Depuis le Covid, le télétravail est plébiscité par de plus en plus de salariés. Aujourd’hui, en plus de la flexibilité qu’il peut apporter aux entreprises comme aux employés, il serait même un atout pour recruter.
Nelly Yoppa-Pailler est en télétravail deux jours par semaine et peut également en choisir un troisième. Responsable de la mission qualité de vie et conditions de travail à l’ARS, elle a plaidé en faveur du télétravail dès 2018, sans imaginer que la crise sanitaire viendrait tout accélérer.
"À la sortie de la crise, des agents qui avaient expérimenté le télétravail ont décidé de s’inscrire dans un télétravail régulier." Résultat, 69% de salariés optent aujourd’hui pour le télétravail, hors agents de terrain.
"En terme de productivité, nous n’avons pas forcément les moyens aujourd’hui à l’ARS pour mesurer de manière comptable ou analytique. En revanche, ce qui est certain, c’est qu’on n’a pas constaté de défauts de mission, aucun dossier n’a subi de couac majeur donc on peut dire effectivement que les missions se poursuivent de manière tout à fait exemplaires, qu’on soit en télétravail ou sur site."
Aujourd’hui, le télétravail serait même un atout supplémentaire pour recruter. "Ce qui revient souvent c’est la question du temps de transport, on peut avoir des configurations et des gens qui n’habitent pas forcément à proximité et on sait qu’à La Réunion cela peut parfois poser des problèmes. Il y a aussi l’apparition plus récente avec les pratiques d’inflation des questions de pouvoir d’achat, puisque les personnes qui télétravaillent réalisent quelques économies. Enfin, en terme d’organisation d’entreprise, on souhaitait plus de flexibilité", détaille Thomas Barbaste, DRH de SAPMER.
Un frein cependant : les équipes seraient encore insuffisamment formées pour manager à distance. Malgré ces ajustements à prévoir, en 2021, il y avait 10 fois plus d’accords d’entreprises concernant le télétravail qu’en 2017, selon les chiffres du ministère du travail.
Juliette Boffy