Jacques Witt/SIPA
Emmanuel Macron s’est exprimé devant les Français pour la 4e fois depuis le début de la crise du coronavirus hier soir.
Hier soir, le président de la République s’est exprimé devant la Nation pour évoquer la crise sanitaire.
À La Réunion, les réactions s’enchaînent.
Ce qu’il faut retenir des annonces d’Emmanuel Macron.
"Notre pays a vécu une période trouble de son Histoire. Ce que je retiens ce soir du discours du président de la République c’est que notre modèle sociétal, économique et républicain a su tenir et faire face a une crise que nul ne pouvait prévoir.
Ce soir, je pense particulièrement à nos compatriotes de Mayotte et de Guyane qui eux devront encore lutter pour sortir de la phase la plus critique de l’épidémie.
Je me réjouis que le président de la République ait fixé dans son plan de relance une priorité forte aux solidarités comme à l’écologie parce qu’il est indispensable que la place de l’Homme soit au coeur de toutes les politiques économiques. L’engagement d’investir massivement, en faveur de la jeunesse et de la formation, en est je crois le premier témoin.
Le signal fort, envers nos ainés, avec l’assouplissement des règles permettant les visites dans les établissements médico-sociaux était nécessaire, de nombreuses familles pourront enfin se retrouver.
Enfin et parce que l’école est le socle de notre société, je souhaite, même si ce n’est que pour quelques semaines, une excellente reprise à toutes et à tous."
"Depuis le début de la crise, cela fait la 4e fois que le président de la République s’exprime devant les Français. Si le président Macron s’autocongratule de la manière dont son Gouvernement a géré cette catastrophe sanitaire, économique et sociale en injectant pas moins de 500 milliards d’euros, je suis pour ma part beaucoup plus nuancé que son administration sur ce qui s’est passé à La Réunion, du moins en tout début de crise, et notamment en ce qui concerne la gestion des masques et de nos frontières par l’ARS. Je demande aux autorités de l’Etat de prendre toutes les mesures qui s’imposent pour que nous ne soyons plus confrontés à tant de laxisme voire d’inconscience. Encore une fois, j’interpelle le Gouvernement sur l’impérieuse nécessité de lutter plus activement encore contre l’épidémie de dengue, contre la crise requin et contre la leucose bovine qui sont une véritable calamité sanitaire et économique pour l’ensemble de la population et du territoire réunionnais. A l’instar du Chef de l’Etat, je souhaite que s’ouvre un nouveau chemin pour La Réunion, un chemin qui soit fait sur mesure pour répondre aux immenses enjeux du siècle.
Le président de la République l’a rappelé. Grâce aux Outre-mer, la France est la 2e puissance maritime du monde. Mais quelle est la place, le rôle et les responsabilités que Paris concède aux acteurs économiques locaux, aux élus réunionnais, aux administrations locales ? La Réunion joue t-elle un rôle économique, culturel, diplomatique moteur sinon notable dans la zone océan Indien ? La réponse est hélas Non ou pas grand-chose malgré les progrès accomplis depuis dix ans. La Réunion reste en périphérie de la périphérie de la France et de l’Europe. Accéder aux marchés économiques français et européen n’est pas une sinécure tout comme il est difficile de s’insérer économiquement chez nos voisins malgache, mauricien, australien, indien, chinois et africain. La Réunion joue en 4e division alors qu’elle pourrait jouer en deuxième voire en première parce qu’elle se situe au carrefour des échanges mondiaux et des civilisations. C’est du monde de demain dont il est question et nous, les élus de La Réunion, avons notre mot à dire parce que nous connaissons mieux que Paris les maux politiques, économiques et sociaux qui nous heurtent et qui nous troublent depuis tant de décennies.
Le président de la République avait un ton grave lors de son allocution. La France et La Réunion sont à la veille d’une récession sans précédent. L’Etat devra se montrer très l’écoute, très présent, très efficace en responsabilisant et surtout en faisant confiance aux élus locaux, à leur expérience de terrain et non pas aux normes et aux techniquesadministratives si lourdes, si contreproductives. Bercy devra se montrer beaucoup plus compréhensif et beaucoup plus flexible envers les Outre-mer si le président Macron veut donner aux Outre-mer une chance de se développer vraiment. Et c’est très exactement ce que je lui demande. Les pistes évoquées par le Chef de l’Etat sont bonnes : plus de développement durable, plus d’innovation, plus de formation, plus de gouvernance locale, plus de solidarité, plus de sécurité, plus d’autosuffisance, etc. Pour tout cela, je souhaite que le Gouvernement nous soutienne et nous accompagne comme il ne l’a jamais fait, de toutes ses forces, parce que je sais que La Réunion, elle, ne manque certainement pas de volonté. En tant que député réunionnais, je m’inscris volontiers et avec cœur dans cette démarche de reconstruction."
"Le président de la République s’est exprimé dans un contexte sans précédent :
Pandémie, crise économique, manifestations, perte de confiance, mise en cause de notre vivre ensemble.
Emmanuel Macron a esquissé un horizon pour retrouver notre art de vivre dans une République et des institutions respectées sans lesquelles il n’y a ni liberté, ni sécurité.
Le gouvernement a fait, il faut le reconnaître, un effort considérable et sans précédent, engageant plusieurs milliards pour préserver l’essentiel, éviter l’effondrement social.
Aucun pays ne sera autant intervenu pour soutenir l’économie et la cohésion sociale.
Mais il n’y a pas de formule magique, il faut pour retrouver cet horizon, ce vivre ensemble, des institutions respectées et que chacun d’entre nous participe activement à ce renouveau post crise.
Des efforts seront à consentir pour éviter une deuxième vague épidémique, la tempérance devra modérer nos relations les uns envers les autres.
La république, ses institutions et la liberté qu’elles nous procurent devront être défendues comme un patrimoine commun conquit de longue lutte.
Nous devrons participer à La restructuration de notre économie.
En tant que gaulliste, je me réjouis à l’idée de retrouver une certaine souveraineté économique et une indépendance de nos productions qui doivent en parallèle s’accompagner d’allègement des contraintes administratives et fiscales.
Notre pays doit repartir sur de bonnes bases sociales économiques et fraternelles, nous avons, pour cela, tous un rôle à jouer, c’est essentiel, indispensable et primordial."
"Le Président de la République veut remettre rapidement le pays dans une dynamique de croissance économique. Pour l’Europe, la France et La Réunion, le chemin pour y parvenir va être long et semé d’embûches. Emmanuel Macron reconnaît pleinement les efforts consentis pendant la pandémie par les Français, impactés par cette crise sans précédent. Je m’associe pleinement à sa démarche, et tiens à remercier à mon tour, les Réunionnais pour leur résilience et grand sens des responsabilités durant ces mois difficiles.
Nos acteurs économiques, qu’ils soient du Tourisme, du BTP, de l’Artisanat, du secteur commercial, de la Pêche…etc ont conscience des efforts sans concession auxquels il va falloir consentir dans les prochains mois. Tous peuvent être assurés du soutien plein et entier de la Collectivité régionale. Je serai personnellement à leurs côtés.
Le Président de la République propose aux Français « une nouvelle étape afin de retrouver la maîtrise de nos vies, de notre destin en France et en Europe ». Moi je propose aux Réunionnais de porter plus haut que jamais, les valeurs qui caractérisent notre société comme le vivre-ensemble ou la solidarité envers les plus fragiles...Toutes ces valeurs qui font que La Réunion a toujours su relever la tête après les moments les plus difficiles de son Histoire".