La neuroscientifique Nicole Delvolvé était l’invitée du 12h30 d’Antenne Réunion ce vendredi. Elle revient sur les conséquences, pour la santé des enfants, du changement de rythme scolaire.
Le débat sur la réforme des rythmes scolaires n’est pas seulement une question politique ou financière. Au cœur du débat : l’intérêt de l’enfant et les conséquences éventuelles sur sa santé. Nicole Delvolvé, neuroscientifique ergonome, qui a animé un débat jeudi soir, à Saint-Benoît, à l’initiative de l’enseignement catholique, n’est pas favorable à l’instauration d’une semaine de quatre jours et demi. La chercheuse était sur le plateau du Journal télévisé d’Antenne Réunion vendredi 25 avril.
Si pour elle, "une semaine courte n’est pas forcément plus favorable", les éléments scientifiques récoltés indique qu’il y a "des modalités hebdomadaires à haut risque pour la réussite de nos enfants-élèves". A l’inverse, il existe également des modalités hebdomaires qui favorisent l’apprentissage. Nicole Delvolvé explique : "Lorsqu’il n’y a pas de pause en milieu de semaine, l’enfant, surtout jeune, cumule une fatigue qui s’exprime très vite par une indisponibilité à être élève efficace dès le vendredi".
La scientifique évoque une importante perte de temps d’apprentissage "quand on ne pense pas que l’enfant a des limites, qu’il a des réalités biologiques". Elle poursuit : "Le sommeil est indispensable, le repos est indispensable et la semaine avec le mercredi matin fait courir des risques".
Selon Nicole Delvolvé, une journée de classe se prépare dès la veille chez l’enfant. "Il faudrait que les parents comprennent, et ils le savent j’en suis sûre, que c’est pendant le sommeil qu’on grandit", explique-t-elle. C’est aussi pendant le sommeil "que l’on met en mémoire ce qu’on a appris", affirme la chercheuse. La clé : se coucher tôt et rapidement pour "vivre une journée scolaire efficace".
"Si on veut que cet aménagement aide à la réussite scolaire, il faudrait penser la globalité des temps de vie de l’enfant et qu’à chaque moment – maison, scolaire, périscolaire – on se soucie de cet enfant et de ses réalités biologiques", commente la neuroscientifique.
Retrouvez dans la vidéo ci-contre, l’intervention de Nicole Delvolvé en intégralité.