Au lendemain de l’exécution d’Hervé Gourdel - l’otage français décapité par ses ravisseurs en Algérie -, la présidente du conseil général de La Réunion insiste sur le fait qu’il s’agit d’un acte de terroristes, pas de musulmans. Nassimah Dindar appelle tous les Réunionnais qui refusent le terrorisme à se rassembler demain sur la place des Droits de l’Homme à Champ Fleuri à Saint-Denis.
Voici en intégralité le communiqué de la présidente du conseil général de La Réunion :
Exécution d’Hervé Gourdel : L’acte de terroristes, pas de musulmans !
L’exécution barbare d’Hervé Gourdel, otage français détenu depuis dimanche en Algérie, choque le pays tout entier. Mes premières pensées sont évidemment pour la famille et les proches de ce guide de haute montagne. Je ne peux qu’imaginer leur douleur face à cette horreur et je voudrais les assurer de tout mon soutien.
Hervé Gourdel, comme l’a dit François Hollande, est mort parce qu’il était Français et parce que la France a déclaré la guerre au terrorisme. L’intervention de la France en Irak et peut-être demain en Syrie est effectivement justifiée. Elle est justifiée parce que les terroristes de Daesh doivent être combattus pour les exactions qu’ils commettent dans les territoires qu’ils occupent. Elle est justifiée parce que ces terroristes représentent un réel danger pour la sécurité de notre pays et de nos compatriotes, comme vient de le prouver cette triste actualité.
Hervé Gourdel n’a pas été assassiné par des musulmans. Hervé Gourdel a été assassiné par des terroristes qui se disent musulmans et se prévalent de l’Islam pour justifier leurs atrocités.
Partout dans le monde, en France, à La Réunion, les autorités religieuses musulmanes ont condamné cet assassinat que rien dans le Coran ne justifie. Certains imams britanniques, qui pourtant n étaient pas jusqu’ici reconnus pour leur libéralisme, ont même décrété une fatwa sur ces exécutions qu’ils qualifient de « haram », c’est-à-dire d’« interdites » au sens religieux du terme. Cette distinction est essentielle pour éviter tout amalgame qui viendrait à stigmatiser une partie de la population française de confession musulmane, déjà victime souvent de discrimination et de préjugés.
L’heure est à l’unité nationale, pas aux polémiques. Mais il reste des questions en suspens auxquelles le gouvernement devra répondre. N’aurait-il pas fallu assurer la sécurité effective de nos ressortissants avant d’annoncer les bombardements sur les positions tenues par les terroristes ? Toutes les mesures pour assurer notre sécurité sont-elles réellement mises en oeuvre, ce dont on peut légitimement douter lorsque l’on voit le cafouillage survenu sur l’arrestation faussement annoncée de djihadistes de retour de Syrie ?
Il est essentiel que le gouvernement puisse rassurer rapidement l’ensemble des Français légitimement inquiets, qu’ils vivent sur le territoire métropolitain ou à l extérieur.
J’appelle en tous les cas tous les Réunionnais qui refusent le terrorisme à se rassembler demain, vendredi 26 septembre, à 16h45, place des Droits de l’Homme à Champ Fleuri, relayant ainsi l’appel du Conseil Français du Culte Musulman repris par le Conseil régional du Culte Musulman.