération pour les Réunionnais."