La suspicion d’une collusion entre la sous-préfète de Saint-Benoît et Michel Vergoz est la goutte d’eau qui fait déborder le vase pour Bruno Mamindy-Pajany. Dans les jours qui viennent, il redoute l’annulation de son élection à la tête de la mairie de Sainte-Rose.
Un maire en colère contre l’État. L’élection municipale de Sainte-Rose n’a pas encore été annulée et pourtant, la sous-préfète de Saint-Benoît a échangé avec Michel Vergoz sur les suites d’une potentielle annulation. Et pour Bruno Mamindy-Pajany, c’est inacceptable.
"Elle s’est pressée de demander à Vergoz, en public : « donnez-moi le nom des membres de la délégation spéciale ». Ben donne Vergoz la mairie tout de suite !" fustige le maire.
Pour Bruno Mamindy-Pajany, c’est un véritable complot qui s’est mis en place, pour lui faire perdre la mairie. Selon lui, Hélène Rouland-Boyer n’avait pas à anticiper une décision de justice, même de quelques jours.
"Depuis le début du dépouillement, le soir des résultats, on a vu qu’il y avait tripatouillage. Et nous avons aujourd’hui les exemples : l’enveloppe qui est oubliée, on appelle la sous-préfecture et on nous dit « demain ». Et le lendemain nous avons une attestation en faveur de Vergoz, pour dire qu’ils ont déposé, etc. Et aujourd’hui on voit cet article dans le journal, on se pose des questions", ne décolère pas Bruno Mamindy-Pajany.
La préfecture confirme que le 23 avril, dans le cadre de la visite de la ministre des outre-mer, la sous-préfète de Saint-Benoit a échangé avec le sénateur Vergoz. Elle précise que cette discussion relève de discussion normale avec les élus. Et que de toute manière, le préfet est le seul à décider en matière de délégations spéciales.
"La sous-préfète a évoqué avec lui l’hypothèse où si l’annulation des élections municipales était confirmée par le Conseil d’Etat il serait alors nécessaire de mettre en place une délégation spéciale dont les pouvoirs sont limités aux actes de pure administration conservatoire et urgente".
La préfecture précise également : "Il n’a pas été question au cours de ce bref échange du choix des membres de la délégation spéciale, la décision relevant du préfet. La désignation des membres de cette délégation tiendra compte d’évidents impératifs d’impartialité".
Du côté de Michel Vergoz, on refuse d’affirmer ou d’infirmer l’échange avec la sous-préfète. Pour le sénateur, il ne s’agit-là que d’une manoeuvre politique de son opposant.
"Bruno Mamindy-Pajany développe, une fois de plus, qu’il est victime. Mais la victime c’est Sainte-Rose aujourd’hui. Monsieur Mamindy a une annulation au tribunal administratif, et puis là il a une lourde épée de Damoclès au-dessus de la tête. C’est la décision finale du Conseil d’État".
Discutée depuis le second tour de mars 2014, l’élection municipale de Sainte-Rose pourrait être invalidée dans les jours qui viennent. Le Conseil d’État doit rendre sa décision au plus tard en fin de semaine prochaine.