Les élus locaux réagissent à la 3ème défaite électorale de la gauche en 6 mois. La droite pavane, les socialistes minimisent. L’analyste politique Yvan Combeau explique l’arrivée de l’extrême droite au Sénat.
Dimanche, les sénatoriales partielles, ont été synonyme de victoire pour les partis allant du centre à l’extrême-droite et de défaite pour le camp au pouvoir.
"La défaite de la gauche était prévisible, c’est sa 3ème défaite après les municipales et les européennes. Cette victoire était aussi annoncée puisque le centre et la droite avaient gagné les municipales de mars dernier", lance René-Paul Victoria. Il souligne : "Ce que nous notons, c’est l’ampleur de cette victoire. Les observateurs nous donnaient 5 ou 6 sièges d’avance, et à l’heure où je vous parle, nous avons près de 15 sièges d’avance. C’est une victoire qui augure d’autres victoires."
"C’est une victoire qui était prévisible. Qui n’était pas écrasante. Il n’y a pas lieu d’en faire tout un plat", nuance Philippe Le Constant, premier secrétaire de la Fédération socialiste de La Réunion. Cependant, l’élu commente : "Je note l’élection de deux sénateurs de l’extrême droite. S’ils ont gagné, c’est qu’un certain nombre d’élus de droite leur ont apporté leurs voix et ça, c’est inquiétant."
L’arrivée de l’extrême droite au Sénat chagrine aussi d’autres élus. "D’abord un sentiment de tristesse car je crois que malheureusement les Français sont attirés par les extrêmes. C’est peut-être que certains à un moment donné ont préféré faire perdre le camp républicain", déplore de son côté, Michel Fontaine, sénateur-maire UMP de Saint-Pierre.
Pour Yvan Combeau, analyste politique, l’élection sénatoriale partielle a un rôle important : "Elle est un indicateur fort de l’opinion. C’est le reflet de ce que pensent les petits élus des petites communes rurales."
Il explique que ces derniers ont été sensibles à 3 thèmes de l’extrême droite : "Le maintien des communes, des départements et le rôle fort de l’État-Nation."
"Le Front national remporte graduellement des élections où on ne l’attendait pas. Les municipales, aux élections européennes, c’était la première liste. Il ne faut pas faire un déni sur les réalités, le Front national est bien ancré dans la vie politique française."
Yvan Combeau souligne : "C’est une sanction pour François Hollande. C’est la moitié de la vague bleue. La deuxième vague sera en 2017. Il a eu peur que la victoire de la gauche au Sénat en 2011 était une parenthèse. Et il a peur que la présence de la gauche à l’Élysée soit aussi une parenthèse."