Le ministre de la Santé François Braun en visite à La Réunion ces 28 et 29 novembre, est venu à la rencontre des équipes de soignantes, patients et élus locaux des structures de santé tout au long de la journée.
Pour faire suite à "sa volonté, réaffirmée à de nombreuses reprises depuis sa nomination, de porter une attention toute particulière, sur le terrain, aux problématiques de santé auxquelles les territoires d’Outre-mer sont confrontés", le ministre de la Santé Francois Braun a foulé le sol réunionnais ce lundi 28 novembre.
Le ministre s’est notamment rendu dans les structures de santé, afin d’échanger avec les équipes soignantes, les patients mais aussi les élus locaux. Il était l’invité du JT de 19h d’Antenne Réunion.
Sur l’obtention d’un certificat de décès, est-ce que La Réunion va faire partie des trois régions dans lesquelles va être menée cette expérimentation ?
Effectivement La Réunion a un soucis qui est un peu plus aigu que dans le reste du pays. J’ai été alerté par le directeur de l’ARS, le président Melchior m’a fortement alerté lors de notre réunion ce matin, donc oui, nous avons la possibilité de lancer des expérimentations, trois ou six départements, régions, nous allons voir. Mais il est évident que le besoin est tel à La Réunion que je serai très attentif à sa candidature. Tout est réuni pour le demander. Ce sera oui dès lors qu’il y a l’accord de tous.
Dans quels délais, sous quelles conditions ?
Il faut prendre quelques textes réglementaires, il ne vous échappe pas que la loi de financement de la sécurité sociale qui porte cet amendement n’est pas encore totalement valide, puisqu’il y a eu un article 49.3 porté par la première ministre, donc les débats vont se terminer cette semaine.
La Réunion connait encore l’épidémie de Covid - 19, sur la réintégration des soignants non vaccinés, vous avez déclaré que vous préfériez parler aux 99% des soignants vaccinés, "c’est eux que je respecte", cela veut dire que les 1% des autres, vous ne les respectez pas ?
Non, déjà ce n’est pas 1%, c’est beaucoup moins. Ce qui est souvent avancé par quelques politiques c’est qu’avec cette réintégration on va régler les problèmes du système de santé. Ce n’est pas vrai. Ce sont quelques personnes. Mais derrière les chiffres, il y a des vrais drames humains. C’est pour ça que je veux prendre ces personnes une par une. La réintégration de ces soignants pose deux problèmes. Un problème de santé, pour la protection des personnes qu’ils vont prendre en charge, et un problème éthique, celle du soignant. Une fois qu’on aura les avis scientifiques, je prendrai ma décision.
Les syndicats parlent de souffrance au travail, d’appel au pied levé, que leur dites-vous ?
Ils ont raison, notre système de santé est en difficulté, il manque de personnel. On ne manque pas de postes, on ne manque pas de lits, on manque de personnel pour ouvrir ces lits qui pourraient être fermés. Il y a besoin de revitaliser notre hopital et notre système de santé. On vient d’élargir la prime de service dur. Il faut réenchanter les métiers du soin.
Votre prédecesseur s’était engagé à organiser un SEGUR de la santé consacré à l’Outre-Mer, est-ce toujours dans les cartons ?
Non , parce que le Conseil national de la refondation en santé est fait justement pour aller au plus près des territoires. J’ai dit que j’aurais une attention particulière pour les Outre-Mer, qui ont des difficultés différentes de la métropole, c’est pour cela que je suis à La Réunion aujourd’hui et que je vais à Mayotte demain.
Est-ce que vous préconisez toujours l’isolement pour le Covid-19 ?
Les effets conséquents du Covid sont surtout pour les personnes fragiles. On meurt encore du Covid en France. Protégons les plus fragiles. Nous avons un taux de vaccination qui est trop faible chez les plus fragiles. Et, oui, isolement car on ne sait pas si on est contaminé ou si la personne croisée est fragile.
Le pass sanitaire peut-il être rétabli aux frontières ?
Il faut être humble, il n’y a aucune raison. Pour l’instant, nous n’avons pas de contrôle aux frontières.
Sur les doléances des médecins des libéraux, qu’avez-vous répondu ?
Je les remercie de leur mobilisation. Il y a une organisation des soins à La Réunion qui est meilleure qu’en métropole. Les habitants peuvent trouver un médecin traitant rapidement et une consultation. J’ai rappelé à mes collègues libéraux que chacun a des droits et des devoirs. Je suis ouvert à ce qu’il y ait de nouveaux droits si chacun respecte ses devoirs.
La Réunion est championne en matière d’obésité, de diabète, d’hypertension, est ce que vous serez le ministre qui inversera cette tendance ?
Je suis ministre de la santé et de la prévention. La prévention c’est prendre soin de soi, c’est toutes les maladies que nous n’aurons pas demain. Je trouve que La Réunion s’est mis en ordre de marche pour appliquer cette politique de prévention. Mais la prévention a une difficulté, c’est que ce que vous faites aujourd’hui se verra dans 10 ou 15 ans. Il y a un enjeu essentiel, c’est l’exercice physique.